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jeudi, 06 octobre 2016

Démission de la dirigeante du parti anti-immigration UKIP

 

 






Le parti britannique anti-immigration UKIP a connu un nouveau rebondissement à sa tête avec la démission de sa dirigeante Diane James, après 18 jours seulement, qui survient après le départ surprise de l'emblématique Nigel Farage et l'exclusion inattendue du favori à sa succession Steven Woolfe.
 
«Il est devenu évident que je n'ai pas assez d'autorité, ni le soutien de tous mes collègues membres du Parlement européen et des responsables du parti, pour mettre en oeuvre les changements que j'estime nécessaires et sur lesquels j'ai basé ma campagne», a expliqué Diane James sur son compte Twitter.

«Pour des raisons personnelles et professionnelles, en conséquence, je ne continuerai pas le processus électoral» pour finaliser sa prise de fonction, a-t-elle ajouté, précisant qu'elle restait députée européenne sous la bannière du parti.

Selon le Times, elle serait sous le choc après avoir reçu un crachat dans un train la semaine précédente et avait également des réticences à mener le parti sans garantie sur son financement. Pour d'autres médias, ce sont les problèmes de santé de son mari qui l'ont poussée à se retirer.

Le président de l'UKIP Paul Oakden a pris acte «avec regrets» de cette décision, précisant qu'il convoquerait d'urgence le Comité exécutif national (NEC) du parti pour préparer un nouveau processus électoral interne.

«Bien que cette décision soit regrettable, Diane est en droit de la prendre. Nous la remercions pour tout son travail en tant que dirigeante», a-t-il déclaré.

Le député européen conservateur Sajjad Karim a affirmé sur Twitter avoir «pu sentir le malaise» lors d'une conversation avec Diane James.

Diane James avait été choisie par les militants de l'UKIP pour prendre les rênes de ce parti après le retrait de Nigel Farage. Le cofondateur de l'UKIP en 1993, avait, à la surprise générale, annoncé sa démission quelques jours après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de leur pays de l'Union européenne, le 23 juin, estimant sa mission «accomplie».

Députée européenne, Mme James, 56 ans, a travaillé pendant 30 ans dans le secteur de la santé. Porte-parole de l'UKIP, elle s'était engagée à faire de sa formation politique le «parti officiel de l'opposition» à la place du Parti travailliste après les prochaines législatives de 2020.

Sa démission soulève la question d'un éventuel retour de Nigel Farage à ce poste, bien que celui-ci ait exclu une telle possibilité.
«Pas pour dix millions de dollars», a déclaré M. Farage à l'agence britannique Press Association, alors que sa succession a d'ores et déjà connu son lot de turbulences.


Retour en jeu de Woolfe? 


Un autre successeur possible pourrait être Steven Woolfe, député européen qui avait été le grand favori pour la présidence mais a été exclu du scrutin début août pour avoir remis son dossier de candidature avec 17 minutes de retard.

Evoquant des problèmes d'ordinateur, M. Woolfe s'était dit «profondément déçu» et avait accusé le Comité exécutif national du parti de n'être «pas adapté à l'objectif».

La décision du parti de l'exclure de la course avait entraîné la démission immédiate de trois de ses membres qui considéraient qu'elle avait été dictée par la volonté des centristes du parti d'empêcher Steven Woolfe de concourir alors qu'il était, selon eux, le plus populaire auprès des adhérents du parti.

«Si nous n'avons pas un candidat compétent et à l'aise avec les médias, ce pourrait bien être la fin du parti», avait alors mis en garde l'un des démissionnaires, Michael McGough.

Steven Woolfe avait en outre le soutien de Nigel Farage et du principal pourvoyeur de fonds de l'UKIP, l'homme d'affaires Arron Banks, qui a jugé que l'exclusion de son protégé s'apparentait à un «putsch».

L'UKIP est devenu la troisième force politique britannique après avoir obtenu le vote de 3,8 millions de Britanniques (12,6% des votes, mais un seul député) lors des législatives de mai 2015. Il ne compte qu'un député en raison du scrutin majoritaire uninominal en vigueur dans le pays.

Lapresse.ca 

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