Nous vivons décidément une époque formidable, laquelle voudrait que la France d’en haut puisse exiger et obtenir une dérégulation permanente à tous les étages, tandis que celle d’en bas aurait vocation à être régulée chaque jour que Dieu fait.
Dans le registre intrusif, voilà qu’une étude gouvernementale vient pointer les « discriminations à l’embauche ». Témoin, ou témouine (pour reprendre l’actuelle sémantique féministe), cette étude citée par Le Monde, qui nous dit : « Pour trouver un emploi, il vaut mieux avoir un nom à consonance française. » D’où campagne de testing menée par ces associations antiracistes ayant le don de se faire financer par l’argent du contribuable, alors qu’elles ne sont jamais qu’officines de délation.
À les en croire, un patronyme arabe serait un obstacle dans le monde du travail. Il n’empêche que le très complet rapport de l’Institut Montaigne nous confirme que si un Mohamed a deux fois moins de chances de décrocher un CDI qu’un Jean-Paul, sa progression en interne sera exactement la même qu’un Jean-Pierre.
Mais sortons des statistiques et des directives gouvernementales pour entrer dans la vraie vie. Et parlons plutôt du domaine des artisans, des petites et moyennes entreprises – premier employeur de France, rappelons-le, au contraire de nos grands groupes transnationaux. On aura beau tout faire, l’entrepreneur en BTP qui ne veut pas d’Arabe chez lui se fout comme d’une pelle d’un CV anonyme, sachant qu’après réception du document en question, il y aura entretien de visu et que, là, Mohamed ne pourra pas se faire passer pour Kevin.
Puis, les quelques mois à l’essai… Soit tout le temps de comprendre si Kevin est apte et que Mohamed n’est pas trop mauvais, ou le contraire.
De même, je me vois assez mal postuler en tant qu’éditorialiste aux Inrockuptibles, même en glissant ma godasse dans la porte, tout comme un ancien de Libération ne serait pas forcément accueilli à bras ouverts – quoique… – dans les colonnes de Boulevard Voltaire 1. Pareillement, un juif à kippa sera-t-il le premier embauché dans une boucherie halal de la rue Ordener, à Paris ? Et le salafiste à barbe et kamis sera-t-il forcément le bienvenu dans les ateliers de la rue d’Aboukir ? La discrimination ? Elle est pour tout le monde.
Les exemples et contre-exemples pourraient être multipliés à l’infini. Mais la vie, pour être parfois détestable, demeure indéniable réalité. On ne sculpte pas des statues de sable, pas plus qu’on ne transforme les cerises en poireaux, malgré cette longue plainte du ministre du Travail, Myriam El Khomri :
Dans le registre intrusif, voilà qu’une étude gouvernementale vient pointer les « discriminations à l’embauche ». Témoin, ou témouine (pour reprendre l’actuelle sémantique féministe), cette étude citée par Le Monde, qui nous dit : « Pour trouver un emploi, il vaut mieux avoir un nom à consonance française. » D’où campagne de testing menée par ces associations antiracistes ayant le don de se faire financer par l’argent du contribuable, alors qu’elles ne sont jamais qu’officines de délation.
À les en croire, un patronyme arabe serait un obstacle dans le monde du travail. Il n’empêche que le très complet rapport de l’Institut Montaigne nous confirme que si un Mohamed a deux fois moins de chances de décrocher un CDI qu’un Jean-Paul, sa progression en interne sera exactement la même qu’un Jean-Pierre.
Mais sortons des statistiques et des directives gouvernementales pour entrer dans la vraie vie. Et parlons plutôt du domaine des artisans, des petites et moyennes entreprises – premier employeur de France, rappelons-le, au contraire de nos grands groupes transnationaux. On aura beau tout faire, l’entrepreneur en BTP qui ne veut pas d’Arabe chez lui se fout comme d’une pelle d’un CV anonyme, sachant qu’après réception du document en question, il y aura entretien de visu et que, là, Mohamed ne pourra pas se faire passer pour Kevin.
Puis, les quelques mois à l’essai… Soit tout le temps de comprendre si Kevin est apte et que Mohamed n’est pas trop mauvais, ou le contraire.
De même, je me vois assez mal postuler en tant qu’éditorialiste aux Inrockuptibles, même en glissant ma godasse dans la porte, tout comme un ancien de Libération ne serait pas forcément accueilli à bras ouverts – quoique… – dans les colonnes de Boulevard Voltaire 1. Pareillement, un juif à kippa sera-t-il le premier embauché dans une boucherie halal de la rue Ordener, à Paris ? Et le salafiste à barbe et kamis sera-t-il forcément le bienvenu dans les ateliers de la rue d’Aboukir ? La discrimination ? Elle est pour tout le monde.
Les exemples et contre-exemples pourraient être multipliés à l’infini. Mais la vie, pour être parfois détestable, demeure indéniable réalité. On ne sculpte pas des statues de sable, pas plus qu’on ne transforme les cerises en poireaux, malgré cette longue plainte du ministre du Travail, Myriam El Khomri :
« Les discriminations à l’embauche sont prohibées par la loi. Elles constituent une faute morale inacceptable et une absurdité économique. »
”
Fort bien, mais grosse méfiance. Ainsi, méfions-nous de dénombrer nos compatriotes aux origines et confessions diverses et leur visibilité potentielle. Quand on commence à faire entrer l’arithmétique en politique, on ne sait jamais véritablement où l’on s’arrête. Compter les Noirs, les Jaunes et les Arabes sur nos chantiers et nos écrans ? Mais qui empêchera, ensuite, le premier clampin venu d’en faire de même des juifs et des homosexuels, voire de ceux qui pratiquent le cumul des mandats ?Notes:
1 La directrice de publication proteste : on ne demande que ça, mais c’est eux qui ne veulent pas rire avec nous…
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