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mardi, 27 décembre 2016

L’Europe est attaquée, non pour ce qu’elle est, mais pour ce qu’elle n’est plus

Le bilan de l’attaque survenue lundi à Berlin s’élève désormais à douze morts et quarante-huit blessés. À en juger par le lieu de l’attentat (un marché de Noël à proximité d’une église luthérienne), c’est bel et bien la religion chrétienne qui a été visée.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle attaque survient : le 21 décembre 2014, un « déséquilibré » avait foncé avec une voiture sur le marché de Noël de Dijon, blessant 13 personnes ; le lendemain, c’est au marché de Nantes qu’un autre « déséquilibré » avait fauché dix piétons – tuant l’un d’eux – au cri d’« Allah Akbar! »

La France n’est pas régulièrement prise pour cible « parce qu’elle a des valeurs républicaines », mais parce que les islamistes voient en nous un pays chrétien et « croisé ». On se souvient qu’au lendemain du 13 novembre 2015, Daech avait publié un communiqué où il se félicitait d’avoir attaqué Paris, cette capitale « qui porte la bannière de la croix en Europe ». Paris, ville templière ? Une petite excursion à Pigalle ou dans le Marais s’impose pour ces messieurs salafistes.
Non, décidément, l’Europe n’est pas attaquée pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle n’est, hélas, plus. Et les islamistes ne sont pas les seuls à se fourvoyer sur l’état spirituel de l’Occident.

En témoigne ce commentaire d’un cadre du FN, pour qui « s’en prendre à un marché de Noël, c’est s’en prendre à notre civilisation ». Cette phrase est d’autant plus délicieuse qu’elle permet une double lecture. 

Eh oui, « notre civilisation », qui n’est plus celle des chevaliers et des cathédrales, mais des traders et des centres commerciaux. Une post-civilisation qui remplace le don par l’échange, sacrifie tout rapport humain sur l’autel de Mammon, mercantilise tout : fêtes, traditions, croyances religieuses. On compte en centaines de milliards les bénéfices qu’engrange l’industrie de la grande distribution lors d’événements tels que Noël, Pâques ou la Saint-Valentin.
 Car un marché de Noël est avant tout un marché. Or, notre société n’est-elle pas un immense marché planétaire où s’entremêlent flux financiers et cotations des Bourses interconnectées, manipulées par de frêles technocrates spéculant sur le prix des céréales qu’ils seraient infoutus de faire pousser ?

Ainsi, l’image d’une Europe chrétienne, chevaleresque et guerrière ne subsiste plus que dans l’imaginaire des islamistes… et de certains nationalistes. Oui, nous avons (à l’instar de nos ennemis, et contrairement à la plupart de la population) une vision guerrière et spirituelle, loin du déferlement floral qui suit chaque attentat. Les moujahids attendent face à eux une bannière croisée, mais il n’y a que des banderoles « charlistes » ; là où ils attendent des épées, ils ne trouvent que des couteaux à beurre. 

Sans doute le futur combat opposera-t-il quelque milliers d’islamistes à quelques milliers de patriotes, avec entre les deux une masse apathique hésitant entre résistance et collaboration. Comme en 40, direz-vous… L’Histoire ne se répète certes pas, mais elle bégaye.

Nicolas Kirkitadze

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