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mercredi, 06 avril 2016

Les Pays-Bas craignent une poussée eurosceptique

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Un référendum sur l’accord UE-Ukraine est organisé ce mercredi.Imposé par les eurosceptiques, il risque de mettre l’exécutif en difficulté.

Le référendum qui se tient ce mercredi aux Pays-Bas est une aubaine pour les eurosceptiques de tout bord. « Etes-vous pour ou contre l’accord d’association signé entre l’Ukraine et l’Union européenne ? » Telle est la question posée aux électeurs du royaume à l’occasion de ce référendum d’initiative populaire, qui se produit au beau milieu du semestre de présidence des Pays-Bas à la tête du Conseil européen.

Remontées contre Bruxelles, deux associations néerlandaises, Burgercomité EU et GeenStijl, ont regroupé leurs forces pour la circonstance. Elles ont rassemblé près de 430.000 signatures en quelques mois, soit bien plus que les 300.000 exigées par la loi, pour forcer l’organisation d’un scrutin sur cette question.

Certes, ce référendum n’a qu’une valeur consultative. De plus, la validité du scrutin est conditionnée à une participation de 30 % de l’électorat. Reste que, pour ces deux associations hostiles par principe à l’Union européenne, l’objectif est d’ouvrir une brèche pour organiser une sortie des Pays-Bas de l’Eu­rope, à l’instar de ce qui se profile au Royaume-Uni. Dans une interview au quotidien « NRC Handelsblad », l’historien Arjan van Dixhoorn, président du Burgercomité EU, a en effet confié que le traité visant à faciliter le commerce avec l’Ukraine était la dernière de ses préoccupations.

Un « non » qui ferait l’affaire de la Russie

De prime abord, le scrutin de ce mercredi risque donc de s’avérer un ramassis de votes anti-européens. En effet, aussi bien à droite qu’à gauche de l’échiquier politique, seuls les partis europhobes appellent à voter « non ». Ainsi, le parti d’extrême droite de Geert Wilders (PVV) donne cette consigne à ses partisans au même titre que le SP, ex-parti marxiste-léniniste devenu Parti socialiste.

De son côté, le Premier ministre libéral, Mark Rutte, a indiqué que voter « non » ferait l’affaire de la Russie. L’ex-président du Conseil européen Herman Van Rompuy a aussi estimé que « les Pays-Bas perdraient de leur crédibilité au niveau européen en rejetant ce traité d’association avec l’Ukraine ». En janvier dernier, Jean-Claude Juncker, président de la Commission de Bruxelles, avait laissé entendre que si le « nee » l’emportait ce mercredi, cela constituerait une porte ou­verte à une « crise continentale ».

Pour leur part, les milieux d’affaires plaident en faveur des 300 pages de ce traité, favorisant le commerce avec l’Ukraine. « Cet accord est un facteur de stabilité hors des frontières de l’UE », selon la fédération des entreprises VNO-NCW.

Nouvelle claque

Mais, si l’on en croit les sondages, le gouvernement de La Haye tout com­me la construction européenne risquent de prendre une nouvelle claque. Outre une participation pronostiquée entre 35 % et 43 %, le « non » est aussi donné largement gagnant : entre 57 % et 62 %, selon les instituts de sondages.

De fait, la crainte de voir un Etat à nouveau touché par une affaire de corruption – comme les « Panama papers » viennent de s’en faire l’écho – se rapprocher de l’Union européenne apparaît comme un élément catalyseur du scrutin

Didier Burg
 

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