Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

samedi, 07 janvier 2017

Plus de cours d’arabe à Six-Fours-les-Plages !

L’affaire commence en septembre 2016. Dans un message diffusé sur Facebook, la mère d’une élève de l’école primaire Reynier, à Six-Fours-les-Plages, dans le Var, se plaint que sa fille va devoir suivre des cours d’arabe. Les Décodeurs, ces fameux redresseurs de torts du Monde, s’empressent de rétablir la vérité : ces cours se déroulent en dehors du temps scolaire et ils sont facultatifs.

Mais, même dispensés hors du temps scolaire, ils le sont dans l’école. Or, « la mairie est responsable de ce qui se passe à l’école en dehors du temps scolaire », comme le rappelle le maire LR de Six-Fours-les-Plages, Jean-Sébastien Vialatte. Et ce maire (on le comprend) s’oppose à la tenue de ces cours. 

Il faut avouer que l’enseignement de langue et culture d’origine (ELCO) ne favorise pas vraiment l’intégration des populations immigrées. Enseigner l’arabe à de jeunes enfants maghrébins qui ne maîtrisent pas le français risque, au contraire, de les maintenir dans un communautarisme délétère. Mais M. Vialatte, visiblement soucieux de ne pas polémiquer, n’avance pas cet argument.
Il met, en revanche, l’accent sur un autre problème, majeur, de ces enseignements : « [Le chargé de cours est] un personnage que je ne connais pas, qui n’est pas payé par l’Éducation nationale, et à propos de qui je n’ai aucune assurance. » Autrement dit, ce type d’enseignement, pourtant dispensé à de très jeunes enfants, est confié à des gens sur lesquels ne s’exerce aucun contrôle véritable. Mme Vallaud-Belkacem a, certes, prévu de réformer le système, mais pourquoi n’a-t-elle pas mis immédiatement fin aux ELCO si elle en perçoit le danger et les dérives possibles ?

Le 28 novembre, l’affaire rebondit, plus de trois mois après la rentrée. Une audience se tient devant le juge des référés, après qu’un déféré préfectoral a été déposé contre le maire. C’est que Jean-Sébastien Vialatte a demandé, à deux reprises, à la police municipale d’intervenir auprès de la personne en charge de ces cours. Scandaleux ? En réalité, l’ordonnance stipule que la police « a, le 18 novembre 2016, constaté que le cours avait été annulé et, le 25 novembre 2016, remis à l’enseignant un pli émanant de la mairie sans pour autant s’opposer à la tenue du cours ». Le maire a donc seulement voulu, par cette lettre, « signifier à une personne qui voulait rentrer dans l’école que la mairie ne donnait pas son accord ». On est loin des lettres de cachet ou, puisque la comparaison est à la mode, des mandats d’amener sous le régime de Vichy…

Le tribunal administratif a, d’ailleurs, donné raison au maire de Six-Fours-les-Plages. Puisque le cours d’arabe a bel et bien eu lieu le 25 novembre, le juge des référés a en effet estimé qu’il n’y avait pas eu « d’obstacle effectif à l’exercice de l’enseignement » et que « la présence de la police municipale ne peut être regardée comme une tentative d’assurer l’exécution forcée d’une telle mesure d’interdiction ». À une époque où la justice est si encline à sanctionner une islamophobie et un racisme souvent fantasmés, c’est une bonne nouvelle !

Le maire nous informe également que la personne chargée du cours d’arabe « n’intervient plus aujourd’hui dans l’école ». Nous ignorons pourquoi, mais c’est à coup sûr une deuxième bonne nouvelle !

Christine Célérier

Source 

Les commentaires sont fermés.