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samedi, 18 juin 2016

Cazeneuve : l’aveu d’impuissance fait froid dans le dos

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Au lendemain de l’assassinat des deux policiers à Magnanville, dans les Yvelines, par le terroriste islamiste Larossi Abballa, la réaction officielle du ministre de l’Intérieur a de quoi inquiéter la population.

En effet, Bernard Cazeneuve s’est exprimé lors d’une conférence de presse largement relayée, en affirmant que la menace terroriste était bien réelle – nous l’avions compris –, que les individus impliqués utilisaient des moyens de communication cryptés et qu’il était impossible de savoir à quel moment les individus susceptibles de passer à l’acte allaient le faire.

En résumé, l’homme chargé de la sécurité des Français a fait en direct un aveu d’impuissance, utilisant une fois de plus le vocable de « résilience », ce terme psychiatrique désignant la faculté d’une personne à surmonter son traumatisme et à vivre avec.

Le message est clair : selon notre exécutif, la France doit passer du « vivre ensemble » au « vivre avec » (la menace terroriste).

Cette hypothèse n’est pas acceptable. D’une part, parce qu’elle balaie d’un revers de la main l’idée selon laquelle on peut agir efficacement contre la menace terroriste, d’autre part parce qu’elle induit que d’autres victimes sont à prévoir, inévitablement, fatalement, et que l’opinion doit s’y préparer calmement.

Il convient, ici, de rappeler la réalité des choses. La mort de Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider aurait pu et aurait dû être évitée.

En effet, le nommé Larossi Abballa – condamné, rappelons-le, à trois ans d’emprisonnement en 2013 pour avoir organisé une filière djihadiste entre la France et le Pakistan – était on ne peut plus libre de ses mouvements malgré sa dangerosité avérée et la surveillance dont il était censé faire l’objet. Il y a là deux dysfonctionnements gravissimes qu’il convient de dénoncer : sa remise en liberté précoce et son défaut de surveillance.

Par ailleurs, si Bernard Cazeneuve se refuse obstinément à être comptable de ces graves dysfonctionnements, se réfugiant derrière « l’État de droit » pour justifier l’injustifiable, la problématique des milliers d’individus (environ 4.000, d’après nos services de renseignement) fichés « S » devra tôt ou tard se poser en ces termes : quelles dispositions législatives mettre en œuvre pour les empêcher de nuire ? Car ces « bombes à retardement » ne doivent plus jouir d’une quelconque liberté de mouvement dans notre pays si nous voulons sauver des vies… C’est une question de volonté politique et non « d’État de droit », car il n’y a pas plus précieux que les vies humaines, en particulier lorsqu’ils s’agit de civils innocents.

Par ailleurs, il serait judicieux que Bernard Cazeneuve informe la population sur le nombre d’individus qui foulent notre territoire après avoir séjourné sur des théâtres de guerre dans le cadre du « djihad », y compris ceux qui sont partis via la filière organisée pat Larossi Abballa, et qui sont libres de leurs mouvements. L’opinion en serait stupéfaite.

Enfin, pour lutter efficacement contre le terrorisme, il faut le faire avec des actes et non avec des mots. Une autre politique est possible, il convient plus que jamais de ne pas l’oublier.

Sébastien Jallamion

Source : Boulevard Voltaire

 

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