Nos prisons vont-elles devenir, à leur tour, des salles de shoot ? C’est ce que l’on peut craindre à la lecture du projet de réforme de la santé, qui prévoit la possibilité, pour certains détenus, dans le cadre de la lutte contre le SIDA en milieu carcéral, de se droguer en toute impunité à l’intérieur de leur cellule.
Le décret qui devrait consacrer cet état de fait part du principe que les prisons ne sont pas étanches aux drogues dures – ce que l’on savait depuis longtemps – et qu’elles y circulent quasiment librement. Cette réalité, qui fait courir aux détenus des risques pour leur santé, doit donc être contrecarrée. La mise à disposition du matériel nécessaire à leurs injections personnelles étant censée répondre à cet objectif. Les mesures réglementaires envisagées prévoient même que les seringues seront propres, les produits stupéfiants répertoriés et que des médecins superviseront le tout.
La question que pourrait être amené à se poser le simple citoyen est pourtant celle de savoir si, plutôt que d’être le temps de la facilitation, voire de la complicité, la détention ne devrait pas être le moment propice au sevrage et à la désintoxication ? En effet, ne serait-il pas, pour la santé publique, plus efficace de dépenser l’argent du contribuable pour soigner plutôt que d’ancrer les détenus dans leurs pratiques déviantes ?
Par ailleurs, ne soyons pas hypocrites : si la toxicomanie est bien un facteur aggravant de la propagation du SIDA en prison, les pratiques sexuelles, consenties ou subies, entre détenus favorisent également la diffusion de cette maladie.
Alors, pourquoi prétendre lutter contre un des aspects du phénomène, en feignant d’ignorer les autres. Dès lors, après la distribution de seringues, c’est bien celle des préservatifs qu’il faudra envisager. Mais il est vrai que, pour en arriver là, il faudrait assumer publiquement le fait que l’État et son administration ont abdiqué toute volonté de faire respecter les lois de la République derrière les barreaux de nos centres de détention.
Le décret qui devrait consacrer cet état de fait part du principe que les prisons ne sont pas étanches aux drogues dures – ce que l’on savait depuis longtemps – et qu’elles y circulent quasiment librement. Cette réalité, qui fait courir aux détenus des risques pour leur santé, doit donc être contrecarrée. La mise à disposition du matériel nécessaire à leurs injections personnelles étant censée répondre à cet objectif. Les mesures réglementaires envisagées prévoient même que les seringues seront propres, les produits stupéfiants répertoriés et que des médecins superviseront le tout.
La question que pourrait être amené à se poser le simple citoyen est pourtant celle de savoir si, plutôt que d’être le temps de la facilitation, voire de la complicité, la détention ne devrait pas être le moment propice au sevrage et à la désintoxication ? En effet, ne serait-il pas, pour la santé publique, plus efficace de dépenser l’argent du contribuable pour soigner plutôt que d’ancrer les détenus dans leurs pratiques déviantes ?
Par ailleurs, ne soyons pas hypocrites : si la toxicomanie est bien un facteur aggravant de la propagation du SIDA en prison, les pratiques sexuelles, consenties ou subies, entre détenus favorisent également la diffusion de cette maladie.
Alors, pourquoi prétendre lutter contre un des aspects du phénomène, en feignant d’ignorer les autres. Dès lors, après la distribution de seringues, c’est bien celle des préservatifs qu’il faudra envisager. Mais il est vrai que, pour en arriver là, il faudrait assumer publiquement le fait que l’État et son administration ont abdiqué toute volonté de faire respecter les lois de la République derrière les barreaux de nos centres de détention.
Mais, pour l’heure, c’est l’article 26 dudit décret qui fait réagir le plus vivement les surveillants pénitentiaires. Celui qui, justement, prévoit que les détenus pourront détenir des seringues dans leur cellule. Ils objectent en attirant l’attention de leur hiérarchie sur le fait que ces objets pourraient constituer des armes redoutables peu conciliables avec la notion de sécurité qui devrait normalement prévaloir en milieu carcéral. Les pourparlers entamés entre la corporation et les porteurs de cette brillante idée ont commencé dans la douleur et promettent d’être musclés.
Si l’on peut entendre les arguments des promoteurs de cette décision, qui reprennent ceux développés lorsqu’il a été question d’ouvrir des salles de shoot en plein Paris, on ne peut que déplorer la nouvelle reculade que constitue la mise en place d’une telle mesure dans des bâtiments publics, sous l’œil bienveillant de l’État. Dès lors, et partant du principe que les toxicomanes appartiennent à toutes les catégories socioprofessionnelles, pourquoi ne pas autoriser, au nom du principe de santé publique, toutes les administrations, et ensuite toutes les entreprises, à ouvrir leurs salles de shoot ? Mais nous y viendrons sûrement.
Face au délitement généralisé de nos mœurs et de nos lois, il n’y a plus qu’à souhaiter bon courage à celles et ceux qui, dans nos prisons, voient chaque jour davantage leur autorité bafouée et leur intégrité physique menacée.
Olivier Damien
Source
Si l’on peut entendre les arguments des promoteurs de cette décision, qui reprennent ceux développés lorsqu’il a été question d’ouvrir des salles de shoot en plein Paris, on ne peut que déplorer la nouvelle reculade que constitue la mise en place d’une telle mesure dans des bâtiments publics, sous l’œil bienveillant de l’État. Dès lors, et partant du principe que les toxicomanes appartiennent à toutes les catégories socioprofessionnelles, pourquoi ne pas autoriser, au nom du principe de santé publique, toutes les administrations, et ensuite toutes les entreprises, à ouvrir leurs salles de shoot ? Mais nous y viendrons sûrement.
Face au délitement généralisé de nos mœurs et de nos lois, il n’y a plus qu’à souhaiter bon courage à celles et ceux qui, dans nos prisons, voient chaque jour davantage leur autorité bafouée et leur intégrité physique menacée.
Olivier Damien
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