JUSTICE Après avoir été refoulé à l'entrée, Fayçal Mokhtari avait tiré à la kalachnikov sur la discothèque lilloise le Theatro, tuant deux personnes...
Le drame avait relancé le débat sur la circulation des armes lourdes. Le procès de la fusillade du Theatro de Lille s’ouvre lundi aux assises du Nord, plus de quatre ans après les faits.
Deux hommes seront dans le box des accusés : Fayçal Mokhtari, 36 ans, tireur présumé, et son ami Djelloul Cherifi, 28 ans. Le premier est accusé d’avoir tiré au fusil kalachnikov sur l’entrée de la boîte de nuit lilloise d’où le duo venait d’être refoulé, tuant deux personnes et en blessant six autres.
Interpellés en Espagne
Les faits s’étaient produits vers 3h00 du matin le 1er juillet 2012. Les tirs, qui ont duré une trentaine de secondes, ont tué une employée de 25 ans, Sabrina Vasseur, une esthéticienne qui tenait le vestiaire pour arrondir ses fins de mois, et Hamza Belaïdi un Algérien de 26 ans travaillant pour un bailleur social.
Les accusés ont été interpellés cinq jours après les faits à Figueras, en Espagne, alors qu’ils avaient espéré gagner le Maghreb.
Le procès doit se tenir jusqu’au 6 décembre. Pour les jurés, il s’agira notamment de déterminer s’il y a eu ou non préméditation de la part du tireur présumé et de son complice, qui risquent la réclusion criminelle à perpétuité.
Préméditation, ou « violence irrationnelle »
L’accusation fait valoir que Fayçal Mokhtari a proféré des menaces avant de retourner à sa voiture, pour y prendre la kalachnikov. Une action en deux temps qui prouve la préméditation, explique à l’agence AFP Me Blandine Lejeune, avocate de la famille de Hamza Belaïdi : « Ce n’est pas “Je veux rentrer dans une boîte, il y a une altercation, je sors un couteau et je frappe”. C’est “Je repars en disant je vais revenir et je vais vous buter et je reviens avec une kalach et je tire en rafale” ».
De son côté, Me Éric Plouvier, l’avocat de Fayçal Mokhtari, assure que son client « s’expliquera sur la violence parfaitement irrationnelle qui a été la sienne », en réaction aux « coups de matraque » qu’il aurait reçus devant le Theatro.
Mais la personnalité du principal suspect pèsera lourd dans les débats, car Fayçal Mokhtari était déjà bien connu des services de police, et de la justice qui l’avait condamné pour un double braquage en région parisienne.
Un policier, qui l’avait croisé quelques mois avant la fusillade dans une affaire liée au trafic de stupéfiants, confie d’ailleurs à 20 Minutes qu’il avait prévenu l’accusé : « Je lui ai dit qu’un jour on le retrouverait avec une balle dans la tête, ou qu’il tuerait quelqu’un ».
Olivier Aballain, avec G.D.
Source
Les commentaires sont fermés.