mercredi, 09 mars 2016
La crise migratoire n’est pas sans effet sur Calais
Le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve se rend mercredi 9 mars devant la commission des lois de l’Assemblée nationale pour parler des effets de la crise migratoire à Calais.
L’État ne se préoccupe pas que de l’évacuation du bidon ville de Calais. Fin octobre, il avait consenti à débloquer pour la ville 50 millions d’euros sur cinq ans, en compensation d’éventuelles pertes économiques. Car Calais souffre de l’impact de l’afflux de réfugiés sur son économie, soit directement, soit indirectement, du fait de la dégradation de son image à l’étranger. Des répercussions que Bernard Cazeneuve devrait évoquer ce matin devant les députés.
L’inquiétude des commerçants et des transporteurs
Depuis août dernier, de nombreux transporteurs ont ainsi perdu de l’argent. Mais ce qui inquiète le plus, c’est la chute du nombre de passagers, qui était passé en janvier à 9,8 millions (– 8,83 %). Autant de touristes britanniques en moins qui ne sont pas venus dépenser sur les côtes françaises. Le PDG du Port Boulogne Calais, Jean-Marc Puissesseau, s’en inquiète, De même que Laurent Roussel, président de l’union commerciale du P’tit Quinquin, qui fédère 42 adhérents, et conseiller municipal de l’opposition (parti de gauche), pour qui « une partie du commerce calaisien est en train de disparaître ». Certains estiment à 40 % la baisse de fréquentation des commerces et du chiffre d’affaires.
Par ailleurs, de plus en plus d’habitants font estimer leur bien, dans un marché de l’immobilier orienté à la baisse.
La promesse d’une aide financière
C’est dans ce contexte tendu que lundi 7 mars, plusieurs centaines d’habitants de Calais et ses environs se sont rassemblés à Paris avant d’être reçus à l’Élysée pour demander que le Calaisis soit reconnu « en état de catastrophe économique exceptionnelle ».
Une délégation a été reçue à l’Élysée par des conseillers du ministre des finances Michel Sapin, un proche collaborateur de François Hollande et un autre du ministre des affaires étrangères en charge du tourisme, Jean-Marc Ayrault.
À l’issue de la rencontre, le président de l’association « Grand rassemblement du Calaisis », s’est dit « satisfait » des annonces : « Dès demain, un guichet unique sera mis en place dans les préfectures et sous-préfectures pour que les commerçants qui subissent une baisse de leurs chiffres d’affaires retirent un dossier ». Celui-ci sera analysé par le ministère des finances et de l’économie, en vue d’une aide financière.
Une nouvelle rencontre dans 15 jours
« Une étude des zones à redynamiser et à accompagner est en cours », a par ailleurs rapporté la maire (LR) de Calais Natacha Bouchart, selon qui « une nouvelle rencontre est prévue dans 15 jours pour faire un premier bilan des mesures d’accompagnement ».
Calais pourrait être placé en « zone franche », suggère le maire-adjoint de la commune voisine de Coquelles, Bernard Hermant (LR). Il est venu au rassemblement parisien pour « défendre les intérêts économiques des artisans, des commerçants, des hôteliers, des restaurateurs, de ces petits patrons qui ont souffert et souffrent d’une forte réduction du chiffre d’affaires lié à la situation migratoire ».
17:15 | Lien permanent | Commentaires (0)
Les commentaires sont fermés.