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samedi, 28 mai 2016

Réfugiés: l'UE entre le marteau et l'enclume

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Les dirigeants européens doivent manœuvrer entre d'une part les populations réfractaires à une politique d'asile accueillante, et d'autre part, les obligations internationales d'offrir la protection aux personnes en besoin

La crise des réfugiés ne frappe l’Europe par surprise. La guerre civile à quelques milliers de kilomètres de ses frontières, ainsi que des bombardements aériens contre les troupes gouvernementales de la part de la coalition internationale dont elle fait partie en Syrie, allaient inexorablement jeter des milliers de personnes sur les routes de l’exil. Vers l’Europe notamment, une destination tout indiquée.

Face à l’afflux migratoire des Syriens, mais aussi les Irakiens, les Afghans et d’autres peuples fuyant la misère ou la répression, qui a été à son apogée au début de l’année avec l’arrivée de dizaines de milliers d’arrivées par jour, les dirigeants européens ont eu un réflexe bien européen. Ils ont ouvert leurs portes et leurs cœurs. Très vite, cette politique généreuse a été désapprouvée par les populations qui ne sont pourtant pas nécessairement racistes ni xénophobes. Ce refus s’est manifesté non seulement dans des dérapages anti-réfugiés, mais aussi dans les urnes.

Parfois, le pouvoir encourage le rejet des migrants

Songeons à dimanche dernier, lors de l’élection présidentielle en Autriche, durant laquelle 50% des électeurs ont sanctionné la politique migratoire de la coalition gouvernementale en donnant leur vote au candidat de l’extrême droite. Quelques semaines plus tôt, les Allemands avaient, lors des scrutins régionaux, donné les mêmes signaux. Dans d’autres Etats, le pouvoir encourage le rejet des migrants. La Hongrie de Viktor Orban invite la population à se dresser contre l’UE qui réclame un partage équitable du fardeau migratoire parmi les Vingt-Huit.

Refus populaires et obligations internationales

Voilà l’UE entre le marteau et l’enclume. D’une part, ses populations refusent une politique migratoire accueillante alors même qu’en chiffres absolus, un million de réfugiés pourrait être absorbé sans grande difficulté au sein d’une entité de 500 millions de personnes. De l’autre, l’obligation internationale d’accueillir les personnes se trouvant en besoin de protection. L’Europe doit respecter la Charte des droits de l’homme ou la Convention des réfugiés de 1951 si elle veut garder le pouvoir d’interpeller les Etats qui ne le font pas. Il y va de sa crédibilité.

Ram Etwareea

Source : Letemps.ch

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