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samedi, 20 janvier 2018

Les Aztèques ont été victimes de l'immigration

 

Article intéressant de Pauline Mille sur RITV :

Images-5"La salmonellose qui fait l’actualité chez Lactalis frappait déjà au seizième siècle au Mexique : des millions d’Aztèques en sont morts, l’analyse ADN des squelettes l’établit. Voilà une nouvelle qui liquide la légende noire élaborée par les ennemis de l’Espagne et de l’Eglise, qui parlaient de génocide des Indiens, longtemps reprise par des historiens peu scrupuleux. [...]

Une terrible épidémie serait survenue entre 1545 et 1550, soit vingt-cinq ans après que le conquérant espagnol Fernando Cortès eut touché la côte mexicaine en un endroit qu’il nomma Vera Cruz. Elle a frappé les témoins de l’époque. Il en subsiste quelques rares traces. Selon l’anthropologue française Danièle Dehouve, spécialiste du Mexique et directrice de recherche au CNRS, quelques textes d’époque « décrivent les symptômes du mal. Il existe aussi quelques images de la fin du XVIe siècle montrant des morts ayant des petits points sur le corps, ce qui correspond aux symptômes de la fièvre typhoïde. Nous avons aussi le codex Telleriano-Remensis, un manuscrit d’époque montrant des morts, ou des malades, avec des choses qui leur sortent de la bouche et du nez ». Mais ces indications ne suffisaient pas à porter un diagnostic. Aujourd’hui, l’affaire est tranchée, selon Danièle Dehouve, grâce à l’analyse ADN : « l’ADN est une preuve beaucoup plus sérieuse ».

La revue Nature Ecology and Evolution vient en effet de publier que la pandémie de 1545 -1550 serait une gigantesque salmonellose : une salmonelle aurait provoqué une fièvre typhoïde qui aurait causé la mort de millions d’Aztèques. Combien ? C’est l’objet de « nombreuses polémiques », selon Danièle Dehouve. « Les Espagnols n’ont commencé à recenser les populations qu’à partir de 1540 ». Encore ne tenaient-ils pas tout le pays et les statistiques étaient rudimentaires. Mais « on estime que 80 % des Aztèques sont morts dans les terres côtières, et 50 % dans les terres plus centrales ». Au doigt mouillé. [...] L’équipe qui a publié dans Nature Ecology and Evolution a pu travailler sur 29 squelettes découverts dans des cimetières et datés, et l’analyse ADN a établi sans ambiguïté la présence de l’agent infectieux, les salmonelles (probablement introduites par le cheptel amené par les Espagnols), dans la fièvre mortelle.

On est donc face à un drame de l’immigration. C’est l’importation d’humains et d’animaux tout à fait étrangers aux écosystèmes de l’Amérique latine qui a provoqué la catastrophe. De même que certains végétaux ou animaux ne trouvent pas de prédateurs dans un biotope où ils sont inconnus, de même les agents infectieux apportés par les Espagnols, et qui pour eux étaient relativement bénins, signifièrent-ils la mort pour de nombreux Indiens. A noter : à partir du dix-septième siècle, les populations aztèques ont recommencé à croître, se croisant souvent avec les Espagnols. Contrairement à la légende noire, ceux-ci n’ont pas remplacé les autochtones comme cela s’est passé dans la Caraïbe ou aux États-Unis, mais se sont métissés avec les populations conquises."

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