vendredi, 02 septembre 2016
Testing islamiste
L’été a été marqué par une polémique que certains qualifient avec un peu trop d’empressement de dérisoire. Cachez ce burkini que je ne saurais voir, ou libérons les femmes, c’est selon. À cela s’ajoute le cas odieux de ce restaurateur lynché sur la place publique pour acte manifeste d’islamophobie.
Je pense que ces deux faits sont tout sauf anecdotiques. Ils sont, au contraire, la traduction manifeste d’une offensive politique de la part d’une frange conquérante de tenants d’un islam militant et radical. En balayant d’un revers de la main ces deux histoires différentes et pourtant si proches, on annihile notre capacité de résistance et on permet une nouvelle fois à nos ennemis de tester nos capacités de résistance.
En rentrant un peu plus en profondeur dans ces faits divers, on constate que le hasard fait quand même bien les choses. Cette femme voilée et humiliée publiquement sur la plage a trouvé un téléobjectif compatissant pile au bon moment. Que faisait donc ce photographe les instants d’avant, lorsque, par deux fois, cette dame a été avertie dans le calme que sa tenue était inappropriée ? Que doit-on penser de la persistance de cette dame à revenir une troisième fois sur les lieux, sans effets de plage ?
Nous savons que le contexte est souvent déterminant. Et en matière de contexte, nous restons également sur notre faim dans le voyage qui nous emmène dans ce restaurant de Tremblay-en-France dont je tairai le nom pour ne pas l’accabler. Quelle chance d’avoir retrouvé un peu de batterie sur son téléphone portable pour filmer une agression verbale sortie totalement de son contexte. L’entrée au restaurant a été refusée à deux musulmanes. Soit. Dès lors, pourquoi les avoir laissées s’asseoir, parcourir la carte et servir ces deux verres que nous voyons au premier plan ? Le restaurateur est donc à ce point déséquilibré (mot à la mode quand il s’agit de nommer les loups solitaires un peu trop visibles ces derniers temps) qu’il a spontanément « pété les plombs » sans penser une seule seconde que cela mettrait un terme à sa carrière ? Ce dernier a été lynché médiatiquement et la vidéo s’est retrouvée à faire le buzz sur une page Facebook depuis supprimée (une certaine Karima Abdel Rahman Bint Mohammed) près de 10 heures avant sa connaissance par les médias…
Jusqu’au plus haut niveau de l’État, on a pris immédiatement position sans connaître à un seul instant la version de ce restaurateur. La présomption d’innocence ne s’applique qu’aux ennemis de la République, il est vrai. Aujourd’hui, on a totalement renversé les charges. Le restaurateur, qui s’est depuis excusé, a dû déménager et est menacé de mort. Sa vie est fichue. Les deux jeunes filles sont, quant à elles, totalement libres et on ne leur demande aucune explication. Le coupable est devenu victime. Mais que n’aurait-on dit si deux jeunes filles en haut de maillot de bain s’étaient présentées dans un restaurant musulman ? Provocation, stigmatisation, coup de canif dans le contrat du vivre ensemble et jugement devant les tribunaux de l’islamophobie.
Ces deux cas, pourtant si différents, ont un dénominateur commun. Mon intime conviction est que, n’ayant pu obtenir la division espérée (les actes de vengeance, la chasse aux musulmans), l’islam politique cherche à présent à fabriquer des victimes, des martyrs. Une France à ce point attaquée, et qui continue à tendre l’autre joue, c’est une situation inespérée. Comme les barrières face à l’obscurantisme tombent les unes après les autres, on continue d’être testés. Jusqu’à quel point sommes-nous capables d’accepter les demandes communautaristes et les simagrées toujours plus absurdes ?
Même le Conseil d’État se met à faire de la politique en disant le droit, son droit. Car, en effet, il y avait bien d’autres moyens juridiques de suivre les arrêtés anti-burkini et de conforter ainsi notre vision de la société, notre société. En donnant raison aux signes apparents de l’islamisme au nom d’une conception partiale de la liberté, on accepte une fois de plus de victimiser ceux qui ont décidé de nous combattre. Et eux iront jusqu’au bout.
Thibaut Ronet
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