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mardi, 20 décembre 2016

Inquiétudes après l'incendie d'une mosquée

L'acte criminel visant le lieu de culte à Château-Thierry ne fait aucun doute.

Cinq départs de feu,au moins, ont déjà été relevés. Peut-être d'autres sont encore à découvrir. C'est bien un incendie criminel qui a ravagé une salle de prière à Château-Thierry (Aisne) dans la nuit de vendredi à samedi.

L'établissement discret, sans signe extérieur religieux et installé dans un pavillon de la ville depuis le début des années 1980, n'avait jamais fait l'objet de menaces ou de dégradations jusqu'à présent. Un acte intentionnel qui inquiète, dans un département où des groupes d'extrême droite organisés ont fait souche de longue date et ne font pas mystères de leurs intentions de « nettoyer » le département dans leur propagande. Mais pour l'instant, rien ne permet de trouver les incendiaires.

C'est dans la salle de prière réservée aux femmes que l'incendie a commencé. Des livres pieux mais aussi des Coran ont servi d'allume-feu tandis que d'autres ont été visiblement arrosés de Javel. Un acte qui n'est pas innocent pour les enquêteurs.

Les incendiaires ont commis d'autres dégradations, notamment dans la cuisine de la salle de prière dont l'évier a été bouché intentionnellement sans oublier les dégâts dans des salles d'eau attenantes et les sanitaires. C'est là que la police scientifique concentrait ses efforts pour retrouver des indices ou des traces biologiques permettant d'identifier les auteurs et déterminer les causes de l'incendie, qui n'a fait jusqu'à présent l'objet d'aucune revendication. Les auteurs connaissaient visiblement cette salle située très à l'écart du centre-ville. Une certitude pour le parquet de Soissons : « L'acte criminel est clair » car il y a bien au moins cinq départs de feu à des endroits éloignés de sources de chaleur électriques.
 

Une enquête de flagrance a été ouverte hier et confiée au commissariat de Château-Thierry. L'association culturelle marocaine qui gère cette salle de prière, située entre le quartier des bords de Marne et le quartier des Vaucrises, a assuré n'avoir reçu aucune menace et ne pas avoir subi d'acte d'intimidation ces derniers temps. Ce que le parquet de Soissons a confirmé. Le ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux, a condamné hier « ces actes intolérables et criminels » car « ils portent atteinte au pacte républicain et au vivre-ensemble auquel nous sommes attachés ».

Quant au député-maire de la ville de Château-Thierry, Jacques Krabal (PRG), il estime qu'il « est essentiel de ne tirer aucune conclusion hâtive face à ces agissements » et qu'il « n'existe aucune difficulté entre les pratiquants de tel ou tel culte ou avec les non-croyants » avant de renouveler « sa solidarité envers la communauté musulmane ».

Jean-marc Ducos

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