Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 19 janvier 2018

Des nouveaux-nés d'immigrés naissent blancs aux yeux bleus...

Tout débute à Copenhague. Une naissance. La vie qui se prolonge se poursuit. Quelque chose d’assez banal en somme. Dans l’hôpital, pourtant, c’est une consternation qui règne : Sorraya Safieddine, arabe d’origine, est mariée à un Jordanien. Difficile de comprendre comment leur fille, Aisha, peut être blonde aux yeux bleus.

 



 

Dès les premières cases, un malaise s’installe, et pourtant, la génétique est formelle : test après test, l’évidence s’impose. Aisha est bien la fille de ce couple. Mais surtout, elle n’est pas seule enfant à naître avec ces caractéristiques, elle est simplement la première. À travers le Danemark, d’autres sont identifiés, des enfants, toujours de couples issus de l’immigration. 

 Il s’agit d’un virus – un rétrovirus, qui a la « particularité de synthétiser l’ARN des cellules pour donner un ADN et engendrer des mutations ». L’humanité a, malgré elle parfois, passé son temps à échanger des gènes et se croiser. Mais comment cette soudaine irruption d’enfants peut-elle être appréhendée par les familles ?

 Surtout quand aucun des membres de la famille n’a d’ancêtres européens. D’ailleurs, toute l’Europe se trouve bientôt en prise avec ce virus. Les nouveau-nés, blonds aux yeux bleus, peuvent-ils être soignés ? 

 Fable ou conte, Les Danois est une œuvre surréaliste dans un contexte social où l’immigration – et l’accueil de migrants – est au cœur des questions politiques. Mais ici, ce sont les hôtes qui exercent sur les familles issues de l’immigration, une lourde influence : Clarke renverse les rôles.

 « Je trouvais intéressant de voir ce que cela donnerait non pas si les immigrés devenaient “contagieux”, mais si leurs hôtes l’étaient. Cela créerait une forme de menace inversée. Il faut rappeler que le problème racial n’en est pas un. Nous savons désormais que notre espèce Homo Sapiens s’est mélangée avec plusieurs autres espèces humaines éteintes, comme les Néandertaliens ou les hommes de Denisova. Comment peut-on alors encore donner une importance au concept de race. Cela n’a absolument aucun sens. » 

Source

 Avec un dessin réaliste, Clarke va monter une intrigue moins sombre que dans son précédent album, certes. Cette humanité soudainement malade d’une épidémie si étrange mérite-t-elle d’être soignée ? Nous sommes sur Terre par accident, rappelle Clarke. « Or, un accident, c’est précisément ce qui pourrait arriver de mieux à l’espèce humaine. »


Émouvant, puissant et parfois effrayant. Mais splendide. 

 

 

Les commentaires sont fermés.