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vendredi, 02 décembre 2016

Mille trois cents réfugiés bientôt hébergés chez des particuliers

La ministre du logement Emmanuelle Cosse a présenté jeudi 30 novembre le résultat de l’appel à projets pour l’hébergement citoyen de réfugiés. 1 361 migrants ayant obtenu l’asile vont pouvoir être hébergés entre trois et douze mois par des particuliers volontaires. Onze associations ont été sélectionnées pour organiser cet accueil.

 Depuis décembre 2015, Maïsara, un jeune réfugié libyen de 27 ans, vit chez Robert, retraité parisien. En 2015, Robert, qui se demandait comment apporter sa pierre à l’accueil des migrants, s’est inscrit à l’association Singa, qui a créé CALM (Comme à la Maison), une application destinée à mettre en contact réfugiés et particuliers prêts à les loger.

 Désormais, Maïsara dispose d’une chambre chez Robert. Ensemble ils partagent des repas. Mais pas seulement. Apprentissage du français, soutien dans les démarches administratives, aide à la recherche d’emploi, le compagnonnage a bien fonctionné. Il y a trois mois, Maïsara a trouvé un emploi dans la protection incendie. Désormais, il cherche un logement autonome.

 

Un appel à projets

 

Exemplaire, la belle histoire de Maïsara et de Robert peut-elle faire des émules ? C’est en tout cas le pari de l’appel à projets lancé le 10 août dernier par Emmanuelle Cosse pour développer « l’expérimentation de dispositifs d’hébergement de réfugiés chez les particuliers ». Au départ calibré pour accueillir 1 000 réfugiés pendant deux ans, l’appel d’offres a rencontré plus de succès que prévu. Au total, 1 361 réfugiés vont pouvoir être hébergés dans des domiciles en région parisienne, mais aussi du côté d’Amiens, de Perpignan, de Lille, de Tours, ou encore de Lorient.

Sur les 19 structures qui ont candidaté pour organiser cet accueil particulier, 11, déjà connues pour leur expérience dans l’accueil des migrants et leur réseau de bénévoles de proximité, ont été retenues, a indiqué Emmanuelle Cosse, la ministre du logement, mercredi 30 novembre. Singa prendra en charge 400 réfugiés, souvent en association avec des partenaires locaux ; le Samu social organisera l’hébergement de 336 personnes ; la Fédération de l’entraide protestante s’occupera de 200 réfugiés. Et d’autres petites structures, comme la Pierre Blanche, Apremis, Entr’aide ouvrière, ou encore Horizon 77, en accueilleront chacune quelques dizaines.

 Le soutien de l’État à « la France bienveillante »


« Non seulement on trouve plus de familles volontaires qu’on le pensait, mais on a aussi des gens qui se portent bénévoles pour les accompagner », explique Pierre Dhonte, de l’association La Pierre Blanche, qui organise ce type d’accueil depuis deux ans dans les Yvelines et pilotera cette fois l’hébergement de 40 réfugiés. « Ce type de programme trouve un vrai écho auprès de la population », abonde Étienne Demangeon, président de l’Apremis, qui, pour accueillir 25 réfugiés près d’Amiens, va puiser dans le vivier de familles déjà volontaires.

« Avec cet appel à projets, commente Emmanuelle Cosse, j’ai voulu que les politiques publiques soutiennent cette France bienveillante, qu’elles la reconnaissent et lui donnent les moyens de structurer son action. Non pas à la place des grands dispositifs d’accueil d’État, mais en complément, avec la vitalité et l’originalité citoyennes. »

Un accueil gratuit pendant un an maximum

 

Selon le cahier de charges du projet, seules les personnes majeures et volontaires ayant déjà obtenu leur statut de réfugié pourront bénéficier de cet hébergement solidaire et gratuit, même si une participation symbolique, en fonction des ressources du réfugié, peut aussi être demandée. Pour accueillir, il faut pouvoir offrir une chambre privative, un canapé ne pouvant suffire. Car si cet hébergement citoyen ne saurait être pérenne, l’accueillant s’engage tout de même sur une durée qui peut aller de trois mois à un an.
L’accueillant pourra toutefois s’appuyer sur une association partenaire, qui sera l’interlocuteur central du projet. C’est à elle que revient ainsi la mise en relation entre les réfugiés candidats et les familles volontaires. « Nous allons voir les familles au domicile pour évaluer les motivations et vérifier aussi que le projet est bien porté par toute la famille », explique ainsi Christine Laconde, directrice générale du Samu social de Paris. Il revient aussi à l’association de régler les éventuels problèmes. C’est surtout à elle de s’occuper de l’accompagnement du réfugié, qu’il s’agisse du suivi médical, de l’apprentissage de la langue, de l’aide aux démarches administratives, à la recherche d’un emploi et d’un logement autonome pérenne.

Pour cela, les associations recevront 1 500 € d’aide par an et par réfugié suivi.

Nathalie Birchem
 

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