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dimanche, 01 janvier 2017

A Cologne, un an après le réveillon qui a changé l'Allemagne

Le parvis de la cathédrale est bondé. Malgré ce maudit réveillon de 2015, Cologne ne veut pas changer ses habitudes en 2016. Cette ville réputée pour sa bonne humeur se prépare à fêter le Nouvel An — avec cependant 10 fois plus de policiers que l'an passé — en essayant d'oublier le 31 décembre d'il y a un an lorsque des jeunes, pour la plupart réfugiés et demandeurs d'asile d'Afrique du Nord, surnommés depuis les « fantômes de la Saint-Sylvestre », avaient agressé sexuellement des centaines de femmes sans être inquiétés par la police.

Mais, cette année, les Allemands ont compris que les choses avaient changé. Outre les agressions contre les femmes à Cologne, et celles à Düsseldorf, Bielefeld, Berlin, Stuttgart, Francfort ou encore Hambourg, qui avaient donné lieu à plus d'un millier de plaintes (lire encadré), ils savent qu'ils ne sont pas épargnés par le terrorisme.

Les attaques de Wurtzbourg puis d'Ansbach en juillet dernier et l'attentat de Berlin sur le marché de Noël, tous revendiqués par l'Etat islamique (EI), ont renforcé cette peur diffuse qui pourrait déstabiliser la société allemande. A chaque fois, ceux qui sont passés à l'acte étaient des réfugiés. Bien que les statistiques de la police démontrent que la criminalité n'a pas augmenté avec le million de réfugiés arrivés depuis septembre 2015.

Cologne a permis à l'extrême droite de prendre son envol. L'AfD (Alternative pour l'Allemagne), un parti islamophobe sorti du néant après cette crise, pourrait entrer au Parlement dans neuf mois. Ce serait du jamais-vu depuis la victoire des nazis en 1933. De son côté, Angela Merkel a effectué un revirement politique pour contrer ce péril. « Cologne a légitimé des lois sécuritaires qui n'ont plus rien à voir avec le droit d'asile », critique Günter Burkhardt, président de la principale organisation non gouvernementale d'aide aux réfugiés (Pro Asyl).

Le droit d'asile et la sécurité seront donc les deux thèmes de la campagne de 2017, sans doute la plus difficile de toute la carrière de la chancelière. « Tous les responsables politiques adaptent désormais leur discours au populisme ambiant », déplore Günter Burkhardt. « L'élan de solidarité est intact. C'est le racisme qui est plus visible », ajoute-t-il.

« Cologne a changé beaucoup de choses », confirme Samy Charchira, membre de la Conférence sur l'islam initiée par le gouvernement. « Les attaques de mosquées se multiplient. Dans la rue, des femmes se font arracher leur voile ! » déplore-t-il. En 2016, il y a eu plus de 900 attaques de foyer de réfugiés, soit trois par jour...


Christophe Bourdoiseau

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