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jeudi, 21 juillet 2016

Opération Sentinelle, une nouvelle ligne Maginot…

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Déjà, par deux fois [1],[2], j’exprimais dans ces lignes mon doute sur l’efficacité d’un déploiement spectaculaire de militaires sur le territoire national pour prévenir des actes terroristes. Je n’étais pas et suis encore moins le seul à douter de l’effet dissuasif et, plus encore, répressif de ce dispositif.

Plus d’un an après, l’opération Sentinelle est toujours en place et désormais prolongée jusqu’en 2017, qui mobilise des soldats et diminue progressivement mais assurément la capacité de réponse et d’engagement des forces pour des opérations militaires « classiques », c’est-à-dire pour la guerre que savent faire nos armées. Si les chefs en activité contiennent leurs réserves, des généraux en retraite font connaître plus explicitement leurs critiques sur le sujet. À ces remarques négatives, les autorités gouvernementales peuvent rétorquer que les patrouilles bien visibles ont dissuadé des candidats terroristes, ou que certains attentats ont été déjoués grâce à cette permanence. Nul n’a les éléments pour confirmer ou contester de telles affirmations. Et ne comptons pas sur Daech pour revendiquer des attentats qui auraient échoué…

Le massacre de Nice n’a pu être prévenu par une présence militaire. D’ailleurs, cette nouvelle ligne Maginot est très inégalement – injustement ? – répartie sur le territoire national. La « créativité » des djihadistes ou assimilés est sans limite et la sidération qui a succédé à cet attentat l’atteste. Comme si les combattants perdaient le sens de la chevalerie en oubliant les nobles armes de la guerre ! Et aussi les conventions de Genève, tant qu’on y est ?

Cette guerre est sale, immonde et n’est pas terminée. Ce n’est pas moi qui le prédis, mais le Premier ministre lui-même. Je ne sais pas si les PC de contre-terrorisme cogitent sur tous les moyens de faire des morts de façon spectaculaire. Pour ma part, j’en imagine quelques-uns que je tairai pour ne pas être accusé d’incitateur ou de complice, et en particulier certains dont je m’étonne déjà qu’ils n’aient pas été déjà explorés.

Un article récent du Monde International indique le cycle désormais binaire d’emploi des unités militaires qui mobilise davantage les effectifs sur le « théâtre hexagonal » que pour les opérations extérieures, et supprime les nécessaires entraînements, pour ne pas dire permissions et vie de famille. À ce rythme, il est fort douteux que cette « drôle de guerre » fasse de la France un vainqueur…

Cependant, on ne manque pas de nous indiquer, après chaque nouvelle attaque, que nos forces aériennes redoublent de frappes en signe de représailles. D’ailleurs, et une fois encore, le porte-avions qui devait connaître une longue période de pause technique va repartir au front, ordre ultime du Président ! Doit-on attendre de l’ennemi la montée en puissance pour lui répondre de même sur son propre terrain ?

Et si, définitivement, nous prenions l’initiative en déployant assez de bombardiers, d’hélicoptères d’attaque, d’unités spéciales et autres moyens offensifs pour réduire enfin l’espace de Daech à un camp de concentration ? Quitte à délester Sentinelle…

Henri Gizardin

Source ; Boulevard Voltaire

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