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mercredi, 25 janvier 2017

La mort du féminisme européen ou l’abandon des féministes de pays musulmans

 

 

Énième refus de publication. Une revue féministe a publié, il y a quelques mois, la recension d’un livre Le Déni, écrit par deux femmes catholiques, critiquant la misogynie de la Bible et du Vatican. Je propose à cette revue une fiche de lecture du livre de Zineb El Rhazoui : Détruire le totalitarisme islamique. Refus. « Nous ne sommes pas sur la même ligne », m’écrit-on. C’est-à-dire, demandé-je ? Pas de réponse.

Nous sommes un certain nombre de féministes, y compris des féministes originaires de pays conquis par l’islam, qui critiquons les normes de toutes les idéologies, sans distinction ni restriction selon leur type : athée ou religieux ; ou leur lieu de prédominance : Europe ou autres continents.

Autrement dit : nous, féministes originaires de tous les continents (Europe, Asie, Afrique, Amériques), estimons parfaitement légitime d’analyser et de critiquer, le cas échéant, toute source de normes prétendant régir la vie des femmes, partout dans le monde.
Nous avons, par exemple, récemment écrit un texte intitulé « Les vraies féministes en colère », publié par L’Humanité.
Nous sommes universalistes et nous nous réclamons de l’universalité de droits humains fondamentaux, valables pour tous les êtres humains, quel que soit, entre autres critères possibles de distinction, leur sexe.
 
Il y a quelques années, nous étions durement opposées aux mouvements dits, en gros, « différentialistes » ou « relativistes ». Ainsi, nous nous opposions à des « psys » qui « comprenaient » l’excision… Aujourd’hui, nous sommes mises au ban des accusées par des féministes et des laïcistes qui, tout en se vantant de combattre « l’intégrisme » et l’interdiction du « blasphème », nous reprochent ce qui est la définition du blasphème selon les nombreuses législations anti-blasphème des pays européens : Allemagne, Autriche, Danemark, Suisse, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Portugal…

Ces lois interdisent, en effet, toute critique féministe des idées issues de religions, car toute critique de ces idées est offensante, effectivement, pour les croyants.

Elles étaient, jusqu’à il y a peu, tombées en désuétude. Qui les ravive aujourd’hui ? Tous les défenseurs de l’« islam ». Qui confondent allègrement sous ce nom foi, lois, idées, personnes, civilisations « islamiques ». Dont les antiracistes et féministes qui ne se privent pas, par ailleurs, d’attaquer les textes et dogmes juifs et catholiques, comme la naissance d’Adam avant Ève, le péché d’Ève, la virginité de Marie, etc. Mais affirment qu’attaquer l’« islam » — et pas seulement ce qui serait une mauvaise interprétation de l’islam, l’« islamisme » — est du racisme.

Aujourd’hui, le mouvement féministe européen paraît mort aux yeux des féministes de pays musulmans qui comptaient sur nous, féministes européennes, pour les aider à échapper à la loi islamique. Mort par chute dans le différentialisme le plus éhonté.

Elise Elisseievna

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