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mardi, 20 septembre 2016

Islam : les militants du FN attendent plus de Marine Le Pen

Contrairement à nombre de ses militants et à Éric Zemmour, la candidate du FN considère cette religion comme compatible avec la République.

Dans son discours de clôture des Estivales de Fréjus, Marine Le Pen a critiqué les méfaits de la mondialisation, parlé des agriculteurs, des policiers, des commerçants, des « espèces exterminées », et du droit des femmes. Mais ce dimanche à Fréjus, la présidente du Front national, qui avait été la première à mettre les mots « islamisme radical » sur les attentats de Charlie, n'a pas prononcé une seule fois les mots « islam » ou « islamisme », comme l'ont fait les cadres du parti lors des différentes tables rondes sur l'immigration ou le terrorisme.

Le fondamentalisme islamique éludé 

 Si les candidats Les Républicains à la primaire réclament l'internement des fichés S ou le contrôle du culte musulman par l'État, la question du fondamentalisme islamique est éludée par la présidente du Front national. Cette dernière se contente de l'évoquer de manière implicite par l'angle du souverainisme, de la laïcité et de l'égalité des sexes. Pour elle, la perte de contrôle de nos frontières entraîne une « immigration massive bouleversant tous les acquis de la laïcité, de la libération des femmes et du pacte républicain ».

Marine Le Pen, annoncée qualifiée au second tour mais qui ne serait pas élue présidente selon la plupart des études d'opinion, cherche ainsi plus à rassurer et rassembler tous les Français derrière elle, quelle que soit leur religion, ou leur origine, qu'à flatter les bas instincts de ses militants. Elle laisse le terrain aux Républicains, convaincue que sur l'islam, le FN n'a pas à donner de gages d'hostilité. La candidate de la France apaisée a même répondu par l'affirmative lorsqu'un journaliste lui a demandé si l'islam était compatible avec la République, le 11 septembre sur TF1.

 « Cheval de Troie chevènementiste »

Une position qui lui a valu de violentes critiques dans le dernier ouvrage du polémiste Éric Zemmour. « Elle se trompe de combat, elle a vingt-cinq ans de retard. Le combat de la souveraineté n'est pas méprisable, il est indispensable. Sauf qu'une République islamique française pourrait être souveraine, mais ce ne serait plus la France », écrit-il. Il a également accusé la patronne du FN d'être une candidate « de gauche »,  « complètement endoctrinée par Philippot », ce « cheval de Troie chevènementiste ».

À Fréjus, ces attaques ont été minimisées par la patronne du FN et son bras gauche, Florian Philippot, qui concèdent seulement « des accords et des désaccords ».

Il faut dire que sur l'islam, les militants du FN semblent plus sensibles au discours musclé d'Éric Zemmour qu'à celui, beaucoup plus policé, de Marine Le Pen.

Rand A. Khalek, Hugo Domenach

Le Point

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