Faut-il s’étonner que Salah Abdeslam, le dernier survivant des commandos du 13 novembre 2015, en isolement à la prison de Fleury-Mérogis, corresponde librement avec des personnes extérieures ? C’est pourtant une réalité. Libération vient de publier des extraits de sa réponse à une admiratrice.
Selon le journal, ce type de courriers est fréquent : « Des catholiques lui écrivent pour l’interroger sur sa foi, des femmes crient leur amour et déclarent vouloir porter son enfant, des avocats proposent leurs services, c’est incessant. »
C’est que tout cela se fait le plus légalement du monde. Pire : l’État se mettrait en tort s’il ne laissait pas au terroriste cette liberté. La circulaire du 14 avril 2011 précise notamment que « les personnes détenues placées au quartier d’isolement conservent l’intégralité de leurs droits en termes d’accès à l’information, de relations avec l’extérieur, de correspondance, d’exercice du culte ou d’utilisation de leur compte nominatif ».
Elles peuvent donc écrire tous les jours à toute personne de leur choix. Cependant, un « détenu particulièrement signalé » peut « justifier une attention particulière portée au contenu de sa correspondance ». On est rassuré ! En l’occurrence, les échanges épistolaires de Salah Abdeslam seraient systématiquement ouverts et lus par l’administration pénitentiaire et le juge d’instruction.
On peut comprendre que, dans un État de droit, pour éviter les abus et les contentieux, des textes officiels prévoient une réglementation en la matière.
Il reste qu’on peut s’inquiéter des facilités données à ce terroriste dans ses relations avec l’extérieur. Le gouvernement répète sans cesse que la France est « en guerre » et les tueurs de l’État islamique ne sont pas hommes à en respecter les conventions. Certes, ce qui distingue un pays civilisé de la barbarie islamique, c’est précisément le respect du droit et de la dignité humaine avec lequel il est censé ne pas transiger. Mais, sans tomber dans les excès du camp de Guantánamo et, qui plus est, en plein état d’urgence, les égards prodigués à ce terroriste peuvent en surprendre plus d’un.
On s’interroge, aussi, sur l’opportunité d’une telle publication : les tueurs islamiques ont-ils besoin de cette publicité, qui pourrait susciter des émules ? Mais, paradoxalement, ne permet-elle pas de mieux comprendre la personnalité et les motivations d’un individu qui reste systématiquement silencieux face aux juges ? C’est la justification que donne Libération.
Salah Abdeslam déclare sans ambages : « Je n’ai pas honte de ce que je suis. » Il professe sa foi et sa soumission à Allah (l’orthographe n’a pas été rectifiée, ndlr) : « Tu es sincère alors je vais l’être aussi, si je te demande les intentions de ta démarche c’est pour m’assuré que tu ne m’aime pas comme si j’étais une “star ou une idole” parce que je reçois des courriers comme ca et je ne cautionne pas cela car le seul qui mérite d’être adorer c’est Allah, Seigneur de l’univers. » Il fait du prosélytisme : « Est-tu soumise ?, demande-t-il à sa correspondante, sinon alors dépêche toi de te repentir et de soumettre à Lui n’écoute pas les gens mais plutôt les paroles de ton Seigneur. Il te guidera. »
Ces propos n’apportent aucune révélation sur Salah Abdeslam, sinon ce que l’on savait déjà. On ne peut écarter l’hypothèse qu’ils aient été conçus comme une justification à l’intention de ses « amis », pour faire oublier les obscurités de son attitude pendant les attentats. Ni que, sachant que son courrier est lu par les autorités, il joue avec ses lecteurs. Quant à la justice, elle assurerait « ne rien connaître de cette mystérieuse expéditrice ». Difficile de la croire…
Selon le journal, ce type de courriers est fréquent : « Des catholiques lui écrivent pour l’interroger sur sa foi, des femmes crient leur amour et déclarent vouloir porter son enfant, des avocats proposent leurs services, c’est incessant. »
C’est que tout cela se fait le plus légalement du monde. Pire : l’État se mettrait en tort s’il ne laissait pas au terroriste cette liberté. La circulaire du 14 avril 2011 précise notamment que « les personnes détenues placées au quartier d’isolement conservent l’intégralité de leurs droits en termes d’accès à l’information, de relations avec l’extérieur, de correspondance, d’exercice du culte ou d’utilisation de leur compte nominatif ».
Elles peuvent donc écrire tous les jours à toute personne de leur choix. Cependant, un « détenu particulièrement signalé » peut « justifier une attention particulière portée au contenu de sa correspondance ». On est rassuré ! En l’occurrence, les échanges épistolaires de Salah Abdeslam seraient systématiquement ouverts et lus par l’administration pénitentiaire et le juge d’instruction.
On peut comprendre que, dans un État de droit, pour éviter les abus et les contentieux, des textes officiels prévoient une réglementation en la matière.
Il reste qu’on peut s’inquiéter des facilités données à ce terroriste dans ses relations avec l’extérieur. Le gouvernement répète sans cesse que la France est « en guerre » et les tueurs de l’État islamique ne sont pas hommes à en respecter les conventions. Certes, ce qui distingue un pays civilisé de la barbarie islamique, c’est précisément le respect du droit et de la dignité humaine avec lequel il est censé ne pas transiger. Mais, sans tomber dans les excès du camp de Guantánamo et, qui plus est, en plein état d’urgence, les égards prodigués à ce terroriste peuvent en surprendre plus d’un.
On s’interroge, aussi, sur l’opportunité d’une telle publication : les tueurs islamiques ont-ils besoin de cette publicité, qui pourrait susciter des émules ? Mais, paradoxalement, ne permet-elle pas de mieux comprendre la personnalité et les motivations d’un individu qui reste systématiquement silencieux face aux juges ? C’est la justification que donne Libération.
Salah Abdeslam déclare sans ambages : « Je n’ai pas honte de ce que je suis. » Il professe sa foi et sa soumission à Allah (l’orthographe n’a pas été rectifiée, ndlr) : « Tu es sincère alors je vais l’être aussi, si je te demande les intentions de ta démarche c’est pour m’assuré que tu ne m’aime pas comme si j’étais une “star ou une idole” parce que je reçois des courriers comme ca et je ne cautionne pas cela car le seul qui mérite d’être adorer c’est Allah, Seigneur de l’univers. » Il fait du prosélytisme : « Est-tu soumise ?, demande-t-il à sa correspondante, sinon alors dépêche toi de te repentir et de soumettre à Lui n’écoute pas les gens mais plutôt les paroles de ton Seigneur. Il te guidera. »
Ces propos n’apportent aucune révélation sur Salah Abdeslam, sinon ce que l’on savait déjà. On ne peut écarter l’hypothèse qu’ils aient été conçus comme une justification à l’intention de ses « amis », pour faire oublier les obscurités de son attitude pendant les attentats. Ni que, sachant que son courrier est lu par les autorités, il joue avec ses lecteurs. Quant à la justice, elle assurerait « ne rien connaître de cette mystérieuse expéditrice ». Difficile de la croire…
Les commentaires sont fermés.