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vendredi, 08 juillet 2016

Racisme: un eurodéputé polonais sanctionné

Un élu polonais d'extrême droite, coutumier de dérapages racistes, a été sanctionné aujourd’hui par le Parlement européen pour avoir déclaré le mois dernier que l'arrivée massive d'immigrants en Europe était comparable à un "déversement d'excréments".

Janusz Korwin-Mikke, 73 ans, se verra privé de dix jours d'indemnités de présence au Parlement (soit 3.060 euros) et sera suspendu en septembre de toute activité parlementaire pendant cinq jours, a annoncé dans l'hémicycle le président du Parlement européen, Martin Schulz. "J'ai décidé d'imposer une sanction à ce député pour sa remarque inacceptable à propos des migrants africains" le 7 juin dernier, a précisé M. Schulz. Ce jour-là, lors d'un débat en séance plénière consacré à la crise migratoire, M. Korwin-Mikke avait déclaré que l'Europe était "inondée par le déversement d'excréments africains", et avait demandé d'"arrêter de verser des allocations" aux migrants pour "les forcer tout simplement à travailler".

En octobre 2015, l'élu polonais d'extrême droite avait déjà été épinglé par le Parlement, pour avoir fait un salut hitlérien dans l'hémicycle. Aujourd’hui, une heure avant l'annonce des nouvelles sanctions le concernant, M. Korwin-Mikke s'est d'ailleurs une nouvelle fois illustré en suggérant d'"acheter un lopin de terre en Afrique" pour y "créer un Etat pour les albinos" et d'en profiter pour "détruire l'Union européenne". Des propos qui "pourraient encore une fois entraîner des sanctions", a commenté peu après M. Schulz. En juillet 2014, l'élu polonais avait déjà suscité l'indignation en comparant les jeunes chômeurs à des "nègres".

Source : Le Figaro

Les trois grandes causes du Brexit (et sa dimension historique)

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Trois grands facteurs expliquent le vote britannique qui a précipité nos classes politiques dans un état de grand désarroi, que certains trouveront d’ailleurs assez jouissif à observer.
 

Un vote socio-économique

Comme toutes les données publiées depuis vendredi 24 juin le confirment, il s’agit avant tout d’un vote socioéconomique, celui des laissés-pour-compte de la mondialisation et de la politique ultralibérale de Bruxelles.

Le vote anglais reflète ainsi parfaitement la double fracture entre, d’une part, les régions riches du Sud et le Nord (surtout le Nord-Est) qui a tant souffert de la désindustrialisation et, d’autre part, entre les régions rurales et les grandes villes internationales comme Londres, Oxford ou Cambridge, qui ont largement bénéficié de la mondialisation et considèrent l’immigration, le libéralisme économique et le multiculturalisme (toutes choses d’ailleurs associées) d’une façon positive.

L’examen du vote londonien montre aussi que plus on se rapproche du centre de la City et de Westminster, plus le Remain se renforce. Corollairement, plus on s’en éloigne, plus on vote Brexit (toute la partie est de Londres, celle des banlieues ouvrières, a voté pour la sortie 

Ce sont bien les segments les plus économiquement fragilisés et inquiets pour leur avenir qui se sont exprimés, et les traiter de racistes ou d’islamophobes sous prétexte qu’ils rejettent l’immigration est soit une erreur, soit un mensonge pour mieux délégitimer ce vote. En effet, même Le Figaro (aligné sur l’extrême droite sur ces sujets et qui peut donc difficilement être considéré comme pro-immigration, multiculturaliste et islamophile) reconnait que « les Brexiteurs ne rejettent pas l’immigration, mais ses conséquences sur les bas salaires, les services publics et le logement… Parler de xénophobie, comme certains médias ont pu le faire, est faux et ne concerne qu’une poignée individus » (édition papier du 25-26 juin, interview de Laetitia Strauss-Bonart, p. 7).
 

Un souverainisme démocratique et éclairé

Politiquement, il s’agit d’un remarquable exercice de réappropriation démocratique à travers un vote souverainiste et nationaliste positif et libérateur, ce qui ne veut pas dire isolationniste, sécessionniste, anti-Européen et encore moins raciste comme on tente de le faire croire.

En effet, aucun Britannique ne souhaite abandonner l’Europe, se couper de ses alliés et amis dans le monde (Etats-Unis, France, etc.) ou se « replier sur soi », comme on l’entend depuis vendredi. Ce n’est pas le sens de ce vote.

Le slogan de Boris Johnson « Let’s Take Back Control » frappe ici en plein dans le mille, car il s’agit bien de reprendre le contrôle de sa nation et de sa destinée, de l’arracher à la machine bruxelloise du triumvirat Juncker-Schulz-Tusk et de leur caste de fonctionnaires infiniment plus attachés à leur bulle bruxelloise et à leur train de vie mirobolant d’ultraprivilégiés plutôt qu’aux besoins des peuples (voir leurs salaires et bénéfices proprement choquants et écouter le témoignage dévastateur d’une jeune assistante parlementaire)

Tout comme une part sans cesse croissante des autres peuples européens qui, eux aussi, votent de plus en plus pour des partis anti-UE opposés à l’ultralibéralisme bruxellois, partis de droite comme le Front national ou de gauche comme Syriza et Podemon, la majorité des Britanniques, à tort ou à raison, considère l’UE au mieux comme une structure administrative technocratique inefficace, inutile mais envahissante, sinon comme un danger économique, sociétal, culturel, politique et démocratique pour leur nation.

Il s’agit bien d’un rejet, au mieux d’une indifférence affichée et assumée, voire d’une authentique révolte populaire contre l’UE, sa caste de dirigeants européanistes au dogmatisme fondamentaliste et son armée de fonctionnaires enfermés dans leur bulle bruxelloise sans aucune idée de comment vivent et pensent les gens qui votent contre eux.

Mais il s’agit aussi d’un vote de punition et de rejet des élites nationales, politiques, économiques, médiatiques et culturelles, comme Cameron en premier lieu ou ces étudiants, têtes parlantes et universitaires arrogants et boboïsés, qui n’ont de cesse de traiter les Brexiteurs d’arriérés incultes, illettrés, racistes et « irrationnels », voire de « fascistes » !

Stigmatisation qui d’ailleurs se retourne contre ceux qui profèrent ces insultes, tout comme en France la diabolisation du FN n’a fait que le renforcer.
 

La double dimension historique : redécouvrir son passé, rouvrir le futur

Enfin, ce vote ne devrait pas être une surprise si l’on se souvient que la Grande-Bretagne n’est entrée que tardivement (en 1973) dans l’Union, qu’elle y est entrée à reculons, à contrecœur, essentiellement par pragmatisme, qu’elle s’est toujours méfiée de cette construction supranationale perçue comme au mieux insuffisamment démocratique, abstraite et trop distante, et qu’elle n’avait de toute façon jamais accepté d’en faire pleinement partie.

