Sa beauté irradie sous le hijab qui lui entoure délicatement le visage depuis son plus jeune âge, Halima Aden, 19 ans, une Américaine musulmane originaire de Somalie, est sans conteste l’outsider inattendu du concours Miss Minnesota qui aura lieu les 2 et 3 décembre, à Burnsville.
Prétendante atypique, voire hors-normes, à un diadème scintillant particulièrement convoité, la jeune fille, gracieuse et gracile, qui n’a rien oublié de sa jeunesse passée dans les camps de réfugiés au Kenya avant de trouver refuge en famille à Saint-Cloud, en plein cœur du Minnesota, semble sereine à l’approche du grand jour, ne craignant pas d’affronter les regards et les jugements, même les plus interloqués, réprobateurs et sans appel.
Cette postulante pas comme les autres, dont la candidature a été examinée avec interêt et bienveillance par Denise Wallace, la co-directrice du concours, qui voit en elle le symbole de la diversité que veut valoriser son grand show annuel, a été autorisée à se démarquer de ses rivales, incarnant l’exception à la règle sur un podium où les canons de beauté sont standardisés et les attraits physiques dévoilés.
Sur une scène qui sacralise davantage le culte du corps que la beauté intérieure, Halima Aden s’apprête à faire sensation devant le jury et des millions de téléspectateurs, revêtue de robes de soirée couvrantes et d’un burkini. Elle est convaincue du bien-fondé de sa présence dont elle sait pertinemment qu’elle risque fort d’être considérée comme incongrue, dans et en dehors de la sphère musulmane.
« Ce spectacle représente tellement plus que la seule valorisation de la beauté féminine. Les messages des candidates sont toujours positifs, pleins de bonnes intentions », a déclaré la première prétendante, musulmane et voilée, au titre de Miss Minnesota, ajoutant en anticipant les critiques : « Je ne vois pas pourquoi j’aurais dû renoncer à mon hijab pour participer au concours. J’espère que ce podium sera un tremplin pour montrer au monde qui je suis et dissiper les idées fausses sur l’islam et les musulmanes voilées », a-t-elle insisté.
Alors que l’on observera au passage que le port du burkini, loin de déclencher l’hystérie collective, a été non seulement approuvé par Denise Wallace, mais estimé en parfaite adéquation avec les valeurs prônées par l’Organisation des concours de Miss visant à promouvoir la beauté de toutes les femmes, sans exclusive, les spéculations vont bon train, Outre-Atlantique, sur les chances d’Halima Aden de surclasser ses concurrentes.
Si jamais la jeune femme venait à créer la surprise en montant sur la première marche du podium, ce serait alors une reine de beauté en tout point incomparable qui ferait ses premiers pas, sous les feux des projecteurs, sur la scène ultra-médiatisée de Miss USA, entrant par là même dans les annales du grand concours qui fait rêver plus d’une Américaine.
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