vendredi, 08 avril 2016
Cette immigration qui peut faire imploser l'Europe
Le couple franco-allemand a voulu hier réaffirmer son attachement à l'Europe, au moment où celle-ci reste tiraillée et menacée d'éclatement, notamment autour de la question de l'immigration.
Ainsi, hier, les électeurs néerlandais ont très largement rejeté l'accord d'association entre l'Ukraine et l'Union Européenne. Dans l'état actuel des choses, le gouvernement néerlandais va rejeter une ratification de l'accord, qui vise à renforcer le dialogue politique ainsi que les échanges économiques et commerciaux entre l'UE et l'Ukraine. Les Pays-Bas sont le dernier pays de l'UE à ne pas avoir ratifié l'accord. Il semble qu'au-delà du cas de l'Ukraine, c'est plus généralement l'Europe et Bruxelles que l'électorat néerlandais veut rejeter.
C'est ce qu'avait pressenti le résident de la commission Jean-Claude Junker pour qui un non peut «ouvrir la voie à une crise européenne.»
Va-t-on à terme vers un «Hollandexit» à l'instar d'un Brexit ?
Du côté de la Grande-Bretagne aussi, on sent bien que le sentiment européen est en train de s'effilocher. Pour autant, le Premier ministre David Cameron voulait hier s'appuyer sur les leçons du scrutin hollandais : «Il estime important que les institutions européennes et le gouvernement néerlandais écoutent attentivement ce que disent les électeurs, pour essayer de comprendre et travailler sur ce résultat.»
Et l'on sait qu'en matière d'immigration, le groupe historique de Visegrad réunissant la Hongrie, la Pologne, la République Tchèque et la Slovaquie, affirme clairement son opposition farouche à l'accueil de réfugiés dans les pays qui le compose, rejetant notamment l'idée des institutions européennes d'un système de répartition obligatoire des migrants.
Pendant ce temps, la Turquie augmente sa pression sur l'Union européenne pour qu'elle applique ses engagements dans le cadre du plan controversé de retour des migrants
Le président Recep Tayyip Erdogan a prévenu que la Turquie ne remplirait pas sa part du marché si l'UE ne respectait pas elle-même ses promesses, évoquant notamment l'exemption des visas dès juin pour les citoyens turcs voulant se rendre en Europe.
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