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vendredi, 21 octobre 2016

Ras-le-bol des policiers : le mouvement s'étend partout en France

 

 

L e gouvernement français s'est mobilisé ce mercredi 19 octobre pour répondre au ras-le-bol des policiers qui réclament davantage de moyens alors que la fronde vire à la polémique politique et essaime dans l'Hexagone. 

Quelque deux cents policiers se sont encore rassemblés ce mercredi soir sur la place de la République à Paris mais aussi en région à Montpellier (voir vidéo) et à Béziers, signe de l'exaspération des policiers qui s'exprime depuis 48 heures. Face à un mouvement qui essaime également à Marseille, Nice, ou encore Rennes, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve a reçu "en urgence" les syndicats de police, qui tentent de canaliser la colère des fonctionnaires sur le terrain.

 
Il leur a annoncé le lancement ce lundi d'une concertation sur tout le territoire sur les revendications des policiers, avec mise en oeuvre rapide des mesures retenues. Le garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas devait ensuite rencontrer les syndicats dans la soirée. De son côté, le président François Hollande a fait savoir mercredi qu'il partageait l'indignation des policiers après l'attaque contre leurs collègues. Il a aussi rappelé "le soutien qui a été toujours le sien et celui du gouvernement auprès des forces de sécurité".


Les policiers demandent renforts et sanctions

 

Le mouvement qui a gagné plusieurs villes en France après une manifestation improvisée sur les Champs Elysées fait suite à une attaque au cocktail Molotov d'un véhicule de police à Viry-Châtillon (sud de Paris) le 8 octobre, lors de laquelle un fonctionnaire de 28 ans a été très grièvement brûlé. Sa collègue, âgée de 39 ans, également grièvement brûlée, a quitté l'hôpital mardi soir, selon le directeur général de la police nationale (DGPN), Jean-Marc Falcone. Le patron de la police a dit comprendre "l'exaspération, les craintes et les angoisses" des agents, tout en déplorant que certains aient "utilisé des véhicules" et des "moyens" de la police pour manifester "pendant leurs heures de service".


Parti en banlieue mardi pour rappeler ses troupes à l'ordre, il est reparti sous les huées de quelque 400 fonctionnaires venus soutenir leurs collègues menacés de sanctions. Les policiers sur le terrain exigent des renforts, des moyens, se plaignent d'un surplus de gardes dites "statiques" ou de "mission indues" et réclament que la justice sanctionne sans faille les auteurs de violences. Ils "veulent une réponse pénale aux agressions et à la violence dont ils sont victimes", a expliqué le secrétaire général d'Alliance, Jean-Claude Delage.

En pleine campagne électorale

 

Un autre syndicat, Unité-Police SGP-FO, a pour sa part appelé à une manifestation silencieuse, "une marche de la colère policière et citoyenne", le mercredi 26 octobre, encourageant la population à y participer. En pleine campagne électorale à quelques mois de l'élection présidentielle, la grogne des policiers suscite une empoignade politique : la droite et l'extrême droite critiquent durement le gouvernement qui dénonce en retour l'instrumentalisation des policiers. Le patron des socialistes Jean-Christophe Cambadélis a dénoncé la "patte" du parti d'extrême droite Front national dans les manifestations de policiers.

 Les policiers français ont déjà manifesté par le passé pour s'élever contre le laxisme supposé de la justice ou contre leurs conditions de travail: en mai 2016, ils étaient dans la rue pour dénoncer la haine "anti-flic" lors de manifestations sociales, et en avril 2016, ils avaient défilé pour réclamer l'augmentation de leur prime de risque.

Midilibre 

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