Si sa politique n’a pas été approuvée par les militants des droits de l'homme , elle a toutefois protégé le pays contre l’arrivée massive d’immigrés clandestins. Quelle est donc cette « méthode australienne » si efficace?
« Aucun demandeur d’asile arrivant en Australie par bateau ne pourra rester dans notre pays. S’il s’avérait qu’il a effectivement été déplacé de manière forcée, il serait autorisé à s’installer en Papouasie-Nouvelle-Guinée », déclaraient en 2013 les premiers ministres de l’Australie et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, relançant ainsi la politique « Solution du Pacifique » visant à se prémunir contre l’immigration clandestine.En 2001 déjà, Canberra avait signé des accords avec des pays voisins très pauvres, Nauru et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui s’engageaient à accueillir les réfugiés que l’Australie ne voulait pas prendre en charge. La marine australienne y amenait tous les demandeurs d’asile pour faire examiner leur dossier par des fonctionnaires australiens.
A première vue, cette solution était bénéfique pour tous: l’Australie bloquait le flux de clandestins et les pays pauvres recevaient un financement supplémentaire. Les autorités affirmaient que c’était dans l’intérêt de la sécurité des réfugiés, qui trouvaient souvent la mort en tentant de se rendre en Australie à bord d’embarcations de fortune.
A l’époque, Canberra avait réussi à atteindre son objectif: entre septembre 2001 et début 2008, 1 637 clandestins ont été placés dans ces centres spéciaux et le flux de bateaux clandestins s’est pratiquement tari. Néanmoins, il fallait allouer de l’argent pour l’entretien des centres et, en 2008, le gouvernement travailliste a renoncé à la Solution du Pacifique. Il a finalement dû y revenir quelques années plus tard, quand l’affluence de clandestins a repris après l’annonce de cet assouplissement.Cette fois, les réfugiés n’ont plus eu la moindre chance de s’installer sur le continent australien. Les centres ont rouvert leurs portes et les subventions australiennes ont rempli de nouveau les caisses des pays voisins.
Si des migrants forcés parvenaient tout de même à arriver jusqu’au continent, ils étaient installés dans des bateaux gonflables et envoyés en direction de l’Indonésie ou du Sri Lanka.
Selon les garde-frontières, au 31 janvier 2016 les centres de migrants accueillaient 1 807 personnes. Et le nombre de clandestins diminue: en janvier 2013 ils étaient presque sept fois plus nombreux.
Ce traitement intransigeant envers les migrants, qui semblait auparavant une arme marginale, gagne aujourd’hui en popularité parmi les hommes politiques européens. Cependant l’ampleur du problème auquel est confronté l’Europe est complètement différente, et il est peu probable que l’expérience australienne aide les autorités des 28 pays membres de l’UE.
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