Il va et vient, d’un plateau de télévision à l’autre, comme un héros des temps modernes. Le béret vissé sur la tête a remplacé le keffieh ; la veste en cuir s’est substituée à la tenue de prédicateur ; les Ray-Ban finissent de moderniser l’apparence d’un homme qui portait autrefois des binocles d’adolescent complexé.
Farid Benyettou, pourtant, n’est pas n’importe qui : il fut « l’émir des Buttes-Chaumont », le mentor de l’un des frères responsables de la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo, le propagateur de haine auprès de qui certains jeunes venaient prendre, si ce n’est des ordres, au moins des renseignements.
Le message était clair : le djihad était, selon le gourou islamiste, la seule voie à suivre ; les martyrs étaient des héros, et les héros des martyrs ; l’Irak était un terrain de jeu et d’entraînement pour les combats futurs.
« J’ai changé », affirme désormais l’ex-djihadiste en utilisant la formule seyant à toute personne peu à l’aise avec son passé turbulent. Le déclic serait survenu après les assassinats commis par Mohammed Merah. Pour Farid Benyettou, apparemment, inciter les autres à passer à l’acte, c’est bien ; les commettre, moins.
L’homme, libre comme l’air (!), se dit donc déradicalisé.
Foi d’un repenti. Suffisant, en tout cas, pour séduire une partie de la gauche qui, si l’heure n’était pas aussi grave, en ferait un nouveau Che Guevara (et pourquoi pas une mère Teresa ?).
Farid Benyettou vient de publier un livre (Mon djihad, itinéraire d’un repenti) en collaboration avec Dounia Bouzar, spécialiste controversée de la déradicalisation. Toute proportion gardée, c’est un petit peu comme si, demain, Francis Heaulme faisait un tour des prisons pour lutter contre le crime et Marc Dutroux une tournée des écoles pour mettre en garde contre la pédophilie.
Dans les interviews qu’il donne à foison, Farid Benyettou ne manque jamais d’indécence : il se plaint de ne pas trouver d’emploi dans les hôpitaux, en raison de son passé. Qu’il se rassure : il se trouvera un réalisateur pour l’engager au cinéma. En attendant, il travaille comme « formateur en déradicalisation » au centre de prévention, de déradicalisation et de suivi individuel de Dounia Bouzar.
La responsabilité, au moins morale, de Farid Benyettou dans les attentats qui ont endeuillé la France, et d’autres pays européens, aurait dû inciter les médias à plus de retenue au moment de l’inviter. Il n’en sera rien : c’est ainsi que va, désormais, le monde.
Gregory Vanden Bruel
Source
Farid Benyettou, pourtant, n’est pas n’importe qui : il fut « l’émir des Buttes-Chaumont », le mentor de l’un des frères responsables de la tuerie dans les locaux de Charlie Hebdo, le propagateur de haine auprès de qui certains jeunes venaient prendre, si ce n’est des ordres, au moins des renseignements.
Le message était clair : le djihad était, selon le gourou islamiste, la seule voie à suivre ; les martyrs étaient des héros, et les héros des martyrs ; l’Irak était un terrain de jeu et d’entraînement pour les combats futurs.
« J’ai changé », affirme désormais l’ex-djihadiste en utilisant la formule seyant à toute personne peu à l’aise avec son passé turbulent. Le déclic serait survenu après les assassinats commis par Mohammed Merah. Pour Farid Benyettou, apparemment, inciter les autres à passer à l’acte, c’est bien ; les commettre, moins.
L’homme, libre comme l’air (!), se dit donc déradicalisé.
Foi d’un repenti. Suffisant, en tout cas, pour séduire une partie de la gauche qui, si l’heure n’était pas aussi grave, en ferait un nouveau Che Guevara (et pourquoi pas une mère Teresa ?).
Farid Benyettou vient de publier un livre (Mon djihad, itinéraire d’un repenti) en collaboration avec Dounia Bouzar, spécialiste controversée de la déradicalisation. Toute proportion gardée, c’est un petit peu comme si, demain, Francis Heaulme faisait un tour des prisons pour lutter contre le crime et Marc Dutroux une tournée des écoles pour mettre en garde contre la pédophilie.
Dans les interviews qu’il donne à foison, Farid Benyettou ne manque jamais d’indécence : il se plaint de ne pas trouver d’emploi dans les hôpitaux, en raison de son passé. Qu’il se rassure : il se trouvera un réalisateur pour l’engager au cinéma. En attendant, il travaille comme « formateur en déradicalisation » au centre de prévention, de déradicalisation et de suivi individuel de Dounia Bouzar.
La responsabilité, au moins morale, de Farid Benyettou dans les attentats qui ont endeuillé la France, et d’autres pays européens, aurait dû inciter les médias à plus de retenue au moment de l’inviter. Il n’en sera rien : c’est ainsi que va, désormais, le monde.
Gregory Vanden Bruel
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