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jeudi, 22 décembre 2016

Marché de Noël : l’islamiste a vite compris où frapper l’âme allemande

 

 
ll faut s’être promené une fois dans sa vie sur un marché de Noël allemand pour comprendre la portée symbolique de cet attentat. Quand on évoque des Européens ayant le sens de la fête, on cite plus volontiers les Espagnols que les austères « Teutons ». Et pourtant. Il y a dans ces petits chalets de bois, ces lumières, ces effluves de vin chaud et de cannelle, ces humbles objets d’artisanat tout tournés vers la Nativité – rien à voir avec la bimbeloterie « made in China » que l’on trouve aussi bien sous la tour Eiffel que sur le marché de Noël des Champs-Élysées – une chaleur indescriptible. Comme si tout ce qui reste de cœur d’enfant d’une nation vieillissante, d’espérance d’un pays foncièrement pessimiste, venait y trouver refuge. On y va en famille, toutes générations confondues, pour honorer une tradition datant du Moyen Âge.
Le terroriste, quel qu’il soit, – puisqu’il serait encore en cavale -, a compris où frapper l’âme allemande.

Quelques jours auparavant, de l’autre côté de la frontière, à Strasbourg, la mairie socialiste décidait de supprimer le portique monumental à l’entrée historique d’un marché similaire portant – depuis le XVIe siècle – l’appellation « Marché de l’Enfant-Jésus ». Mais les islamistes savent bien ce que nous sommes quand nous ne le savons plus nous-mêmes. Dans ces renoncements, ils ne voient qu’un adversaire qui a peur et qui se cache, preuve que la victoire est proche. Loin de les amadouer, tout cela les encourage.

À Berlin, comme en France à chaque attentat, on glosera sur les responsabilités du maire ou de la police, qui n’avaient pas mis en place les chicanes nécessaires pour bloquer le camion. 

Qui connaît la configuration de ces lieux sait qu’il est impossible de les sécuriser. À Strasbourg, encore, où le marché de Noël est disséminé aux quatre coins de la ville, les forces de l’ordre avouent que leurs mesures ne servent pas tant à protéger qu’à rassurer. Il se dit, dans les dîners en ville, que les haut gradés, bien au fait de la situation, recommandent surtout à leurs propres enfants de ne pas y traîner… 
 Il n’y aurait, à dire vrai, que deux mesures efficaces. 

La première serait d’interdire. 

Sauf qu’aucun maire ne souhaite en porter la responsabilité économique ni symbolique : la dernière fois qu’un marché de Noël a été annulé, c’était pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Et que, dans ce cas, il faudrait aussi (soyons logiques) interdire les messes de minuit – que l’on sait aussi être une cible et que l’on n’est guère en mesure de protéger, sauf à missionner quelques paroissiens désarmés qui seraient bien en peine d’arrêter un terroriste déterminé – ainsi que tous les lieux publics portant marques de liesse liées à Noël, les centres commerciaux dont on fouille – vaguement – les clients à l’entrée, en en déléguant la responsabilité à des sous-traitants de plus en plus nombreux, eu égard à une menace de plus en plus forte dont il y a fort à parier que, dans le tas, certains ont des sympathies islamistes. L’homme qui a tiré sur l’ambassadeur russe n’a-t-il pas pénétré en montrant une carte de policier ? 

La deuxième serait de réagir. 

Aux sources. Reconnaître que l’on s’est trompé. Que certains, de plus en plus nombreux, meurent de vivre ensemble. Que les djihadistes ne sont pas assez idiots pour refuser cette porte qu’on leur laisse grande ouverte en accueillant indifféremment tous les « migrants ».

Et retrouver fierté et identité, par lesquelles passent notre combativité, face à un islam conquérant qu’il faut accepter de nommer. En vérité. 

Gabrielle Cluzel

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