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jeudi, 28 juillet 2016

Daesh. En France, la stratégie du chaos

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L'escalade est terrible. Non seulement les actes terroristes se multiplient. Mais leurs cibles et leurs modes opératoires semblent franchir à chaque fois un cran supplémentaire. Et forcent la main de l'Exécutif, acculé, hébété par les coups qui pleuvent.

Après Vigipirate, et Sentinelle, après l'état d'urgence, les nouvelles lois antiterroristes et la réserve opérationnelle, quoi pour tenter d'enrayer l'infernale mécanique terroriste ? Daesh, c'est la stratégie du chaos. Chaque coup vise un point sensible, fragile, de nos institutions. Démonstration avec l'attentat d'hier, qui lance ou relance de fiévreux débats.

« Justice laxiste »

L'accusation a été relancée, à peine dévoilé le parcours de l'un des deux assaillants, jeune majeur, connu de la justice antiterroriste (deux tentatives de départ en Syrie dont une alors qu'il était mineur). Adel K. avait été mis en examen en mai 2015 pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Placé en détention provisoire, il avait bénéficié en mars dernier d'une mesure de libération conditionnelle (bracelet électronique), obtenue malgré l'opposition du parquet antiterroriste.

Pas besoin de preuves ?

Le même assaillant était fiché « S ». Les fiches « S » sont destinées à amener du renseignement sur des personnes soupçonnées d'atteinte à la sûreté de l'État ou simplement en lien avec elles. Le but de la fiche « S » est de contribuer à établir l'environnement de ces personnes, leurs déplacements et donc à confirmer, ou pas, ces simples soupçons. Fin novembre 2015, Bernard Cazeneuve avait évoqué le nombre de 10.500 fichés « S » en France, incluant aussi bien les islamistes radicaux que les militants d'extrêmes gauche et droite, les hooligans (...). À droite, plusieurs responsables demandent à enfermer les fichés « S » pour islamisme radical.

Affrontements intercommunautaires

L'attentat d'hier a clairement fait tomber de nouvelles barrières. Invectives, insultes, appels au meurtre se sont multipliés sur les réseaux sociaux, encouragés par les messages de plusieurs leaders d'extrême droite (« Ils tuent nos enfants, assassinent nos policiers et égorgent nos prêtres. Réveillez-vous ! ») ou de droite conservatrice. Des messages qui font écho à la crainte exprimée en mai dernier par le patron de la Sécurité intérieure, Patrick Calvar : « L'ultra droite n'attend que la confrontation (...) Encore un ou deux attentats et elle adviendra. »

Les fractures sur ces points sensibles renvoient à une question : face à des gens qui ne jouent pas, selon nos règles, faut-il s'en tenir à celles-ci ? Faut-il respecter l'État de droit, réduit hier par Nicolas Sarkozy au rang d'« arguties juridiques, précautions, prétextes à une action incomplète » ? Combien de temps cette digue fondatrice tiendra-t-elle encore ?

herve chambonniere

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