Préférant rester hors de la zone euro et de l’espace Schengen, elle a toujours eu un pied dedans un pied dehors. On peut prédire en guise de boutade que ce sera désormais le contraire, après la renégociation avec l’UE qui lui donnera sans doute au minimum un accès et un statut de partenaire privilégié.

Ce choix est donc historiquement cohérent pour un royaume qui s’est toujours pensé comme ouvert au monde mais à part (sa dimension d’île au large et en bordure du continent européen).

Mais, surtout, il rouvre le futur pour nous tous, avec les risques et nouvelles opportunités que cela comporte. En effet, avec cette sortie spectaculaire, c’est tout le mythe de l’« irréversibilité » de l’Union, de son inéluctabilité, qui s’est d’un coup effondré.
 

Le Brexit, acte d’espoir et de confiance

Depuis des décennies, on nous martelait que le « sens de l’Histoire » allait inévitablement vers plus d’Europe, qu’il n’y avait pas d’autre choix, que c’était cela ou le chaos, que l’Europe ne pouvait que s’agrandir, qu’une fois entré personne ne pouvait en sortir.

Ce syndrome « Hotel California », ce mythe de la fin de l’Histoire n’est plus. Il a volé en éclats en une seule journée, et il a suffi d’un seul vote. Magnifique redécouverte de la démocratie, de la souveraineté populaire, de ce que les Américains nomment fièrement We the People, eux qui surent également dire non à une puissance britannique alors bien plus plus vaste et plus puissante qu’eux et qui voulait également les forcer à rester.

Redécouverte de l’Histoire, donc, comme processus risqué, aventureux, incertain, mais toujours ouvert, jamais clôturé, gage de liberté.

Depuis des décennies, nos dirigeants tentaient de nous faire croire que l’UE était notre horizon fini, notre destin inéluctable, inévitable, indépassable. Il n’y avait aucune alternative, aucune bifurcation possible et encore moins de retours en arrière envisageables. Que n’avons-nous entendu ces mensonges comme quoi une fois entré, on ne pouvait plus ressortir, qu’il n’y avait pas de clauses ni de plans prévus pour ce scénario (alors que tous découvrent aujourd’hui l’existence du fameux article 50 !)

En une journée, les Britanniques ont dissipé ces écrans de fumée, pulvérisé intox et propagande, résisté à la politique de la peur et redécouvert que leur pays pouvait exister hors l’UE, quels qu’en soient les risques. Ce faisant, ils ont renoué avec l’Histoire comme processus ineffable et imprévisible.

Que l’on soit ou pas d’accord avec le Brexit (et l’auteur de ces quelques lignes aurait au final voté Remain), il faut être reconnaissant à nos amis britanniques pour ces leçons que nous semblions tous avoir oubliés, car ils nous ont réappris ce que signifient l’indépendance, l’autodétermination et la liberté. C’est cela le sens profond du Brexit.

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Alain Gabon, professeur des universités aux États-Unis, dirige le programme de français à Virginia Wesleyan College (université affiliée à l’Église méthodiste de John Wesley), où il est maître de conférences. Il est l’auteur de nombreux articles sur la France contemporaine et la culture française.
 

Des sénateurs plaident pour un islam à la française

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Un rapport remis ce mercredi propose des pistes pour réformer l’organisation d’un islam jugé sous influence étrangère, mais sans toucher à la loi de 1905.

Réformer l’islam de France pour le rendre indépendant. Une mission d’information sénatoriale sur l’organisation, la place et le financement de l’islam de France a rendu ses conclusions, mercredi 6 juillet. Le document plaide pour un islam à la française et propose des pistes pour le mettre en œuvre.

"Un million d'euros dans une mosquée"

Pour les sénateurs à l’origine du rapport, l’islam de France se trouve dans une situation de dépendance vis-à-vis de l’Algérie, du Maroc et de la Turquie. L’influence de ces pays se fait sentir dans les domaines du "financement des mosquées, d’envoi d’imams détachés, de la formation d’imams français ou encore de la structuration des fédérations représentatives de l’islam de France", comme le rapporte "Libération". Les financements marocains s’élèvent à six millions d’euros annuels, quatre pour l’Arabie Saoudite. Autre conclusion des sénateurs : les formations inculquées à l’étranger aux futurs imams français sont inadaptées.

La question du financement est au cœur du rapport remis par la mission d’information. En France, les fonds provenant des dons des fidèles peuvent être élevés.

"Un imam de la région parisienne nous a confié que la zakat (l’aumône) récoltée pendant le mois de ramadan s’élevait à plus d’un million d’euros dans sa mosquée", confie ainsi la sénatrice UDI Nathalie Goulet à "Libération".

S’agissant des financements étrangers, les sénateurs pointent la nécessité de la "transparence". Pour eux, la Fondation des œuvres de l’islam de France pourrait se charger de centraliser les fonds avant de les redistribuer. Ils avancent également l’idée d’une taxe privée sur le halal.

"Nous buttons sur des blocages"

Autre chantier : les instances représentatives. Pour les auteurs du rapport, le Conseil français du culte musulman (CFCM) vit "coupé de sa base". Ils appellent les musulmans à s’organiser eux-mêmes et avancent la piste d’une "sorte d’Assemblée constituante".

Pas question toutefois, pour les sénateurs, de toucher à la loi de 1905. Du moins officiellement. "A chacune de nos propositions, nous buttons sur des blocages", déplore de son côté Nathalie Goulet auprès de "Libé". En clair, pour elle, difficile de réformer l’islam de France sans toucher au statu quo.

A. S.

Le nouvel obs

Le luxueux train de vie de certains représentants de l'islam en France

L'aumône de la rupture du jeûne, à la fin du ramadan, va-t-elle toujours aux plus démunis ? Un ancien président des Étudiants musulmans de France émet des doutes.

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Mohamed Louizi, longtemps responsable local de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) et auteur de Pourquoi j'ai quitté les Frères musulmans, met une nouvelle fois les pieds dans le plat. Alors que les musulmans s'apprêtent à célébrer l'Aïd-el-Fitr, la fête qui marque la fin du ramadan, il publie une longue enquête, curieusement intitulée « De quoi la quenelle au Sénat est-elle le nom », sur son blog. Il y affirme que Hassan Iquioussen, l'un des prédicateurs vedettes de l'UOIF, surnommé « le prêcheur des cités », est à la tête, avec sa famille, d'un impressionnant patrimoine immobilier dans les Hauts-de-France.

Les musulmans versent la zakat-al-fitr, l'aumône, à la fin du ramadan. Une étude récente atteste de la générosité des musulmans en France, même parmi les moins fortunés, et leurs dons sont majoritairement remis aux mosquées. Pour Mohamed Louizi, il paraît anormal de « ne pas pouvoir avoir accès aux données relatives aux patrimoines et au train de vie des leaders islamistes et autres responsables religieux musulmans, surtout ceux qui s'activent dans les collectes d'argent dans les mosquées ». Ce Franco-Marocain, né à Casablanca en 1978, diplômé en génie électrique, ajoute que le Conseil français du culte musulman (CFCM), en partenariat avec les services de l'État, « devrait peut-être penser à imposer aux responsables religieux, aux imams aussi, de déclarer leur patrimoine, avant et après la prise de leur fonction ».

