jeudi, 21 décembre 2017
L'immigration, un débat explosif Crise des migrants - Majorité
«Il y a 95 000 demandes d'asile par an, c'est-à-dire une grande ville chaque année» Invité sur RTL, Gérard Collomb a tenté, hier, d'endiguer la polémique qui enfle, mais sans grand succès.
Alors qu'une réforme de la politique migratoire est actuellement préparée par le gouvernement, le ministre de l'Intérieur s'est montré ferme. Dans une circulaire, Gérard Collomb a demandé l'accélération des expulsions et l'examen des situations des migrants accueillis en centre d'hébergement d'urgence. «Aujourd'hui, nous ne savons qui se trouvent dans ces centres. On pense qu'il y a à peu près un tiers des personnes qui sont des réfugiés, un tiers qui sont des déboutés et un autre tiers dont il faut évaluer la situation», a-t-il détaillé évoquant environ 103 000 personnes. Une annonce qui fait bondir les associations. Plusieurs grands acteurs de l'hébergement d'urgence ont annoncé leur intention de saisir le Défenseur des droits sur ce recensement, craignant une «atteinte aux droits» des personnes étrangères.
Un projet de loi en préparation
Dans son projet de loi le gouvernement prévoit, de plus, la réduction du délai moyen de traitement des demandes à six mois alors qu'actuellement, celui-ci est fixé à quatorze mois. Il serait aussi question d'allonger la durée maximale de rétention pour les étrangers en situation d'expulsion qui pourrait passer de 45 à 90 jours.
Le débat qui s'ouvre n'est pas sans risque pour la majorité. Il a divisé toutes les précédentes : des lois Debré sous Jacques Chirac à la question de la juste répartition de l'accueil des réfugiés en Europe sous François Hollande en passant par la polémique Léonarda… Au sein de la République En Marche on entendait déjà, hier, certaines paroles discordantes, s'offusquant du manque d'humanité du gouvernement alors que chez les LR d'autres attendaient avec impatience de pouvoir attaquer Emmanuel Macron sur son aile droite. Entre humanisme et principe de réalité, le débat sur l'immigration et le droit d'asile a toujours été un marqueur politique fort qui s'affranchit difficilement des clivages. Le Chef de l'Etat aborde donc là, peut-être, sa première véritable épreuve.
08:11 | Lien permanent | Commentaires (0)
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