Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 08 janvier 2017

Immigration et droit d’asile : la Suisse exemplaire ?



 Sur plusieurs sites, cette information : en 2016, en Suisse, plus de 8.000 demandeurs d’asile se sont évanouis dans la nature ! Rien dans les grands médias. Serait-ce une fausse rumeur ? 

Il faut se méfier des rumeurs, fussent-elles répandues de bonne foi. N’a-t-on pas lu, récemment, que Vincent Peillon n’aurait pas obtenu l’agrégation, alors que chacun peut constater qu’il est inscrit sur la liste des lauréats du concours externe en 1986 ? Suivons plutôt les recommandations de Fontenelle, l’un des premiers philosophes des Lumières : « Assurons-nous bien du fait, avant que de nous inquiéter de la cause […]. Nous éviterons le ridicule d’avoir trouvé la cause de ce qui n’est point. »

Remontons donc aux sources de cette information : elle provient du secrétariat d’État aux Migrations (SEM) lui-même. La plupart des « disparus » sont africains : ils ont été déboutés du droit d’asile ou ils se doutent que leur demande sera rejetée. Ils entrent, alors, dans la clandestinité ou rejoignent d’autres pays comme la France ou l’Allemagne. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’est accentué en 2016. L’une des raisons en serait la politique rigoureuse de la Suisse en matière d’asile.

L’objectif est de « permettre aux personnes ayant besoin de protection d’être protégées en Suisse et s’assurer que les autres quittent le pays au plus vite », déclare le SEM. Les requérants d’asile en provenance de certains pays sont soumis à des procédures accélérées ; s’ils sont déboutés, ils sont systématiquement expulsés de Suisse. 

En outre, s’il s’avère que la Suisse n’est pas responsable du traitement d’une demande, elle transfère la personne dans l’État compétent. Il s’agit, pour la Suisse, de maintenir le nombre des demandes d’asile infondées à un niveau aussi bas que possible. Cette politique marche… Le nombre de demandeurs d’asile aurait diminué cette même année : 25.441 demandes ont été enregistrées, contre 34.653 au cours de la même période en 2015. Mais certains échappent au radar : n’est-ce pas la preuve que tous ne proviennent pas de pays en guerre où ils risqueraient leur vie ?

On se souvient qu’en 2014, 50,3 % des électeurs suisses ont dit « oui » à la limitation de l’immigration, ce qui a provoqué des frictions avec Bruxelles. On a, alors, beaucoup parlé de l’immigration européenne et des travailleurs frontaliers : mais c’est aussi l’immigration en provenance du Moyen-Orient et de l’Afrique qui était visée par le référendum.

La France qui, dans bien des domaines, est à l’affût de ce que font les autres pays pourrait au moins s’interroger sur la pertinence de cette politique, revoir la sienne en matière d’immigration et se montrer plus rigoureuse dans l’application de ses lois. Certes, il existe des demandeurs d’asile qui risquent vraiment leur vie s’ils sont expulsés. Mais est-il responsable d’accueillir tant de monde sans distinction quand tant de Français sont eux-mêmes au chômage et dans la misère ?

Sur ce sujet s’opposent les partisans du multiculturalisme et les partisans de l’assimilation. Il est vrai que la France a accueilli beaucoup d’immigrés européens, polonais, italiens, espagnols. Mais ils se sont assimilés sans problème, gardant entre eux quelques coutumes qui maintenaient un lien avec leur pays d’origine. Ce n’est pas être raciste ou xénophobe que de constater que ce n’est plus le cas d’une partie de l’immigration d’aujourd’hui.

À cet égard, l’exemple de la Suisse pourrait être instructif. Il ne faut pas confondre la solidarité – qui peut prendre d’autres formes que l’accueil dans le pays – avec l’angélisme et l’irresponsabilité.

 Jean-Michel Léost

Source 

Les commentaires sont fermés.