 

Le geste de la « quenelle »

L'auteur de Pourquoi j'ai quitté les Frères musulmans ne semble pas craindre de se faire des ennemis. Dans son ouvrage, paru au début de l'année, il affirme, documents à l'appui, que l'UOIF, qui appartient à la mouvance des Frères musulmans, organisation créée par Hassan el-Banna en Égypte en 1928, avait bien pour ambition cachée d'islamiser la France et l'Europe. Cette fois, il cible le conférencier Hassan Iquioussen et ses proches. Son enquête, de plus d'une quarantaine de pages, comptabilise pas moins de 108 références.

Mohamed Louizi écrit que le « prêcheur des cités » est un « antisémite décomplexé ». N'a-t-il pas déclaré que « les sionistes ont été de connivence avec Hitler. Il fallait pousser les juifs d'Allemagne, de France à quitter l'Europe pour la Palestine. Pour les obliger, il fallait leur faire du mal » ? Pour Hassan Iquioussen, qui s'affiche avec Alain Soral, « le Hamas, avec sa branche armée, fait du bon boulot ». Apparemment, son fils aîné, Soufiane Iquioussen, marche sur ses traces. Au Sénat, en octobre 2013, avec plusieurs de ses amis musulmans, il s'est fait photographier en train de refaire le geste de la « quenelle », chère à Dieudonné. D'où le titre de cette enquête.

Mélanger prédications et business

L'article s'intéresse plus particulièrement au patrimoine immobilier de la famille Iquioussen, qui, écrit-il, ne se contente pas de « construire des projets ambitieux pour l'islam ». Elle a possédé un grand bâtiment au centre-ville de Roubaix, à 300 mètres de la mairie, divisé en une dizaine d'appartements. Puis « d'anciens bâtiments et un grand terrain, appartenant jadis à EDF », à Lourches. À Denain, Hassan Iquioussen a acquis, le 28 septembre 2015, trois parcelles cadastrales, n° 974, 976 et 1006, pour une surface totale de 633 mètres carrés.

Le prêcheur gère trois sociétés immobilières : la SCI Smolin, avec ses fils Soufiane et Locqmane, la SCI Sainte Reine, à 100 mètres de la mairie de Denain. Il s'agit d'une ancienne école privée catholique, Sainte Reine, qui sera transformée en 19 logements locatifs. Enfin, la SCI IMMO59, avec sa femme. Selon cette enquête, le prédicateur de l'UOIF aurait également acquis des biens immobiliers à Escaudain et à Liévin. « Il est anormal que l'on ignore tout du train de vie de nombreux religieux, donneurs de leçons et moralisateurs, alors que certains parmi eux amassent, par le biais de la religion musulmane, des biens dans des cavernes protégées », écrit encore Mohamed Louizi. Ce dernier a assuré au Point que le cas Hassan Iquioussen était loin d'être unique en France, citant plusieurs dirigeants nationaux de l'UOIF qui mélangeaient eux aussi allègrement prédications et business.

 

Contactés mardi après-midi individuellement, Hassan Iquioussen, Soufiane Iquioussen et Locqmane Iquioussen n'ont pas répondu à nos appels.

Ian Hamel

Source : Le Point

Djihadisme : Kepel et Roy oublient l'essentiel. Une troisième voie est nécessaire

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Comment expliquer le djihadisme ? Et comment y faire face ? Depuis les attentats qui ont frappé la France en 2015, le débat est vif, notamment entre Gilles Kepel et Olivier Roy. Mais pour François Burgat, directeur de recherche au CNRS, les approches de ces deux spécialistes ont un même travers : celui de minimiser les motivations politiques des terroristes, et ce faisant notre part de responsabilité.

Sur l’origine du djihadisme en France et les moyens d’y faire face, le débat vedette de la scène médiatique française, entre Gilles Kepel et Olivier Roy, est loin d’épuiser la conversation. Bien au-delà des querelles d’ego auxquelles certains commentaires paresseux voudraient cantonner ce débat, il me parait urgent d’en corriger, ou d’en enrichir, les perspectives.

 Par-delà leurs différences, les approches de Kepel et de Roy ont un même travers : celui de minimiser l’impact des vieux rapports de domination nord-sud sur le comportement des acteurs concernés. Tous deux nous retracent les itinéraires, les adjuvants, les modes d’expression de l’hostilité qui monte du monde musulman à notre égard. Mais ils évacuent l’essentiel : ses profondes racines historiques et ses motivations politiques sans cesse renouvelées.

 La faute aux salafistes ou à ceux qui les fabriquent ?

 Kepel, pour qui “la radicalisation ne précède pas l’islamisation”, donne le primat à la variable religieuse ou idéologique (c’est la faute du salafisme !). Avec une grande minutie, il pense donc pouvoir établir une généalogie intellectuelle entre conservatisme musulman et violence politique.

 En provenance de tel pays, la radicalisation serait passée par tel individu, idéologue ou activiste, puis par tel autre. Elle aurait transité dans tel quartier de telle ville, ou même du quatrième étage de telle prison française au troisième ! Elle aurait été véhiculée par tel ou tel vecteur technologique (internet, les réseaux sociaux, etc.). Sa manière de procéder me paraît toutefois plus proche d’une filature policière que d’une enquête de sciences sociales.

 Je me démarque donc radicalement de cette focalisation sur les formes et sur les vecteurs, qui s’aggrave souvent d’un penchant à la personnalisation, particulièrement fragile. La centralité, qu’après l’Egyptien Sayyed Qutb il accorde désormais à la personne du Syrien Abou Mus‘ab, pose un tel problème. C’est sans trop de surprise au lendemain de l’écrasement de la ville de Hama par Hafez al-Assad en 1982 que – tout comme l’avait fait Qutb face à la terrible répression nassérienne – ce militant atypique a quitté les Frères musulmans pour emprunter une voie plus radicale.

 Aucun personnage, aussi prolixe soit-il (alors que, de surcroit, il est rejeté par les fondateurs de Daesh qui le condamnent unanimement !), ne saurait être érigé au rang de “chef d’orchestre” ou de “déclencheur” de la révolte d’une partie de la planète. Dans une telle approche, insensiblement, les vecteurs, les accessoires, les médiateurs tendent à devenir... les causes.

 Kepel décrit avec minutie les outils du poseur de bombes mais il omet de nous dire qui l’a "fabriqué", ce poseur de bombes !

 Des "Pieds nickelés" ou des révoltés ?

 Le paradigme des "Pieds nickelés" (c’est la faute des "nihilistes"), adopté par Roy pour qualifier les djihadistes, repose pour sa part sur le postulat de leur isolement "nihiliste" (et pas seulement générationnel) à l’égard de leur milieu, c’est-à-dire de tous les autres musulmans, de France ou d’ailleurs. Puisque leur environnement les rejette, on ne saurait donc mobiliser l’histoire pour expliquer leur comportement et éclairer les dénis en tous genres dont souffre cet environnement.

