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mercredi, 01 novembre 2017

De combien augmentent les crédits pour l’asile, l’intégration et l’immigration cette année ?

Gérard Collomb affirme que les crédits pour l’asile, l’intégration et l’immigration augmentent de 26% cette année.

Le Vrai-Faux avec le budget de l’Asile et de l’immigration passé au Crible. 

Un budget en forte hausse, selon le ministre de l’Intérieur qui s’est félicité hier à l’Assemblée de la priorité donnée à une meilleure gestion des politiques d’asile et d’immigration. Une priorité qui se traduit en chiffres.

Gérard Collomb : "Les crédits de la mission augmentent fortement, avec une hausse de 26% par rapport à 2017"..

Les crédits pour l’asile, l’intégration et l’immigration augmentent de 26% cette année. Vrai ou faux ?

C’est vrai, en théorie. Les crédits de paiement proposés dans le budget pour l’asile et l’immigration augmentent fortement par rapport à ceux qui avaient été votés l’an dernier. Ils atteignent 1,380 milliard d’euros. Mais le ministre surestime quand même l’effort car en 2016, les crédits avaient été sous-estimés et la politique d’asile a coûté beaucoup plus cher en réalité que prévu. Une rallonge a dû être décidée en catastrophe en juillet, de 165 millions. La hausse réelle n’est donc pas de 26, mais de moins de 10%. Et encore, on ne parle pas toujours de dépenses nouvelles, mais de la prise en compte de certaines qu’on assumait déjà et qui se transforment en dette. 100 millions de plus par exemple, sont affectés au paiement de l’ADA, l’allocation pour les demandeurs d’asile, que les étrangers touchent en attendant que leur dossier soit traité. Cette aide pèse 320 millions dans le budget. Et près de 200 millions supplémentaires iront à de nouvelles places d’hébergement, décidées sous le gouvernement précédent. Ou cette année, dans de nouveaux centres ou à l’hôtel, 7.000 nouvelles places d’accueil vont être créées en 2018, ce qui portera le total à 87.000 en France. Pour 110.000 personnes qui ont besoin d’être logées. 

Donc le compte n’y est pas encore, mais le budget est plus sincère ?

Voilà. Il approche davantage les dépenses réelles, difficiles à évaluer car on ne peut pas prévoir combien de personnes vont demander l’asile. Il y en a eu 85.000 l’an dernier et à priori le flux ne tarit pas même s’il se déporte. Il y a plus de demandes de gens déjà été déboutés dans d’autres pays d’Europe.

Maintenant, ce budget traduit également des priorités comme les dépenses pour l’intégration des réfugiés, l’accompagnement dans l’emploi ou les cours de langue qui sont en augmentation. Mais les crédits de la lutte contre l’immigration illégale sont en baisse avec moins quatre millions d’euros pour l’éloignement des personnes par avion ou en bateau, par exemple. Le ministère explique que c’est parce que les billets coûteront moins cher. Le budget des centres de rétention administratifs n’augmente pas, on veut optimiser leur gestion. Pour faciliter les retours, le gouvernement compte surtout sur le raccourcissement des délais de demande d’asile, à six mois. Quelques dizaines de postes vont être créés pour cela. Insuffisant selon l’opposition qui dénonce un budget d’intendance, sans objectif chiffré de reconduites à la frontière. L’an dernier moins de 25.000 personnes ont quitté le territoire.

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