Opposé à la mosquée, il avait perturbé le conseil municipal d'Angers.
Jusqu'où peut aller la liberté d'expression d'un fonctionnaire ? Benoît Couëtoux du Tertre, agent de la préfecture du Maine-et-Loire, a comparu avant-hier devant la cour administrative d'appel de Nantes (Loire-Atlantique). Depuis plus de cinq ans, il est en guerre avec l'Etat. La raison ? Proche du Bloc identitaire, accompagné d'une poignée d'amis, il avait perturbé le conseil municipal d'Angers en avril 2011. Masques de cochon sur le visage, ils voulaient s'opposer au projet de construction d'une mosquée. Un happening au goût plus que douteux qui lui a valu des poursuites pénales après avoir été reconnu par le directeur général des services de la ville d'Angers.
Vendredi, à Nantes, le rapporteur public a confirmé que l'acte du fonctionnaire était «délibérément provocateur», et ses masques de cochon «aux relents racistes» ont «incontestablement un caractère injurieux vis-à-vis des personnes de confession musulmane». Il a demandé la confirmation de la mutation-sanction. La décision de la cour sera rendue sous trois semaines.
Guillaume Frouin
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Les syndicats prennent sa défense au nom de la «liberté d'expression»
Relaxé, il a ensuite été sanctionné par le ministère de l'Intérieur pour cette «opération d'agitation». A l'époque, c'est Manuel Valls qui est Place Beauvau et qui opte pour une mutation d'office du fonctionnaire antimosquée. Destination Segré, à 40 km d'Angers. Le cas avait alors divisé la commission de discipline du ministère : les syndicats -- comme FO et SUD -- avaient paradoxalement pris la défense du fonctionnaire d'extrême-droite au nom de la liberté d'expression.
Vendredi, à Nantes, le rapporteur public a confirmé que l'acte du fonctionnaire était «délibérément provocateur», et ses masques de cochon «aux relents racistes» ont «incontestablement un caractère injurieux vis-à-vis des personnes de confession musulmane». Il a demandé la confirmation de la mutation-sanction. La décision de la cour sera rendue sous trois semaines.
Guillaume Frouin
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