 Pour reprendre les termes mêmes de Roy, il ne saurait donc être question de corréler le phénomène djihadiste avec "la souffrance post-coloniale, l’identification des jeunes à la cause palestinienne, leur rejet des interventions occidentales au Moyen-Orient et leur exclusion d’une France raciste et islamophobe". C’est cette “vieille antienne tiers-mondiste” qu’il rejette ainsi sans nuance et avec dédain.

 Ce raisonnement me paraît tout particulièrement déconnecté de ce que l’on peut observer. La distance établie entre la révolte d’une infime minorité des musulmans de France et l’ensemble de leurs coreligionnaires présente certes l’avantage louable d’invalider la thèse de la co-culpabilité de l’ensemble des musulmans que, en France ou ailleurs, tant d’acteurs, pas seulement d’extrême droite, tendent à adopter.

Mais cette approche a un coût analytique élevé.

 Que certains parents de djihadistes aillent se plaindre à Dounia Bouzar signifie-t-il que, par leur condamnation de Coulibaly, ils entendent sans nuances "être Charlie" ? Qu’ils sont fiers de chacune des interventions télévisées de l’inculte imam Hissen Chalghoumi, censé les représenter ? Qu’ils font leur la phobie française à l’égard du hijab ? Qu’ils se félicitent de la criminalisation obsessionnelle de Tariq Ramadan par toute la classe politique française ? Qu’ils admirent la complaisance de François Hollande à l’égard d’Abdelfatah al-Sissi et des massacreurs de Gaza ? Qu’ils approuvaient, en leur temps, les gesticulations militaires de Nicolas Sarkozy en Afghanistan ou le soutien aveugle de François Mitterrand à la junte algérienne éradicatrice, soit les prédécesseurs de Sissi ? Qu’ils sont indifférents au plafond de verre et aux barbelés de mépris qui, sur le terrain de l’emploi et du logement, les enferment dans le ghetto social de cette "communauté" dont on les prie néanmoins si souvent de sortir ?

 Comprendre le "pourquoi" plutôt que le "comment"

 C’est pourtant ce que le paradigme de ces "Pieds nickelés" qui – prenons le temps de le noter, ne meurent pas, eux, à la fin de chaque épisode – nous demande d’accepter. Il me paraît essentiel de rappeler que les différences qui séparent les thèses qui s’affrontent sur un sujet aussi essentiel constituent un enjeu bien plus important que n’affectent de le penser ceux qui ne veulent y voir qu’une vulgaire querelle d’ego.

 Les raisons de se révolter sont ailleurs. Prenons le temps de rappeler que les dogmes religieux, appropriés par des acteurs politiques, peuvent "produire" toutes sortes d’acteurs.

 Le dogme chrétien peut servir de matrice à l’action de mystiques pacifistes, de moines contemplatifs ou de moines... guerriers. Dans l’univers de l’islam, les textes religieux peuvent être utilisés par des mystiques soufis contemplatifs, des salafistes de type quiétistes, qui prônent une observance littéraliste de la religion mais refusent toute implication dans le champ politique, ou par des djihadistes cherchant à imposer par la force leur conception du dogme.

 Ce qui importe n’est donc pas de recenser les multiples possibilités d’interprétation de chacun de ces dogmes. C’est de comprendre les raisons qui font choisir aux acteurs l’interprétation "contemplative" ou l’interprétation "guerrière". Or ces raisons ne sont pas de nature idéologique. Elles ne se réduisent pas non plus à des variables psychosociales. Elles sont, à mes yeux, de nature fondamentalement politiques.

 Ces deux approches disculpent "notre" responsabilité

 Voilà pourquoi je ne puis me reconnaître ni dans l’approche de Kepel ni dans celle de Roy.

 Car leurs approches ont en commun d’être déconnectées à peu près complètement des dynamiques politiques propres au monde post-colonial, et notamment de la violence inouïe des politiques euro-américaines au Moyen-Orient. Ce faisant, Kepel et Roy disculpent "notre" responsabilité dans l’ensemble des dysfonctionnements du "vivre ensemble" national ou de son équivalent à l’échelle moyen-orientale.

 C’est pour cela qu’il me parait essentiel d’affirmer... le contraire ou presque de ce qu’ils posent comme horizon de notre réflexion, et donc de notre action. Et de rappeler fermement, encore et encore, l’importance primordiale de la matrice politique du phénomène djihadiste, la seule qui permette de penser la part centrale de la responsabilité que nous y avons. Et donc de la marge d’action importante que nous retrouverons – dès lors que, pour combattre le djihadisme, nous accepterons d’agir sur un autre terrain que sécuritaire et répressif.

 Si notre "lutte contre le terrorisme" entend dépasser le stade des mots, et le seuil de son présent échec, c’est ce prix, réaliste, que nous devons accepter de payer.

Édité et parrainé par Sébastien Billard

Par François Burgat

Source : Le nouvel obs

Mort de Clément Méric: Vers un procès aux assises pour quatre skinheads

Quatre skinheads avaient été mis en examen, notamment pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner...

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Vers un procès pour quatre skinheads. Trois ans après la mort du militant antifasciste Clément Méric, en juin 2013, le parquet de Paris a demandé le renvoi aux assises de quatre hommes mis en examen, a révélé l’AFP ce jeudi.

Deux des mis en examen, Esteban Morillo et Samuel Dufour, sont plus directement visés, car le parquet demande leur renvoi pour avoir frappé l'étudiant et pour avoir causé sa mort sans intention de la donner. Il appartient maintenant aux juges d'instruction de décider d'ordonner un procès.

Un symbole pour les « antifas »

L’enquête judiciaire s’était achevée en mars. Quatre skinheads avaient été mis en examen, dont pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, des faits passibles de la cour d’assises, et deux autres pour violences.

La mort de Clément Méric, 18 ans, devenu un symbole pour les « antifas », avait causé un vif émoi, faisant resurgir le spectre des violences de l’extrême droite, à l’époque où des groupuscules causaient déjà des incidents lors des manifestations contre le mariage homosexuel.

N.Beu. avec AFP

Source : 20 minutes

Organisation de l'islam : un rapport pointe le rôle des musulmans et les limites de l'Etat

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Mercredi, dans un rapport, une mission d'information sénatoriale critique aussi le CFCM, jugé trop fragile pour répondre aux défis actuels de l'islam français. 

L'Etat ne doit pas organiser l'islam en France, qui relève de la responsabilité des musulmans, souligne le rapport publié mercredi d'une mission d'information sénatoriale préconisant une limitation de l'influence des pays d'origine et une transparence des financements. "Si on veut être conforme à la loi de 1905, l'Etat peut encadrer, aider, accompagner, mais il ne doit pas prendre des initiatives", a expliqué la rapporteure Nathalie Goulet, sénatrice de l'Orne.

