On n’a appris qu’hier une très grave profanation survenue dimanche 22 janvier dans l’église Saint-Martin de Maxéville (arrondissement de Nancy, Meurthe-et-Moselle), par un article de L’Est Républicain que voici…
Dire des paroissiens qu’ils sont choqués, c’est peu dire. Ils se déclarent tout simplement « consternés ». Les faits remontent à dimanche dernier lorsque, au petit matin, Jean-Yves Guetz, sacristain de l’église Saint-Martin, a découvert qu’un vitrail du chœur avait été brisé pour ouvrir l’accès à des malfaiteurs. Lesquels ont ensuite éventré un tabernacle en marbre posté sur l’autel, en ont descellé le contenu, un coffre-fort, et l’ont emporté. Le tout s’est passé à 00 h 05 précises, comme en attestent les images recueillies par la caméra postée sur le pont à l’arrière de l’édifice. On y voit en effet trois hommes grimper sur le toit de la sacristie, mitoyenne à l’église, puis accéder sans difficulté à la base du vitrail. « De là, néanmoins, ils ont dû probablement utiliser une corde pour descendre à l’intérieur sur 5 m de hauteur », constate le maire Christophe Choserot. « Comme en attestent les traces de pas sur les murs. » Une fois leur forfait commis, ils sont simplement sortis par une porte latérale qui s’ouvre de l’intérieur. En ayant pris soin auparavant de secouer un second tabernacle de bois pour vérifier qu’il était vide. Une enquête est bien sûr ouverte, la police scientifique a procédé au relevé des empreintes, et une entreprise a été dépêchée pour obstruer momentanément le vitrail brisé. La restauration seule de cette pièce est chiffrée à 7 500 €, sans parler des graves dégâts occasionnés au tabernacle, et le vol à proprement parler. Le coffre contenait en effet deux ciboires et une centaine d’hosties. « Et ça, c’est très grave ! », s’insurge le père Daniel Baron, curé de la paroisse Saint-Jean Bosco, dont dépendent les églises Saint-Fiacre et Saint-Mansuy à Nancy, en plus de Saint-Martin à Maxéville. « Il s’agit d’hosties consacrées ! C’est en cela que c’est une profanation. S’il ne s’agissait que d’un simple vol, pourquoi ne pas prendre aussi les chandeliers sur l’autel par exemple, qui ont plus de valeur que nos ciboires ? » Ces derniers, datant de la construction de l’église en 1888, n’ont en effet nulle autre valeur qu’historique. « Non, moi je suis certain que ce sont les hosties qu’ils visaient. » Mais dans quel but ? « Ne serait-ce que pour les messes noires ! » L’émotion des paroissiens s’est de fait cristallisée autour de ces hosties, symbole du corps du Christ [chez les catholiques, les hosties consacrées ne sont pas le symbole du Christ, mais Son Corps même. L’Obs], et du sacrilège ainsi infligé à l’édifice. Les catholiques considèrent d’ailleurs l’église inutilisable aussi longtemps que ne sera pas pratiqué un « rite pénitentiel de réparation » programmé dimanche 29 à 11 h, suivi d’une messe. Celle de Saint-Fiacre, prévue à la même heure, est annulée au profit de Saint-Martin.
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