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jeudi, 22 décembre 2016

Angela Merkel : l’aigle allemand n’en finit plus de perdre ses plumes

 

 
Attentat sur un marché de Noël à Berlin. Douze morts au moins et près de cinquante blessés. L’homme retrouvé au volant du camion est-il le véritable assassin ? L’enquête est en cours. Il est, en revanche, officiellement avéré qu’il s’agirait d’un « migrant » d’origine pakistanaise, pays dont nous ignorions qu’il était en guerre, si ce n’est, depuis des décennies, de façon larvée contre son puissant voisin indien. Dernière minute : ce dernier vient d’être relâché…

Quelle que soit la tournure que prend cette affaire, c’est la chancelière Angela Merkel qui se retrouve une nouvelle fois en fâcheuse posture, après les débordements de Cologne ayant démontré à l’opinion publique allemande que ces mêmes « migrants, ou « réfugiés », n’étaient pas tous précisément portés sur l’amour courtois.

Finalement, Angela Merkel incarne en sa seule personne ce que l’Allemagne est devenue. Même si elle n’a pas connu les affres de la Seconde Guerre mondiale, elle n’ignore pas non plus que son pays traîne un lourd passif en matière de politique étrangère. Elle a donc mis ses pas dans les traces de ses prédécesseurs, lesquels acceptaient que l’Allemagne demeure un nain politique, tant qu’il restait géant économique. Ce qui explique qu’il ait pu préserver son extraordinaire outil industriel, alors que la France laissait le sien se désagréger à coups de privatisations hasardeuses, avant qu’à force de rachats financés par de l’argent étranger, il ne soit dispersé aux quatre vents.

Aujourd’hui, l’Allemagne n’est plus un nain politique : la véritable patronne de l’Europe, c’est elle. Mais son leadership politique ne sert qu’à défendre ses intérêts économiques. 

En ce sens, Berlin n’a pas véritablement de vision géostratégique. La preuve par sa gestion catastrophique de la crise grecque, durant laquelle la chancelière n’a pensé qu’en termes financiers, alors qu’il aurait fallu raisonner à la lumière de l’histoire de notre vieille Europe. Idem pour ses rapports contrariés avec la puissante Turquie : quand le président Recep Erdoğan évoque des arguments civilisationnels – pour le meilleur ou pour le pire –, elle se contente de sortir son chéquier.
 Voilà qui explique sa gestion abracadabrantesque de cet afflux d’immigrés clandestins. Car, une fois de plus, elle se pose dans le rôle du comptable plutôt que de celui d’un véritable chef d’État, estimant n’avoir de comptes à rendre qu’à ses retraités, certes de plus en plus nombreux. Sans songer à ses enfants présents et à venir, de plus en plus rares. Car parmi ce flot de « réfugiés », il y a beaucoup de matière grise – elle a besoin d’ingénieurs – et un inépuisable vivier de bras vigoureux dans lequel le complexe industriel allemand pourra puiser à foison et pour pas cher.
Mieux, car une comptable peut effectivement se révéler maligne, ce sauvetage à échelle européenne est une belle opération de relations publiques, susceptible selon elle de régler une fois pour toutes la petite ardoise de la Shoah.

Pourtant, les business plans les mieux ficelés, même fonctionnant sur le papier, n’en font pas toujours de même dans cette fichue réalité, connue pour souvent vous revenir en pleine face. Les terroristes islamistes se moquent du multiculturalisme heureux à l’allemande comme de leur première kalachnikov. Quant aux immigrés, même pacifiques, il n’est pas sûr qu’un destin consistant à pallier une démographie chancelante, à jouer aux nounous ou aux gardes-malades, suffise à faire d’eux des citoyens à part entière.
Angela Markel à l’image de ce que l’Allemagne est devenue ? C’est à croire. Fille de pasteur, son protestantisme participe d’une conception de la vie des plus matérialistes, conception faisant que l’on puisse craindre plus de devenir pauvre que d’aller en enfer. Pour tout arranger, Angela Merkel n’a pas d’enfants. Et ceux qu’elle importe par wagons entiers paraissent être singulièrement turbulents.

Bienvenue dans un monde tragique, Madame la Chancelière.

 Nicolas Gauthier

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