Un État français "schizophrène". Ce rapport est plutôt critique sur l'action de l'Etat face à l'islam. Ainsi, la pratique des "imams détachés" par des Etats étrangers - environ 300, sur quelque 1.800 œuvrant dans 2.500 mosquées - illustre selon les rapporteurs "la 'double sincérité' du discours officiel sur la nécessité de limiter l'influence des pays d'origine quand, dans le même temps, le ministère de l'Intérieur et le ministère des Affaires étrangères passent des accords avec plusieurs d'entre eux" (Algérie et Maroc notamment). "Il y a là une duplicité, pour ne pas dire une schizophrénie", a commenté auprès de Nathalie Goulet.

Pour les rapporteurs, l'ambiguïté de l'État "s'est à nouveau manifestée à travers les projets de relance" d'une "fondation des œuvres de l'islam" censée recueillir des financements pour les lieux de culte et la formation des imams et aumôniers, dont la préfiguration a été confiée à un haut fonctionnaire alors qu'"il appartient à la communauté elle-même" de s'en saisir.

 
 Et la taxation du hallal ? La mission observe également avec circonspection la perspective d'une "taxehalal", en relevant qu'elle n'est "envisageable que si elle est mise en place par les représentants du culte eux-mêmes comme une redevance privée pour services rendus, à l'image de la cacherout" juive. Elle conteste l'"oligopole" sur ce marché de trois mosquées (Paris, Evry, Lyon) qui, "par l'opacité de son fonctionnement, semble susciter beaucoup de méfiance de la part de la communauté musulmane".

Le CFCM, une instance trop fragile. Notant les critiques qui pèsent sur le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance élue mais fragile, les rapporteurs "considèrent qu'il appartient aux communautés de s'organiser elles-mêmes dans le cadre de nouvelles modalités tenant davantage compte des exigences de représentativité". Car le rapport n'est pas plus tendre avec le CFCM qu'avec les pouvoirs publics sur des "défis", comme la formation des imams, "qui sont autant d'urgences". "Force est de constater que les instances représentatives actuellement constituées n'appréhendent pas ces questions et sont encore moins en mesure d'y apporter une solution", cingle la mission. 

Europe 1

Immigration. Daniel Friberg : « Ils doivent repartir » ‑ Réflexions sur le rapatriement

 

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Stockholm (Breizh-info.com) –Daniel Friberg est titulaire d’un MBA de l’Université de Göteborg. Après des recherches pour le pôle maritime de Göteborg, il participé à des fusions et acquisitions et des évaluations d’entreprise en tant que directeur financier, conseil en gestion et analyste d’affaires. Co-fondateur et PDG de la maison d’édition britannique Arktos Media Ltd., l’un des principaux éditeurs mondiaux d’ouvrages traditionalistes et de droite, il est également l’auteur de Högern kommer tillbaka: Handbok för den ÄKTA oppositionen (Arktos, 2015) et de sa traduction anglaise x, Return of the Real Right: A Handbook for the True Opposition (Arktos, 2015) .

Il a accepté que nous traduisions, en exclusivité pour Breizh-info.com, sa dernière réflexion sur l’immigration en Europe, intitulée : « ils doivent repartir – réflexion sur le rapatriement » – qui traite des solutions à apporter à l’immigration en Suède et qui a été initialement publiée sur le journal Right On. 

Récemment, l’agence administrative suédoise des statistiques (SCB) a publié un rapport sur la composition démographique de la population de la Suède en distinguant les personnes nées à l’étranger et celles dont l’un des parents ou les deux sont nés à l’étranger, respectivement, et la part de la population constituée par ces groupes.

En voici le passage le plus intéressant :

« En 2015, 17 % de la population, soit près de 1,7 millions d’habitants, étaient nés à l’étranger. En 1900, la proportion de personnes nées à l’étranger était inférieure à 1 % ; en 1960, elle était passée à 4 %, la grande majorité des habitants nés à l’étranger étant originaires d’autres pays nordiques. Les habitants nés dans les pays nordiques ont constitué la majorité de la population née à l’étranger jusque dans les années 1980 mais, depuis lors, la part des personnes nées hors d’Europe a augmenté de façon spectaculaire : elles constituent aujourd’hui la moitié de la population née à l’étranger. En 2015, 2 % de la population sont nés dans un autre pays nordique, 6 % dans une autre partie de l’Europe, et 9 % hors d’Europe, tandis que 83 % sont nés en Suède. […] En 2015, la part des personnes nées en Suède dont l’un des parents est né à l’étranger atteint 7 %, tandis que 5 % de la population est née en Suède de deux parents nés à l’étranger. Les personnes dont l’un des parents est né dans un autre pays nordique forment un groupe important parmi les personnes dont l’un des parents est né à l’étranger, alors qu’inversement celles dont les deux parents sont nés dans d’autres pays nordiques constituent le plus petit groupe de celles dont les deux parents sont nés à l’étranger ; parmi ces dernières, le groupe le plus important est celui dont les deux parents sont nés hors d’Europe. »

En clair, le rapport montre que la part de la population suédoise originaire en tout ou partie de l’immigration représentait en 2015 pas moins de 29 % de la population (17 % nés à l’étranger + 5 % nés en Suède de deux parents nés à l’étranger + 7 % nés en Suède ayant un parent né à l’étranger). En trois décennies, près d’un tiers de la population suédoise a été remplacée par des non-Suédois.

« Et si nous nous stoppions l’immigration ? » se demandent beaucoup de gens, dans l’idée que ce serait en somme la solution magique à tous nos soucis. Ce n’est pas le cas. Même si nous fermions totalement les frontières, l’écart actuel des taux de natalité, faible chez les Suédois et beaucoup plus élevés chez les immigrants, est tel que les premiers se trouveraient presque entièrement supplantés par des non-Suédois en quelques décennies.

Un programme de rapatriement humanitaire

Face à ceux qui critiquent l’immigration, un argument favori de la gauche, et plus encore des libéraux « conservateurs », est qu’il serait en quelque sorte mystiquement impossible de faire quoi que ce soit à l’égard des très nombreux immigrants déjà présents à l’intérieur de nos frontières : les adversaires de l’immigration feraient mieux de baisser les bras et d’accepter le multiculturalisme et la destruction de leur propre culture.

