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lundi, 02 janvier 2017

Non seulement nous ne brandissons plus l’épée, mais nous répugnons à la sortir


Atlantico vient de publier une interview de Roland Lombardi, consultant indépendant et chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman. Ce fin connaisseur de l’islam met le doigt sur une réalité que nos gouvernants se refusent à observer. Dédaignant la langue de bois, il exprime librement ses pensées :
« Certes, Daesh sera vaincu à plus ou moins long terme. Mais une fois l’EI disparu, un autre mouvement verra sûrement le jour et n’oublions pas qu’Al-Qaïda existe toujours… Ainsi, le problème n’est pas tant les problèmes socio-économiques, ni même le terrorisme ou encore l’organisation mais bien l’« idéologie », à savoir le wahhabisme et le salafisme djihadiste, en un mot, l’islamisme conquérant et politique, qui survivra à Daesh et qui sera plus difficile à vaincre… »
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De même sa vision de la situation française est sans concession :
« Aujourd’hui avec 5 à 8 millions de musulmans en France dont la grande majorité souhaite vivre et travailler paisiblement, la société française reste toutefois très fracturée et le “vivre ensemble” n’existe plus que dans les rêves de quelques idéologues. »
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Ses remèdes stratégiques s’appuient sur les expériences étrangères.
Ainsi, si Israël se bat avec autant de force, c’est parce qu’il possède un credo religieux propre. Comme elle n’est entourée que de populations hostiles, la seule solution de la nation juive est de faire face. Dans ce pays c’est se battre ou être anéanti.

De même, si la Russie contient un islam activiste, c’est que sa société et son régime politique se basent principalement sur deux piliers : le patriotisme russe et l’orthodoxie. L’islam implanté dans le nord du Caucase depuis 1300 ans a concédé le vivre ensemble à une Russie où résident 160 nationalités. Foi contre foi, les forces orthodoxes et islamiques s’observent et se font face. Depuis des siècles elles se jaugent et la plus faible en nombre sait que tout agissement en dehors de la légalité entraînerait des représailles sanglantes. Souvenons-nous : en octobre 2002, 850 spectateurs du théâtre Doubrovka à Moscou pris en otages par une cinquantaine de terroristes tchétchènes. Au matin du quatrième jour, les forces spéciales russes donnèrent l’assaut et tuèrent tous les terroristes mais, hélas, 130 otages périrent pendant l’engagement. Quand on demanda aux familles des victimes ce qu’elles pensaient de l’attaque, l’ensemble de celles-ci répondirent qu’elles approuvaient l’intervention, même si leurs fils ou leurs filles avaient été tués durant le coup de main.

Mais revenons à Lombardi. Dans son texte, il manque l’élément moteur pour lutter efficacement contre le terrorisme islamique : la référence à des contre-valeurs.

Il faut se réapproprier nos certitudes volontaristes. Il faut impérativement retrouver un idéal. Un pays ne peut lutter contre une religion hégémonique qu’en recouvrant les vertus qui transcendent ses citoyens. Nous ne croyons plus en nous, en notre civilisation occidentale et chrétienne et en notre pays. La société de la mollesse, du bien-être et du progrès a anéanti celle de l’effort, de l’abnégation et du courage.

Non seulement nous ne possédons plus les convictions nous permettant de brandir l’épée mais, de plus, nous répugnons à la sortir.

Comme disait Romain Rolland : « Le pire mal dont souffre le monde est, non la force des méchants, mais la faiblesse des meilleurs. »

 J.-P. Fabre Bernadac

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