La « PFANU », ou plate-forme des appels non urgents, c’est par cet acronyme, pas très sexy en vérité, que la préfecture de police de Paris a désigné son nouveau standard téléphonique centralisé. Cet outil de communication moderne est destiné à recevoir tous les appels non urgents, soit 450.000 par an environ, qui aboutissaient jusque-là dans les services de la préfecture de police, ou bien dans les différents commissariats de police de la capitale. Grande innovation cependant, ce « service » sera surtaxé 6 centimes d’euro la minute, le coût normal de la communication s’y ajoutant.
La mise en place de cette plate-forme téléphonique payante fait, comme il fallait s’y attendre, déjà réagir. Et en attendant d’éventuelles réactions des usagers, certains syndicats de police ont fait savoir leur opposition de principe à la facturation d’un service public. En réponse à cette objection, l’administration a, pour sa part, fait valoir que, bien sûr, il ne s’agissait pas de faire des bénéfices mais de compenser le coût de l’installation puis de la maintenance du dispositif technique mis en place par une entreprise spécialisée Prosodie-Capgemini.
Bien entendu, et fort heureusement, le dispositif n’inclut pas (encore ?) les appels d’urgence, tels ceux dirigés vers le « 17 – police-secours », ou bien ceux à destination de la police judiciaire ou du service des passeports, mais il n’est pas sans être porteur d’interrogations.
La première d’entre elles vise, effectivement, la notion de gratuité du service public. Cet argument, déjà brandi par certaines organisations policières, est parfaitement légitime.
La notion d’accès à tous, gratuitement, au service public est un principe fondamental auquel les Françaises et les Français sont particulièrement attachés. Par ailleurs, n’est-ce pas le rôle de l’impôt – dont la France est championne du monde – que de faire face aux dépenses induites par le fonctionnement des services de l’État ? Certes, de telles mesures existent déjà. Ainsi, les communications en direction de la caisse d’allocation familiale de Paris, de la caisse primaire d’assurance maladie ou bien encore de la mairie de Paris connaissent une surtaxation. Oui, mais il ne s’agit pas de services de secours ou d’urgence comme le sont les commissariats de police, par exemple. Si le principe du maintien du coût d’une communication normale peut s’avérer acceptable, celui du surcoût est, lui, parfaitement contestable.
La mise en place de cette plate-forme téléphonique payante fait, comme il fallait s’y attendre, déjà réagir. Et en attendant d’éventuelles réactions des usagers, certains syndicats de police ont fait savoir leur opposition de principe à la facturation d’un service public. En réponse à cette objection, l’administration a, pour sa part, fait valoir que, bien sûr, il ne s’agissait pas de faire des bénéfices mais de compenser le coût de l’installation puis de la maintenance du dispositif technique mis en place par une entreprise spécialisée Prosodie-Capgemini.
Bien entendu, et fort heureusement, le dispositif n’inclut pas (encore ?) les appels d’urgence, tels ceux dirigés vers le « 17 – police-secours », ou bien ceux à destination de la police judiciaire ou du service des passeports, mais il n’est pas sans être porteur d’interrogations.
La première d’entre elles vise, effectivement, la notion de gratuité du service public. Cet argument, déjà brandi par certaines organisations policières, est parfaitement légitime.
La notion d’accès à tous, gratuitement, au service public est un principe fondamental auquel les Françaises et les Français sont particulièrement attachés. Par ailleurs, n’est-ce pas le rôle de l’impôt – dont la France est championne du monde – que de faire face aux dépenses induites par le fonctionnement des services de l’État ? Certes, de telles mesures existent déjà. Ainsi, les communications en direction de la caisse d’allocation familiale de Paris, de la caisse primaire d’assurance maladie ou bien encore de la mairie de Paris connaissent une surtaxation. Oui, mais il ne s’agit pas de services de secours ou d’urgence comme le sont les commissariats de police, par exemple. Si le principe du maintien du coût d’une communication normale peut s’avérer acceptable, celui du surcoût est, lui, parfaitement contestable.
La seconde question concerne les modalités d’exploitation du futur standard centralisé. Il est, ainsi, prévu une augmentation des effectifs concernés, qui passeraient de 30 à 40 fonctionnaires, pour faire face au « rapatriement » de tous les appels non urgents des commissariats parisiens. À un moment où il n’est pas de jour sans que soit dénoncée la pénurie d’effectifs au sein de la police nationale, est-il vraiment judicieux de faire tenir le rôle de standardiste téléphonique à des agents administratifs qui seraient bien plus utiles dans les services actifs de police ? La nature même de la mission qui, rappelons-le, ne concerne que la gestion d’appels téléphoniques non urgents, ne mériterait-elle pas une réflexion plus globale sur une éventuelle externalisation de ce type d’emplois ?
Dans cette affaire, on ne peut que regretter, une fois de plus, le manque de vision, d’appréciation et d’anticipation d’un État qui préfère solliciter et pressurer, encore et toujours, le citoyen-contribuable plutôt que de remettre en cause des pratiques dépassées.
Olivier Damien
Source
Dans cette affaire, on ne peut que regretter, une fois de plus, le manque de vision, d’appréciation et d’anticipation d’un État qui préfère solliciter et pressurer, encore et toujours, le citoyen-contribuable plutôt que de remettre en cause des pratiques dépassées.
Olivier Damien
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