Je m’élève fermement contre cette opinion et j’affirme au contraire que la solution est simple : s’il a été possible d’aboutir à la situation actuelle par une volonté politique, il est également possible de l’inverser par une volonté politique. Un programme de rapatriement humain, non-violent, pourrait être établi sur la base des cinq points suivants :

  1. Révision du droit d’asile pour les nouveaux arrivants. La catégorie d’immigrants qui pourrait être rapatriée le plus facilement est celle des nouveaux arrivants, non encore naturalisés. Il conviendrait de réexaminer leurs motifs d’asile puis, faute de justification suffisante dans la grande majorité des cas, de leur retirer leur permis de séjour. Ceux, peu nombreux, qui présentent des motifs d’asile raisonnables se verraient accorder un permis de séjour temporaire, soumis à réexamen et réévaluation réguliers. À cette date, ce groupe comprend plus de 500.000 personnes.
  2. Réforme intégrale de notre système de protection sociale en s’inspirant des pays dotés des systèmes qui fonctionnent mieux, comme la Hongrie. De telles réformes permettraient d’éliminer la plupart des facteurs d’attraction qui attirent les migrants non-européens vers la Suède, et une partie importante de ceux qui sont déjà présents trouveraient des raisons pour tenter leur chance ailleurs une fois disparues les incitations économiques qui les avaient attirés initialement.
  3. Tolérance zéro pour la délinquance. Les immigrants non naturalisés verront leur permis de séjour annulé et seront donc expulsés en cas de crime ou délit, quel qu’il soit. Les immigrants naturalisés seront déchus de la nationalité suédoise dans les cas graves. Comme de nombreux immigrants possèdent déjà une double nationalité, leur cas posera rarement problème.
  4. Programmes incitatifs. Nous mettrons en œuvre un programme d’incitations positives pour les personnes séjournant en Suède et ayant leurs racines dans d’autres pays ; elles seront invités à retourner dans leur pays d’origine, ou dans des pays voisins appartenant à la même sphère culturelle. L’incitation pourrait prendre la forme d’un versement unique ‑ une « subvention de réinstallation » ‑ dont les bénéficiaires devraient s’engager par contrat à ne jamais revenir en Suède ou en Europe, selon le modèle danois. Compte tenu des frais énormes entraînés par le processus d’accueil des demandeurs d’asile et par les aides versées aux immigrés sans emploi leur vie durant, ces subventions de rétablissement pourraient être assez généreuses, sans avoir nécessairement un effet négatif sur les finances publiques. Considérant les conséquences catastrophiques de l’immigration sur le plan social, on pourrait aussi faire valoir que certaines difficultés économiques temporaires constitueraient en fait des investissements légitimes. De plus, une subvention de réinstallation généreuse serait susceptible de vaincre les réticences de certains pays d’origine envers la réadmission de leurs ressortissants.
  5. Accords bilatéraux. Aux quatre points ci-dessus doivent être associés des accords et règlements avec les pays d’origine des immigrants, ainsi que les pays voisins. Les chances de parvenir à de tels règlements sont élevées. D’une part, les aides suédoises à l’étranger sont largement attribuées aujourd’hui dans les conditions réclamées par les bénéficiaires ‑ une idée absurde dont l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (SIDA) a même eu le toupet de se vanter publiquement. Il est temps de les réorienter de manière à ce qu’elles soient attribuées à nos propres conditions et non à celles des bénéficiaires. Ces conditions pourraient et devraient inclure l’obligation pour les pays bénéficiaires de l’aide de recevoir leurs propres ressortissants le moment venu, sachant que ceux qui résident aujourd’hui temporairement en Suède sont en train de pousser notre système de protection sociale au point de rupture. Il sera beaucoup moins coûteux de verser ces subventions que de conserver ces personnes en Suède, en particulier si l’on tient compte des coûts sociaux et civiques, difficiles à mesurer en termes financiers.

En conclusion

Le rapatriement n’est ni inhumain, ni impossible, ni indésirable. Au contraire, il est humain, possible et nécessaire. De plus, c’est une mesure qui s’impose naturellement une fois interrompu le raz de marée de nouveaux migrants. Si l’Union européenne post-Brexit éprouve le moindre désir de redevenir une entité politique efficace et légitime aux yeux de ses citoyens, elle n’a pas d’autre option que d’inscrire la question du rapatriement à son agenda le plus vite possible .

L’une des rares autres personnes à avoir commenté le rapport de SCB en Suède est Tobias Hübinette, collaborateur de George Soros qui fut autrefois un anarchiste violent (multidélinquant, il s’est fait connaître aussi en affichant son désir de voir « la race blanche périr dans le sang et la souffrance »). Il juge le rapport « horrible », non à cause de ses conclusions mais du simple fait de sa publication. (Peut-être aussi estime-t-il que le processus de remplacement de la population suédoise par les migrants économiques du Tiers-Monde n’est pas assez rapide.) Résoudre les problèmes par la négation et la répression est une aimable tradition gauchiste qui renvoie à l’époque soviétique, mais cela ne contribuera pas à résoudre la situation démographique de la Suède et de l’Europe. Le débat sur le débat et les discussions sur le « racisme » et les « valeurs » doit faire place à des suggestions politiques concrètes.

Si l’ont veut que l’Europe, ou même la seule Union européenne, ait un avenir, il faut en finir avec ces enfantillages et entamer les débats sur le rapatriement contrôlé de la plupart de nos « nouveaux arrivants ». Les choses ne deviendront vraiment horribles que si la classe politique suédoise et européenne persiste à ignorer les faits évidents.

Source : Breizh-info

15 000 djihadistes en France ?

Alexandre Mendel, auteur de La France djihadiste, Enquête au cœur des Molenbeek français (éditions Ring), enquête lancée avant les attentats de novembre 2015, estime que l’armée des djihadistes compte environ 15 000 membres sur le territoire français, chiffre incluant tous les réseaux logistiques et de soutien.

Source : Le salon beige

Salah Abdeslam : la salle de sport ou la peine de mort ?

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Depuis quelques jours, les réseaux sociaux et une partie de la classe politique s’émeuvent des « libertés » dont bénéficierait Salah Abdeslam, islamiste et logisticien présumé dans les attentats du 13 novembre.

C’est le député Thierry Solère, des Républicains, qui a révélé, indigné, qu’Abdeslam bénéficierait d’une « salle de sport » (en réalité une cellule de prison aménagée avec un rameur et deux autres appareils de musculation qui devraient arriver) dans la prison.

Plusieurs remarques :

– Salah Abdeslam est présumé innocent jusqu’à ce que son jugement intervienne. Maintenu à l’isolement dans des conditions drastiques (filmé en permanence, notamment) et dans l’interdiction de fréquenter d’autres détenus, il n’y a donc rien de choquant à ce qu’il puisse bénéficier d’activité physique sans que le centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis prenne de risques pour d’autres détenus.

– La peine de mort n’existe pas en France. Même si Salah Abdeslam était condamné pour son rôle dans les attentats de novembre 2015, il purgerait une peine de prison et serait amené, un jour, à en sortir, la perpétuité n’existant pas réellement en droit français.

Est-il raisonnable, dès lors, de prendre le risque, par des brimades durant des années – et la privation de sport en est une -, de transformer un homme en animal sauvage, qu’on remettra en liberté dans le futur ?

Non, Salah Abdeslam n’est pas en détention provisoire au Club Med, mais à Fleury-Mérogis, une prison dans laquelle aucun indigné ne souhaiterait ne serait-ce que passer quelques journées.

Oui, il y a une hypocrisie fabuleuse dans ce pays : des politiques s’indignent qu’un détenu dangereux et ennemi de la France fasse du rameur dans une cellule de quelques mètres carrés et, dans le même temps, se refusent à rétablir la peine de mort pour les terroristes et leurs complices en France. Dans le même temps, ils se refusent également à nommer « prisonnier politique » des individus qui sont pourtant suspectés d’avoir commis des attentats en raison de leur appartenance à une idéologie et à une religion…

Messieurs les donneurs de leçons, Messieurs les politiques, ayez le courage de vos opinions et réclamez le rétablissement de la peine de mort en France. Sinon, considérez Salah Abdeslam comme un présumé innocent, donnez-lui le statut de prisonnier politique et laissez-le faire du sport et ne pas devenir une bête sauvage !

