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lundi, 15 janvier 2018

Le Tour de France de l’égalité femmes/hommes : ces lieux où il ne passera pas…

Vendredi 12 janvier, la caravane du « Tour de France de France de l’égalité femmes/hommes » est passée par le Vaucluse. Un Tour de France qui a commencé le 4 octobre 2017, lancé en grande pompe par le Premier ministre, toujours impeccable au milieu de ces dames dans son costume bien taillé. Arrivée prévue – bloquez la date – le 8 mars 2018, Journée internationale des droits des femmes.

Édouard Philippe, dont le sens de l’humour est bien connu, n’a pas hésité, en donnant le coup d’envoi de l’épreuve, à évoquer la « petite reine ». Évidemment, il ne pensait pas à Mme Schiappa, le secrétaire d’État ad hoc et nouvelle madone des plateaux télé. Elle, c’est pour ainsi dire la Christian Prudhomme de ce Tour. Alors, entendons-nous bien, dans ce Tour de France, pas de contre-la-montre, d’escalades de cols, d’échappées, d’abandons…

Non, mais des ateliers. Très à la mode, les ateliers. Depuis que la France a délocalisé à travers le monde une grande partie de sa production, le mot « atelier » a pris un tout autre sens. Moins salissant, si vous voulez. Pour participer à ce genre d’atelier, pas besoin d’enfiler une salopette bleue et de se coiffer d’un casque de Playmobil®. Non, non, venez comme vous êtes.

Le dossier de presse réalisé par le secrétariat d’État chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes donne des chiffres clés : 18 déplacements de ministres, pas moins. Plus de 300 ateliers. Un objectif : plus de 50.000 participants. Une consultation des internautes a même été lancée. Là, pour le coup, ça pédale un peu dans la semoule : 23.000 réponses. Va falloir changer de braquet et mordre dans le guidon, Marlène ! D’autant que le Président a décidé d’ériger l’égalité entre les femmes et les hommes au rang de « grande cause nationale ». Une érection qui vient fort à propos, il faut bien le reconnaître, dans cette ambiance « post-weinsteinienne ».

23.000 réponses, donc. Et des choses intéressantes dans la synthèse des réponses. D’abord, 85,3 % ont été données par des femmes et 13,9 % par des hommes. Faites le compte : ça fait 99,2 %. Une erreur ? Pas du tout. Car Marlène, elle qui n’a que le mot « droit » dans la bouche, a pensé à tout et avait prévu une troisième catégorie, appelée « autre ». Donc, cela signifie qu’un questionnaire, estampillé du logo de la République française, reconnaît un troisième sexe ou genre. C’est peut-être un détail pour vous, comme chantait France Gall… mais ça veut dire beaucoup.

 Ensuite, une réponse qui « interpelle » : seulement 32,9 % considèrent l’égalité des salaires comme une priorité. Qu’est-ce à dire ? Que ce sujet est un faux problème, que les Français ont d’autres soucis ? Allez savoir.

Mais revenons au Tour de France. Je vous épargne la liste et les intitulés de ces fameux ateliers. Vous les trouverez sur le site du secrétariat d’État avec celle des villes-étapes, des fois que… On ne nous dit pas si Cochonou est partenaire et fait partie de la caravane publicitaire. Donc, ne commencez pas à en parler à vos enfants.

Or, donc, vendredi 12 janvier, la caravane passait par le Vaucluse. À Pernes-les-Fontaines, charmante petite ville, voisine de Carpentras. Au peloton s’est jointe à Mme Schiappa Mme Poirson, secrétaire d’État auprès de M. Hulot. Une conseillère municipale et départementale Front national, Marie Thomas de Maleville, a fait remarquer, dans un communiqué repris par la presse locale, que cela n’aurait pas manqué de sel que Carpentras soit ville-étape. En effet, sachant qu’un des thèmes abordés dans ces ateliers est « la parole des femmes victimes de violence » et que M. Adolphe, le maire de Carpentras, ardent soutien de M. Macron et de Mme Poirson, a par ailleurs été condamné en appel pour violence conjugale (il est dans l’attente du résultat de son pourvoi).

Cette élue a aussi regretté que ce Tour de France ne passe pas « par ces lieux où l’islamisme prospère en Vaucluse, où l’égalité femmes/hommes est bafouée quotidiennement » . Un passage qui a échappé, comme par hasard, à la presse locale. Heureusement que Boulevard Voltaire est là pour faire la voiture-balai…

Georges Michel

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