samedi, 20 août 2016
Angleterre : les cloches interdites de carillonner
Depuis plusieurs années, en Angleterre, musulmans et chrétiens se livrent une bataille rangée. Les uns pour interdire le son des cloches des églises et autoriser celui des minarets, les autres pour interdire le second et autoriser le premier à perdurer.
Le carillon des cloches des églises, un son millénaire jugé « irrespectueux » par des familles musulmanes, donc. Outre-Manche, comme le rapporte medias-presse.info, les plaintes pour le faire cesser se multiplient. La dernière en date vient du quartier de Kensington, à Londres, où des musulmans ont demandé « que cesse immédiatement l’activité du clocher de l’église parce que cela ne respecte pas les coutumes des voisins non chrétiens ». Message reçu cinq sur cinq par les autorités locales, qui ont ordonné la réduction du bruit émis sans préavis ni possibilité de réplique. Dans une banlieue de Londres, une demande similaire est même allée plus loin : que les chants à l’intérieur de l’église soient inaudibles de l’extérieur et que les fidèles rassemblés sur le parvis… parlent à voix basse !
Bref, tout signe religieux non musulman, pour partie de cette communauté, doit disparaître de son champ d’écoute et de vision. Disparaître tout court. Elle entend régner en maître partout où on la laisse s’implanter. En 2008, Munir Christi déposait, d’ailleurs, une demande pour que puisse être diffusé l’appel à la prière. Un brave monsieur, cet imam d’Oxford, car, soucieux d’éviter un choc des cultures, il se ravisera aimablement en ne proposant plus que l’appel du vendredi – « qui n’imposera pas quoi que ce soit à quiconque » puisqu’il « ne sera pas entendu sur la totalité d’Oxford », affirmait-il à Reuters – au lieu des… cinq par jour initialement proposés. Oxford, 150.000 habitants dont 7.000 de confession islamique. Londres, 1,5 million de musulmans en 2001, 2,7 millions en 2011. Des revendications portant de plus en plus atteinte à l’âme d’un pays chrétien parce que le nombre de musulmans augmente. Mathématiquement, démographiquement, et tristement logique. Comme l’élection du maire musulman de Londres au printemps dernier.
Et pourtant, regardez aux États-Unis. Eh bien, avec seulement 1 % de musulmans, à Phoenix (Arizona), un prêtre de l’Église du Christ-Roi a été reconnu coupable et condamné à 3 ans de probation et 10 jours de prison pour les avoir fait sonner, les cloches ! Sur la plainte d’une seule personne.
Si l’Angleterre et les États-Unis semblent, sans aucun état d’âme, décidés à renier leurs racines chrétiennes, en Turquie musulmane, c’est un tout autre son de cloche ! En 2014, suite à la plainte insolite auprès de son agence de voyages d’un couple de touristes allemands dérangés par le bruit du muezzin à 6 h du matin, la Cour a déclaré : « L’appel à la prière est de coutume en Turquie et est comparable avec les cloches de l’église dans un pays chrétien. » Et, très drôle, la conclusion du site ajib : « Lorsqu’on entreprend de passer des vacances dans un pays musulman, il faut bien s’attendre à entendre l’appel de la prière, cet appel faisant partie intégrante des pratiques religieuses du pays… »
Et lorsqu’on décide de s’installer dans un pays chrétien ?
« Afin de détruire un pays, il faut d’abord détruire ses racines », disait Alexandre Soljenitsyne. Minarets contre clochers, la guerre est déclarée.
Caroline Artus
11:29 | Lien permanent | Commentaires (0)
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