Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 16 mars 2016

Insultes, sifflets… Des habitants du XVIème empêchent un débat sur un centre d’hébergement d’urgence

16emedgdrbwfg.jpg

Ce lundi soir devait se tenir à l'université Paris Dauphine la présentation du projet du centre d’hébergement d’urgence en bordure du bois de Boulogne. Des habitants ont interrompu la réunion, insultant violemment les participants.

Un tonitruant « Salope ! » interrompt Sophie Brocas, secrétaire générale de la préfecture d'Ile-de-France, alors qu’elle essayait de calmer la salle. C’est que des dizaines de personnes, militants du Front National mais aussi des familles du XVIème arrondissement très propres sur eux ont empêché la tenue de la réunion.

Porté par la mairie de Paris, le projet prévoit six bâtiments modulaires dans l'Allée des Fortifications, qui sera fermée à la circulation. Il devrait permettre de loger d'ici à cet été et pour trois ans jusqu'à 200 personnes, individus "isolés" ou "familles qui rencontrent des difficultés sociales importantes".

Une panique irrationnelle

L’extrême droite a diffusé de fausses rumeurs comme quoi ce seraient des réfugiés, qui y seraient hébergés, redoublant la colère des habitants du XVIème arrondissement déjà très remontés à l’idée d’accueillir des pauvres. La peur est devenue irrationnelle : le bois de Boulogne va devenir une nouvelle « jungle », un « nouveau Sangatte ». Des femmes criaient leur peur de se faire égorger dans leur lit par des réfugiés. D’autres craignaient les incendies. "On a peur pour nos enfants".

L’architecte du centre d'hébergement, Guillaume Hannoun a essayé de rassurer les manifestants survoltés : ce centre est fait pour accueillir les plus démunis, il n’y aura pas de réfugiés. "Menteur", "Fils de p*** !" se prend-il en réponse.

Le seul moment où les insultes et les sifflets se sont calmés est lorsque le maire du XVIe arrondissement, Claude Goasguen (LR), a dénoncé le "diktat" de la mairie de Paris, qui ne l'aurait pas averti avant d'initier le projet. "Il y aura des manifestations, des recours devant les tribunaux", prévient-il. "Les gens du XVIe sont réputés rester le cul dans leur fauteuil, à regarder la télé et manger du caviar, mais ils défendent leurs intérêts comme les autres."

Puis des manifestants restés à l'extérieur ont envahit l'amphithéâtre au cri de "Hidalgo démission". Indigné, le président de l'université, Laurent Batsch, ordonne alors d'évacuer la salle. Un homme en Barbour le traite de "collabo". "Je suis juste le taulier ici", leur répond Laurent Batsch. "Je présente le débat, je me fais insulter, vous sortez maintenant !"

Plusieurs habitants du XVIe arrondissement ont néanmoins fait le déplacement pour soutenir l’accueil des migrants. "C'est à nous, les riches, d'aider les pauvres". Certains ne sont pas passés loin de se faire rouer de coups dans les estrades.

Selon la mairie de Paris, le XVIe arrondissement ne compte que huit places en hébergement d'urgence, sur un total de 9.700 dans la capitale.

Source : L'Humanité

 

Les commentaires sont fermés.