samedi, 16 décembre 2017
Projet de mosquée : le maire de Fontenay est en colère
Autour de l'urbanisme, le divorce est engagé entre Fontenay-le-Fleury et Saint-Cyr-l'Ecole. Une parcelle à la frontière des deux villes est au cœur de tout.
Richard Rivaud est en colère. Et il le fait savoir. Le 7 décembre dernier, le maire de Fontenay-le-Fleury a annoncé avoir déposé un recours gracieux contre le plan local d’urbanisme (Plu) de Saint-Cyr-l’Ecole. « J’entends ainsi dénoncer une décision capitale impactant directement la qualité de vie des habitants du quartier du Levant », insiste Richard Rivaud.
Cette fameuse décision concerne un terrain à la frontière des deux communes, au pied de l’A 12, à proximité du pont Schweitzer. C’est là que la construction d’une mosquée pourrait être lancée. « Il y est prévu un bâtiment sur 10 mètres de haut », précise le maire de Fontenay-le-Fleury. « Le problème est qu’il ne prend pas en considération les prévisions de fréquentation dont il est certain qu’elles dépasseront très largement les 15 places de parking prévues. Si une mosquée ou tout autre bâtiment public est construit ici, il y aura plus de 15 voitures à y aller et à repartir […] Ce lieu occasionnera de nombreux désordres de voirie et des problèmes d’insécurité tant pour les riverains fontenaysiens que saint-cyriens. Le conseil a d’ailleurs émis un avis négatif sur ce point, par délibération, le 28 février 2017. »
« Une provocation insupportable »
Et de poursuivre : « Aucun compromis n’a été trouvé jusqu’à l’adoption du PLU à Saint-Cyr dans lequel figure une disposition inquiétante pour les habitants. Alors que la zone initialement prévue dans le projet de révision permettait une constructibilité de 500m2 de surface plancher, elle a tout simplement accru la surface possible en la passant à 700m2. Il s’agit d’une provocation insupportable. » Richard Rivaud enfonce le clou en estimant que les habitants de Saint-Cyr ont été « trahis par leur propre municipalité ».
« Ma démarche n’a rien à voir avec la religion »
Pour autant, le premier élu tient à préciser un point important à ses yeux. « Ma démarche ne concerne que le côté urbanistique et non pas religieux. Nous ne voulons pas d’un bâtiment ici alors que nous-même avons renoncé à la construction d’un ensemble pour ne pas saturer le quartier. »
Cela fait des années que le projet de mosquée à cet endroit est source de divisions et d’incertitudes. Pour le président de l’association socio-culturelle des musulmans de Saint-Cyr-l’Ecole et de Fontenay-le-Fleury (ASMSCF), ce recours « ne peut que repousser le projet dans le temps, mais pas l’annuler ou le stopper ». Mourad Barboucha préfère jouer la carte de la patience. « Nous attendons que les recours soient purgés. Nous avons les fonds, un premier croquis. Nous avons besoin de ce lieu de culte pour notre communauté. » Il revendique entre 4 000 et 4500 personnes, à des degrés différents de pratique .
« Ils ont le droit »
Bernard Debain, le maire de Saint-Cyr-l’Ecole, se montre plus distant quant à ce recours. « Ils ont le droit de déposer ce recours. Maintenant, il faut savoir qu’il n’y a encore aucun projet déposé pour ce site. Le plan local d’urbanisme prévoit un bâtiment à destination du public. C’est tout. Si c’est une mosquée, une prière par jour ne devrait pas entraîner tant de trafic routier que ça… On ne saura ce qui sera construit que lorsqu’il y aura un permis de construire déposé. Fontenay sera aussi en droit de l’attaquer. »
Un droit que Richard Rivaud compte bien user. « La voie logique, si Saint-Cyr ne change pas d’avis, sera d’aller au tribunal administratif. Nous le ferons. »
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