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dimanche, 22 janvier 2017

Le Conseil d'Etat douche les espoirs de la mosquée Al Rawda

 

 
« Ce refus est regrettable [...] Le ministère de l'Intérieur ne veut pas se déjuger publiquement », a fustigé Me William Bourdon, avocat de la mosquée de Stains, après le refus du Conseil d'Etat, hier, de rouvrir la salle de prière. Le juge des référés a rejeté la requête du centre culturel franco-égyptien en charge de l'édifice religieux. Il a jugé que, « malgré les mesures prises par l'association, tout risque n'avait pas disparu dans ce lieu qui avait prôné un islamisme radical ». « Une telle décision ne peut que déprécier les vertus d'un dialogue indispensable entre les responsables de la communauté musulmane et l'Etat », a réagi l'avocat.

La juridiction administrative donne ainsi une nouvelle fois raison au ministère de l'Intérieur. Le 2 novembre, la salle de prière avait été fermée sur ordre du préfet de Seine-Saint-Denis, dans le cadre de l'état d'urgence.

Une note blanche des services de renseignement du ministère de l'Intérieur avait révélé que la mosquée Al Rawda avait été fréquentée par Fabien Clain et Adrien Guihal, djihadistes pour qui elle était devenue la dernière étape avant le départ en Syrie. La représentante du ministère l'avait qualifiée de « lieu mythique » de la nébuleuse radicale.
 

l'association a tout fait pour prouver sa bonne foi... en vain

La plaidoirie de M e Bourdon n'a pas réussi à faire fléchir Emmanuelle Prada-Bordenave, présidente de l'audience. Le juge des référés avait réclamé des garanties afin que cette mosquée ne redevienne pas un « lieu de fixation du radicalisme ». « Nous avons fourni les CV de deux imams, indique Mohamed Henniche, président de l'UAM 93 (Union des associations musulmanes). Ils nous ont donné l'assurance qu'ils seraient disponibles dès vendredi (NDLR : hier) si la mosquée rouvrait. Ils ont même fourni l'intitulé de leurs prêches. » La prière inaugurale devait porter sur le respect de l'autre dans l'islam. L'une des recrues n'est autre Meskine Dhaou, secrétaire général du Conseil des imams de France et imam pendant dix ans à Clichy-sous-Bois.

Pour tenter de convaincre l'Etat, l'association avait consenti à mettre en place une « équipe de vigilance » afin de filtrer les fidèles. Des exigences qui avaient fait bondir Me Bourdon : « Il faut que l'association fasse mieux que Bernard Squarcini (NDLR : ex-directeur central du renseignement intérieur). »

Les 600 fidèles devront patienter au moins jusqu'au 15 juillet, date théorique de l'expiration de l'état d'urgence. A moins que la défense n'intente de nouvelles procédures.

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