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lundi, 18 avril 2016

Prostitution, voile, banlieues : c’est du grand n’importe quoi

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Le Président s’est emmuré dans un univers virtuel qui lui fait fonction de carapace, il en a bien besoin, car comment pourrait-il encore supporter l’insupportable, à savoir le mépris total que lui renvoie le peuple français tout entier. Puisque Valls suit le même chemin, c’est donc un exécutif en pleine décomposition qui a la charge du pays. Jamais, depuis 1944, la France n’a connu une telle situation. Avec ses ultras qui alignent les lois les plus ineptes comme on enfile des perles, ce gouvernement Valls en perdition n’est pas sans rappeler les fuyards de Sigmaringen.

Verbaliser les clients des prostituées tout en abrogeant le délit de racolage ? C’est quoi, cette ineptie ? Comment constater la matérialité des faits prohibés ? Va-t-on mettre des agents de police déguisés en péripatéticienne (ou travelo, car il en faut pour tous les goûts) pour attirer le client dans un piège ? Car à part le cas de flagrant délit, je voudrais bien qu’on m’explique comment la maréchaussée va s’y prendre pour verbaliser.

Interdire le voile ? Là aussi, on nage en plein délire. Car de deux choses l’une, ou bien la femme qui porte le voile le fait de son plein gré et, dans ce cas, une interdiction est contraire aux principes les plus élémentaires du droit, sans parler des conventions internationales. Ou bien la femme est contrainte de porter le voile et le résultat inévitable d’une interdiction est que la femme restera cloîtrée chez elle. Je précise ici à l’intention des islamophobes qui liront ces lignes que rendre l’islam invisible est encore le moyen le plus sûr pour arriver au Grand Remplacement.

Le projet de loi Égalité et citoyenneté enfin, présenté la semaine dernière en Conseil des ministres et dont l’ambition est d’apporter une réponse législative à « l’apartheid territorial, social et ethnique » dénoncé par Manuel Valls. Alors là, c’est la saignée finale, celle qui achève le malade. Pas un mot sur la discipline à l’école, pas un mot sur la lutte contre les petits trafics des cités, pas un mot sur les effectifs de police. En revanche, le projet prévoit de durcir le dispositif qui vise à réprimer les actes racistes et les discriminations à l’embauche. Le projet entend user de la contrainte pour forcer des populations qui ne le veulent pas à vivre ensemble. Enfin, il entend renforcer l’action du mouvement associatif en instaurant des congés supplémentaires pour les bénévoles. Une loi dont la tonalité générale oscille entre « Touche pas à mon pote » et « Tout le monde il est bon, tout le monde il est gentil ». Il y a quinze jours, nous avons eu droit au retrait tragi-comique de la révision constitutionnelle. Aujourd’hui, la loi El Khomry – une bonne loi dans l’absolu, mais présentée bien trop tard – est en train d’être vidée de sa substance. En somme, tout ce que ces gens savent faire est inepte ou voué à l’échec.

Tout récemment, lors d’une interview accordée à la chaîne britannique Channel 4 News, Yánis Varoufákis, évoquant les forces centrifuges qui pèsent sur l’Europe, a eu cette phrase que je trouve à la fois drôle et terrible : « Les Grecs détestent les Allemands, les Allemands détestent les Grecs, tout le monde déteste les Français et les Anglais veulent partir. » Je me demande si ce n’est pas encore le meilleur résumé que l’on puisse faire de ce quinquennat. Tous les Français détestent François Hollande et tout le monde a fini par détester les Français !

Christophe Servan

Source : Boulevard Voltaire

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