vendredi, 13 mai 2016
Un nouveau pas vers la construction de la mosquée rue des Alpins
Fin janvier dernier, le maire de la ville signait un nouveau permis de construire pour le projet de reconstruction de la mosquée rue des Alpins. Après cette première étape, l’association Nouvel Avenir, qui est en charge du dossier, organise une cérémonie de lancement de chantier samedi 23 avril.
Ce n’est pas les deux recours gracieux qui vont freiner l’association Nouvel Avenir. Depuis 12 ans maintenant, la communauté musulmane du bassin annécien attend avec impatience la reconstruction de son lieu de culte, situé depuis la fin des années 70 rue des Alpins. Après l’incendie de cette mosquée, perpétrée par un groupe de néonazis, les fidèles souhaitaient reconstruire un lieu digne de ce nom.
Le chemin n’a pas été simple, de l’aveu même du nouveau président, Ahmed Kerboua. Alors qu’il a repris les rênes du projet il y a deux ans à peine, il a très vite reconnu que l’ancienne version, proposée par le précédent bureau, était bien trop dense. C’est pourquoi, rappelle-t-il, qu’il a souhaité lancer une grande concertation avec les riverains du quartier afin que le projet s’insère au mieux dans l’environnement.
Pendant un an, l’association a alors organisé plusieurs rencontres avec les riverains. « Tout le monde était invité, même les opposants au projet », souligne Ahmed Kerboua. « On a pris en compte leurs avis et on a même modifié le projet selon leurs demandes ». Ce qu’il fallait a été fait, répond-il en substance. « C’est pour cela que nous avions espoir que les choses bougent ». Le 4 février dernier, le maire avait également convié les riverains pour parler du projet. La majorité du public a montré son soutien.
Malgré tout, quelques opposants persistent. Une pétition, aux relents racistes, avait même circulé. « Cela nous a blessés », commente Ahmed Kerboua, « on a toujours été sincère, on a montré notre volonté de travailler ensemble, d’apporter des solutions sur le stationnement. Ce qui me blesse le plus, c’est que ces personnes sont jusqu’au-boutistes ». Deux recours gracieux ont donc été envoyés à la mairie.
L’un signé par la même vingtaine de riverains, opposés depuis le départ. Et l’autre signé par plusieurs personnes, donc de nombreux n’habitant ni la rue, ni le quartier, ni le bassin annécien, mais émanant de trois associations, dont Avenir paroissial et une autre représentée par l’ancien conseiller municipal de l’opposition de droite, Emmanuel Jules. Des signatures venant de Thonon, Annemasse, Tours, Paris. Il y a même parmi les noms des opposants l’ancien vicaire de la paroisse de l’église des Fins entre 1952 et 1963, le père Jacques Fournier qui vit aujourd’hui à La Roche-sur-Foron.
Trop, c’est trop. Et les fidèles en ont assez de patienter. Et samedi 23 avril, l’association a décidé de faire un pas supplémentaire dans son projet. Elle organise une cérémonie de lancement du début des travaux de la nouvelle mosquée Émir Abd-El-Kader.
Sont invités à cet événement, qui marque donc une nouvelle étape, le maire d’Annecy mais aussi celui de Seynod (où a été transférée, dans une salle, la mosquée, ndlr), le groupe interreligieux avec qui l’association Nouvel Avenir entretient des liens forts, et un représentant du préfet. Les travaux devraient ensuite intervenir dans les prochaines semaines.
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