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samedi, 05 mars 2016

Devant Merkel, Hollande assure que la France accueillera 30.000 réfugiés

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En marge d'un rendez-vous avec la chancelière allemande ce vendredi, le président de la République a annoncé qu'il respecterait son engagement pris devant l'Union européenne.

Mise au point. Trois jours avant le sommet crucial entre l'Union européenne et la Turquie sur la crise des migrants, François Hollande a reçu Angela Merkel à l'Élysée pour tenter d'accorder les positions françaises et allemandes. C'est peu dire que les déclarations de Manuel Valls avaient été mal perçues à Berlin, lorsque le premier ministre y avait déclaré, il y a trois semaines, que la ligne de la chancelière était «non tenable».

Face à l'afflux de réfugiés en Europe, Angela Merkel avait ouvert ses frontières et mis en place une politique d'accueil. Elle plaide depuis pour un mécanisme permanent de répartition des migrants dans l'UE. Après les critiques du premier ministre français, les diplomates allemands avaient évacué la polémique, en faisant savoir que leur interlocuteur en France était François Hollande. Lequel a donc remis les pendules à l'heure, vendredi à l'issue de sa rencontre avec Angela Merkel. «La France et l'Allemagne travaillent dans le même esprit et avec la même volonté», a assuré le président de la République, en ajoutant que Paris «respectera son engagement» pris devant l'UE d'accueillir 30.000 migrants.


Enjeu crucial

Ceci évacué, il s'agissait pour les deux dirigeants d'accorder leurs positions sur la Turquie, pour pousser cette dernière à respecter ses engagements. Ceux-ci tiennent en trois points. D'abord mieux contrôler l'accès à son territoire qui constitue une voie de passage vers la Grèce pour les réfugiés. Ensuite gérer la réadmission des migrants irréguliers. Enfin, améliorer ses structures d'accueil en échanges des 3 milliards d'euros qui lui ont été alloués par l'UE. Pour François Hollande et Angela Merkel, l'enjeu est crucial. Il s'agit de tarir le flot de réfugiés bien sûr mais aussi ne pas laisser la Grèce s'enfoncer dans une crise humanitaire qu'elle a du mal à affronter seule. «Nous devons veiller à ce que la Turquie respecte ses engagements, aider la Turquie à pouvoir les tenir et faire en sorte que la Grèce, qui est notre frontière commune, puisse être soutenue, aidée grâce à une solidarité européenne», a fait valoir François Hollande.

Depuis que plusieurs pays des Balkans ont fermé leurs frontières, la Grèce est devenue un cul-de-sac pour les réfugiés qui s'y retrouvent coincés. Après la fermeture des frontières macédoniennes, ce sont ainsi plus de 70.000 personnes qui pourraient se retrouver bloquées en Grèce. Un afflux auquel le pays, financièrement exsangue, ne parvient pas à faire face. «La Grèce ne peut pas gérer toute seule» ce fardeau, a répété jeudi son premier ministre, Alexis Tsipras.


La France va envoyer un navire en mer Égée

Si la France était apparue en première ligne pour aider le pays lors de la crise financière de 2015 qui avait failli voir Athènes quitter l'Europe, c'est cette fois l'Allemagne qui se porte au secours de la Grèce. Alors que François Hollande apparaît très en retrait, Angela Merkel s'est nettement plus engagée au côté d'Alexis Tsipras. La crise des réfugiés est sans doute beaucoup plus sensible en France, alors que se profile l'élection présidentielle de 2017 sur fond de forte poussée de l'extrême droite. Paris avait d'ailleurs été critiqué par Angela Merkel pour sa lenteur à mettre en place des dispositifs d'accueil des réfugiés pour soulager la Grèce. Le cap des 300 personnes accueillies dans l'Hexagone a récemment été franchi et ce sont désormais une centaine d'admissions par mois auxquels se prépare le pays. Très loin derrière l'Allemagne et son million de réfugiés accueillis.

Pour tenter de limiter les arrivées en Grèce, François Hollande a annoncé vendredi que la France allait envoyer un navire en mer Égée pour participer aux opérations de contrôle de l'Otan sur cette voie de passage des réfugiés entre la Turquie et la Grèce. Un geste symbolique pour adresser aussi un message à une Europe que la crise des migrants met au bord de l'implosion. Face aux réfugiés, chaque pays tente de trouver lui-même des solutions. «Ensemble, nous sommes convaincus que des solutions unilatérales ne nous aideront pas. Nous voyons qu'aucune d'elles ne conduit à une réduction du nombre des réfugiés», a assuré Angela Merkel à l'Élysée, en appelant à une «solution européenne commune», axée sur «la protection des frontières extérieures» et «le soutien à la Grèce».

François-Xavier Bourmaud

Source : Le Figaro

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