samedi, 16 décembre 2017
La droite aurait intérêt à s’unir sur la question de l’immigration
Nicolas Kirkitadze a écrit, le 13 décembre, que les seules attentes des Français sont le retour de la sécurité et de la prospérité. Ce n’est pas ce que disent les différents sondages publiés au cours des derniers mois.
Ainsi, le sondage « Fractures françaises » réalisé par Ipsos en juin 2017 indique que les Français veulent un retour de l’autorité à tous les niveaux de la société, un remplacement de la classe politique dont ils pensent qu’elle se préoccupe d’abord de ses intérêts et qu’elle est corrompue, une transformation en profondeur de notre système politique qui leur semble très peu démocratique, plus de justice sociale (les électeurs de LR pensent très majoritairement le contraire), une intervention plus importante de l’État dans la sphère économique pour relancer l’activité (les électeurs de LR pensent également très majoritairement le contraire), renforcer les pouvoirs de la France au détriment de ceux de l’Union européenne, qu’il y ait moins d’immigrés (les électeurs du FN et ceux de LR le pensent respectivement à 95 et 83 %) et ils s’inquiètent de la montée de l’islam (90 % des électeurs FN et 97 % des électeurs LR).
Le sondage Kantar/SOFRES/Figaro du 30 novembre 2017 indique que, pour l’ensemble des Français, le chômage est la première préoccupation, au coude-à-coude avec la maîtrise de l’immigration, mais pour les électeurs de l’ensemble UDI/LR/FN, il n’en va pas de même puisque, pour eux, la maîtrise de l’immigration est de très loin la première des préoccupations ; viennent ensuite la lutte contre l’insécurité, la délinquance et le terrorisme. Quant à la lutte contre l’« extrême droite » (le FN, en l’occurrence), dont Nicolas Kirkitadze semble faire une priorité, elle est la dernière des préoccupations des électeurs LR/UDI et l’une des dernières de l’ensemble des électeurs.
En conséquence, il est très probable que le « siphonnage » du FN n’aura pas lieu et que les électeurs du FN camperont sur leurs positions. Un sondage effectué en octobre a montré, d’ailleurs, que si l’élection présidentielle avait eu lieu en octobre, Marine Le Pen aurait fait le même score que lors du premier tour de la présidentielle (tandis que François Fillon aurait obtenu cinq points de moins, soit 15 %). Les droites ne pourraient gagner les prochaines échéances électorales qu’en s’associant ; malheureusement, dans l’état actuel des choses, l’électorat LR refuse majoritairement un tel rapprochement, tout comme Laurent Wauquiez d’ailleurs (l’électorat et les dirigeants du FN y sont, au contraire, très favorables). Comment pourrons-nous sortir de cette impasse ?
Bruno Guillard
12:18 | Lien permanent | Commentaires (0)
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