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vendredi, 23 décembre 2016

Berlin Le tueur de Noël a un visage

 

 

Le suspect est un requérant d’asile tunisien. Blessé par le chauffeur du camion qui l’a empêché de faire plus de morts, il est traqué par la police.

Après avoir arrêté la fausse personne (relâchée depuis), la police allemande a réussi à mettre un nom sur l’auteur de l’attentat de lundi. Ou tout au moins un visage. Car le suspect en question figure sous différentes identités dans les fichiers allemands.

Un document trouvé sous le siège du camion qui a foncé dans la foule du marché de Noël berlinois porte le nom d’Anis A. Il s’agit d’un permis provisoire remis à ce Tunisien lors de son entrée en Allemagne en 2015. L’homme a déposé une demande d’asile en juillet 2016, mais elle a été rejetée, sans qu’on puisse pour autant l’expulser. L’homme, âgé de 21 ou 23 ans, est originaire de Tataouine, célèbre pour avoir servi de décor au premier film de «Star Wars». Mais cette ville tunisienne serait devenue ces dernières années une base de l’État islamique où transiteraient les djihadistes se rendant en Libye. Anis A. aurait entretenu en Allemagne des contacts avec un groupe islamiste et était classé comme dangereux. Il était même déjà suspecté de préparer une attaque et avait été signalé en novembre au centre allemand de lutte contre le terrorisme. Mais il aurait alors disparu.


Papiers oubliés: une signature


Son attentat au marché a été revendiqué le lendemain par l’État islamique. Par opportunisme visiblement, puisque l’attaque semble avoir été improvisée: le camion volé à Berlin n’aurait plus dû s’y trouver. Son chauffeur a dû rester plus longtemps en Allemagne, sa cargaison ne pouvant être déchargée lundi. Le terroriste aurait ainsi profité de cette occasion se présentant à lui pour répondre à l’appel au meurtre lancé par l’EI contre les populations des différents pays qui le combattent. 

Et s’il a laissé ses papiers dans le camion, ce ne serait pas un oubli, mais une forme de signature de son acte. Des documents d’identité avaient pareillement été «abandonnés» par les frères Kouachi après le massacre de Charlie Hebdo, à Paris, en 2015 et par le conducteur du camion de l’attentat de Nice le 14 juillet dernier. Un tel geste montre aussi que l’individu n’a rien à perdre, qu’il ne compte pas se rendre et qu’il est capable de commettre d’autres actes terroristes avant d’être retrouvé et neutralisé. Selon la police allemande, qui a lancé un avis de recherche européen et mobilisé tous ses hommes pour le retrouver, Anis A. serait blessé. Et probablement armé puisque le revolver avec lequel il a tué le chauffeur du camion n’a pas été retrouvé.


Chauffeur héroïque


Contrairement à ce que les premiers éléments de l’enquête pouvaient laisser penser, le chauffeur n’aurait pas été tué au moment où son camion lui a été volé. Selon la presse allemande, son autopsie montre qu’il était encore vivant au cours de l’attaque. Les marques de lutte et de coups de couteau sur son corps font penser qu’il a tenté de s’emparer du volant pour mettre fin au massacre, forçant le véhicule à sortir du marché pour s’immobiliser sur la route. C’est alors que ce Polonais de 37 ans aurait été tué par balles, non sans avoir réussi à blesser le terroriste. Mais son geste a peut-être évité que le bilan de 12 morts et 48 blessés ne soit encore plus lourd.

Le marché de Noël où a eu lieu le drame a été rouvert au public hier. (Le Matin)

 Michel Pralong

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