Yann Vallerie

Source : Boulevard Voltaire

 

L’avocat de Salah Abdeslam veut porter plainte pour « atteinte à la vie privée »

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Quand on vous dit que certains avocats font flèche de tout bois… Comme Boulevard Voltaire le rapportait le 5 juillet sous la plume de Caroline Artus, Salah Abdeslam bénéficie de conditions de détention très spéciales, ainsi que l’a constaté le député Thierry Solère lors d’une visite impromptue à Fleury-Mérogis. Notamment d’une cellule « de secours » au cas où il commettrait des dégradations dans la sienne, et d’une autre équipée d’un appareil de musculation. Un traitement qui ne choque pas Yann Vallerie, pour qui la présomption d’innocence justifie ces aménagements spéciaux.

Franck Berton, avocat du détenu le plus célèbre de France, a cru nécessaire de s’indigner de ces révélations, qu’il qualifie d’atteinte à la vie privée. Il est permis de s’interroger sur l’utilité d’une telle indignation, qui n’apportera rien, bien entendu, à la défense de son client. C’est ce qu’on appelle de la communication. Ou de la publicité, si l’on préfère. Franck Berton se fait entendre, quitte à parler pour ne rien dire. Chacun sait, ainsi, qu’il existe et qu’il ne lâche rien. C’est une manière comme une autre de se manifester, puisqu’il est peu probable, pour parler vrai, qu’il obtienne l’acquittement de son client. Mais n’allons pas si loin, le bonhomme n’est pas près d’être jugé…

Sérieusement, peut-on arguer d’une atteinte à la vie privée au motif qu’un député de la nation, dans l’exercice de ses fonctions, dénonce un traitement de faveur accordé à un prisonnier aussi célèbre ? Est-il anormal que, dans la situation des prisons françaises – dramatiquement sous-dimensionnées par rapport aux besoins —, un homme politique dénonce un traitement exceptionnel dont les autres détenus ne peuvent pas bénéficier ? La réponse à ces deux questions est non.

L’emprisonnement ne supprime pas le droit à l’intimité, chacun en conviendra. Mais ce que dénonce le député ne relève pas du voyeurisme. Il n’a pas regardé Abdeslam sous sa douche, feuilleté son Coran ni examiné la couleur de ses survêtements. Il n’a pas publié de photographie torse nu, comme les feuilles de chou, qu’on lit chez le coiffeur, qui dévoilent la poitrine siliconée d’une starlette inconnue. Il a simplement relaté, pour s’en indigner, les conditions matérielles d’une détention pas ordinaire. Comme d’autres dénoncent les innombrables abus dont bénéficient les privilégiés du régime : attente-t-on à la vie privée des sénateurs en dévoilant les incroyables facilités dont ils jouissent dans l’exercice de leurs fonctions ? À celle de François Hollande en pointant le train de vie de l’Élysée ? À celle de Nicolas Sarkozy en déplorant son escapade de mai 2007 sur le yacht de Bolloré ?

Abdeslam est présumé innocent ? Certes. Cela n’interdit pas de s’étonner de la manière dont il est traité, ou de l’approuver, pourquoi pas. Défendre un terroriste est un métier difficile. L’avocat qui accepte de le faire doit suivre une voie étroite, entre la défense d’un homme dont les actes n’effacent pas la condition humaine et le risque d’excuser ces mêmes actes qui, eux, nient la dignité qu’on reconnaît à l’accusé. Franchement il a mieux à faire que ces pitreries pour presse people.

Au fait, qui rémunère cette vertueuse indignation ? Mais poser la question est peut-être attenter à la vie privée d’Abdeslam ? Nous nous en garderons donc soigneusement…

François Teutsch

Source : Boulevard Voltaire

Robert Ménard : « Ce qui se passe à Béziers se passe partout : les Français doivent savoir ! »

Vous gagnez la plupart des procès que l’on vous fait en tant que maire de Béziers, mais vous venez d’en perdre un devant le tribunal administratif de Montpellier, et pas des moindres puisqu’il s’agit de celui sur la Garde biterroise. Pour rappel, il s’agissait d’un projet de création d’une unité constituée d’anciens professionnels de la sécurité (policiers, pompiers, gendarmes), tous volontaires et bénévoles pour patrouiller sur la voie publique en complément des forces de police.

Il est des procès que l’on ne peut pas gagner. Je le dis très simplement. Je n’accuse pas le tribunal. Mais nous ne pouvions pas gagner. On ne pouvait pas nous laisser gagner. C’est comme ça. Il suffit de prendre connaissance du jugement. Il est clair.

Pour avoir le droit de créer la Garde biterroise, il faudrait, je cite, des « circonstances exceptionnelles ». Or, pour la justice, l’état d’urgence qui a suivi les attentats du 13 novembre 2015 n’en est pas une. Et qu’importe qu’un islamiste biterrois soit en prison depuis des mois pour apologie de terrorisme, peu importe qu’il vienne d’être condamné de nouveau pour la préparation d’un attentat au Cap d’Agde, ça, non plus, ce n’est pas une « circonstance exceptionnelle ».

L’autre argument pour nous interdire de créer la Garde biterroise est juridiquement parfait. Certes, il n’existe aucune loi qui nous l’interdise. Mais il n’en existe aucune qui nous l’autorise. Bref, nul n’est censé ignorer la loi qui n’existe pas.

Donc, vous laissez tomber ?

Comment faire autrement ? Ce procès aura permis de montrer l’absurde position d’un État qui, manquant d’effectifs de force publique, fait tout pour se priver de renforts au seul motif que l’initiative vient d’un maire qui n’est pas de gauche. C’est effrayant de bêtise. Refuser quelque chose de simple, qui ne coûte presque rien. C’est tellement socialiste.

Ce sont les mêmes qui ont créé, l’an dernier, une « réserve citoyenne » qui n’a servi à rien, et qu’ils viennent de transformer en « réserve civique ». Ça aussi, c’est tellement socialiste que d’imaginer qu’il suffit de changer un mot pour changer la réalité. Une « réserve civique » qui pourrait être ouverte aux « migrants » afin de mieux les « insérer ». On marche sur la tête.

Ou nous avons besoin d’un renfort pour des missions de sécurité, et alors il faut créer une garde nationale. Ou bien nous n’avons besoin de rien, et pas la peine d’inventer un machin supplémentaire.

On peut, en effet, critiquer cette espèce de sous-service civique que l’État n’arrive pas à mettre sur pied. Mais êtes-vous favorable au rétablissement du service militaire ?

