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mardi, 09 août 2016

Réflexions sur l’État de droit

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État de droit ! Nos politiques se gargarisent de ce mot, pour eux l’alpha et l’oméga de la démocratie. Au nom de l’État de droit, aucune mesure vigoureuse et immédiate n’est possible contre ceux qui nous agressent. L’État de droit est garant des libertés publiques, y compris de celles des assassins pris les armes à la main. Rien ne se peut qui ne soit décidé par un juge, susceptible d’appel, rejugé, avec nouvel appel, cassation, Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), sans oublier le laxisme judiciaire, le pouvoir discrétionnaire du juge d’application des peines et le droit de grâce présidentiel.

Imaginons, un instant, que la déchéance de la nationalité française frappant un criminel binational soit une mesure administrative, non susceptible d’appel, d’effet immédiat, avec saisie des biens et placement sans limite de temps dans un centre de rétention en attendant l’expulsion vers l’autre pays. Hors le placement, c’est à peu près ce qui se passe pour les délits routiers. La mesure serait de grande conséquence. Mais rien de tel n’est possible dans l’État de droit. Les dernières déchéances n’ont été prononcées qu’après cinq années de procédure, et encore les déchus se sont-ils tournés vers la CEDH avec de bonnes chances d’éviter l’expulsion !

L’État de droit s’est construit avec la démocratie dont il est une des composantes. Ses mécanismes et ses effets sont le reflet d’une civilisation, de ses lois, de ses traditions, de son histoire. Il s’exprime dans la paix, par le libre consentement des citoyens. S’il advient que des allogènes se mêlent nombreux au peuple qui a mis en place son propre État de droit, et qu’ils apportent avec eux les ingrédients d’une civilisation différente, elle-même porteuse des éléments d’un autre État de droit. Alors l’État de droit initial trouve rapidement ses limites.

Lorsque la paix est compromise et qu’il faut se résoudre à la guerre, quelle que soit la forme que prend cette guerre, lorsque la paix civile elle-même est menacée, alors l’État de droit est caduc. Son maintien est paralysant. Il rend inopérants les mécanismes de défense et les pervertit. Ils en viennent à fonctionner à contre-courant, et frappent ceux qui refusent l’inertie. De nombreux criminels potentiels courent les rues cependant qu’est condamné le porteur de lardons. Porter des lardons, armes par destination, devient plus grave que manifester violemment – et injustement — contre la police, avec destruction de biens publics, incendie de voiture, caillassage de commissariat, agression de passants, pillage de magasins. Le lardon, c’est six mois (avec sursis, mais tout de même !). L’émeute, c’est… rien ! Ou si peu de chose.

L’heure est venue de mettre un terme pour un temps à l’État de droit, et de l’ordre dans la maison. En dépit des dénégations officielles et de la conviction des idéologues, contre les enseignements de la sociologie moderne, malgré les avis du pape, il vit en France deux peuples et l’État de droit n’en protège qu’un, qui n’est pas celui des autochtones. Cette orientation malsaine est porteuse de terribles lendemains. Il est temps, grand temps, d’y renoncer.

Claude-Paul Rouquet

Source : Boulevard Voltaire



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