Non. Quand on voit que nos services de renseignement militaires s’inquiètent du nombre de radicalisations au sein de l’armée, je n’ose imaginer ce que ce serait si on rétablissait le service militaire. De même qu’il existe, aujourd’hui en France, des quartiers et des écoles entièrement musulmans, nous aurions, par le simple jeu de la démographie, des unités entières constituées de musulmans. Avec quelle proportion de radicaux ? Ce serait un pas de plus vers la libanisation.

C’est la raison pour laquelle, avec Oz ta droite !, nous voulons une garde nationale composée de volontaires, n’ayant pas la double nationalité et constituée sur une base départementale. On défend mieux sa maison que celle de son voisin. Or, c’est ce dont nous avons besoin : nous organiser à la base. Mais, ça, l’État socialiste et jacobin ne le voudra jamais. C’est pour cela, entre cent autres raisons, qu’il faut gagner en 2017.

L’actualité est souvent malicieuse. Alors que se clôture ce procès de la Garde biterroise, on apprend qu’une patrouille de la police nationale a été attaquée la nuit dernière dans le quartier dit « sensible » de La Devèze à Béziers. Votre réaction ne s’est pas fait attendre.

Oui, car là, les limites sont dépassées. De quoi s’agit-il ? Une patrouille de la BAC est violemment attaquée. Une boule de pétanque fracasse la vitre arrière du véhicule. Les agents appellent du renfort. Le seul qui arrive, ce sont trois véhicules de la police municipale. Que se passe-t-il ensuite ? Rien. Absolument rien. Pourquoi ? Car l’État donne alors l’ordre à nos patrouilles de ne pas intervenir, de se replier, de ne pas entrer dans La Devèze. La BAC est obligée aussi de se replier.
Ce sont des faits graves. De ceux que les pouvoirs publics jugent en discours « intolérables ». Mais qu’ils tolèrent. D’ailleurs, la sous-préfecture nous a plusieurs fois dit que nos policiers municipaux, en allant à La Devèze, se livraient à de la « provocation ». Il faut croire que ceux de la BAC provoquent aussi…

Alors, je le dis aujourd’hui solennellement : le sous-préfet de Béziers, Christian Pouget, doit maintenant prendre ses responsabilités. Il doit rendre des comptes aux citoyens. Il n’est pas possible, pour lui, de continuer à leur cacher la vérité. Lui qui est très fort pour porter plainte contre la ville afin d’interdire la Garde biterroise, afin d’interdire le prélèvement de l’ADN canin, il faut qu’il se montre responsable. Ou qu’il demande son remplacement. Non, La Devèze n’est pas une zone de non-droit. Oui, les polices nationale et municipale ont les moyens d’y intervenir et de faire respecter l’ordre. C’est une question de volonté. Celle de l’État. Celle du sous-préfet qui le représente.

Y aura-t-il une réaction ? J’en doute. La meilleure preuve en est la suivante. Ce matin, un « conseil » de l’État est parvenu à la police municipale. Ne pas se rendre aujourd’hui, jour de fin de ramadan, dans les quartiers à forte présence musulmane. Pour ne pas « provoquer ». Ce sont les termes employés. Tout cela, bien sûr, n’est pas écrit. Car à la lâcheté, cet État ajoute l’hypocrisie la plus veule. Il faut que les Français sachent cela. Car ce qui se passe à Béziers se passe partout. La seule différence est qu’ici, nous ne nous laissons pas faire.

Source : Boulevard Voltaire

 

Attentat à Médine près de la maison du Prophète : celui de trop ?

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Avec les récents attentats perpétrés par l’État islamique – plus de deux cents morts à Bagdad et quatre à Médine -, les amateurs d’idées simples, voire simplistes, risquent bien tôt ou tard de devoir remettre à jour leur logiciel.

En effet, que nous dit la vulgate médiatique ? Que l’Orient musulman, fourbe et barbare tel qu’il se doit, aurait déclaré la guerre à l’Occident chrétien, démocrate et lumineux, il va de soi. Plus personne de sérieux ne croit à la fable du choc des civilisations ; il n’empêche que certains mettent tout en œuvre pour le provoquer, ne serait-ce que dans les esprits.

Des esprits qu’il serait, effectivement, temps de reprendre. En Irak et en Syrie, si la guerre civile est confessionnelle, elle concerne principalement les musulmans chiites comme sunnites, les chrétiens n’y étant que victimes collatérales et non point objectif premier. Ensuite, s’il y a chaos, c’est principalement parce que les Occidentaux l’ont provoqué. Et, pour finir, ce sont ces mêmes Occidentaux qui ont ensuite déclaré la guerre à un État islamique qui ne leur demandait pourtant rien.

Là où les événements prennent une tournure autrement plus grave, c’est avec l’attentat de Médine – celui de Bagdad, pour autrement meurtrier qu’il fût, participe malheureusement désormais d’une certaine routine –, alors qu’en Arabie saoudite, la mosquée visée n’était autre que la maison du prophète Mohamed… Si, dans l’indifférence générale, la majorité des autorités islamiques mondiales n’en finit plus de condamner les attentats perpétrés en Europe, là, elles peinent à trouver leurs mots, responsables talibans y compris, tant l’affaire est inédite. Imaginez un attentat meurtrier au Saint-Sépulcre ou dans la chapelle Sixtine accompli par un chrétien et vous vous ferez une assez bonne idée de l’ampleur de la catastrophe et, surtout, du désarroi.

Alors, qui ? Et surtout, pourquoi ? Qui ? L’État islamique, très probablement. Pourquoi ? C’est ici que ça se complique. Jusqu’ici, les desperados de l’État islamique ont été plus que choyés par Riyad. Mais, paradoxe, c’est la dynastie wahhabite, non sans quelques raisons donnée pour corrompue, qui était aussi dans sa ligne de mire. La créature qui échappe à son créateur ? C’est à peu près aussi vieux que le Golem yiddish… Cela peut donc aussi signifier que l’Arabie saoudite puisse commencer à mesurer son soutien à ce turbulent épigone et qu’il puisse s’agir, là, d’une sorte de piqûre de rappel vis-à-vis de son riche sponsor. Il y a aussi une autre hypothèse : le kamikaze sous faux drapeau et une possible manipulation des services secrets saoudiens grâce à laquelle la communauté musulmane mondiale pourrait faire bloc avec Riyad à la faveur de cet attentat. Mais il se dit tant de choses…

En tout cas, voilà qui pourrait laisser présager que les jours de l’État islamique sont comptés, même si c’est lorsque le fauve est blessé qu’il peut se montrer le plus dangereux. Mais après ? On ne met pas les idées en prison, pas plus qu’on annihile un mouvement de type révolutionnaire sous un tapis de bombes. Gagner la guerre ? Oui. Mais en faire de même de la paix, c’est une tout autre histoire…

De leur côté, Téhéran et Ankara observent. La chute de l’organisation islamiste arrangerait bien leurs affaires ; le déclin à plus ou moins long terme de la maison Saoud aussi. Plus que jamais, nous sommes en Orient ; même si, de par nos errements à répétition, ce dernier a pris la mauvaise habitude de venir un peu s’installer chez nous.

Nicolas Gauthier

Source : Boulevard Voltaire