La mosquée Al Rawda à Stains a-t-elle été « le repaire d’une filière djihadiste » ? Son imam a-t-il joué le rôle « de catalyseur de ces idées radicales » ? C’est ce qu’affirme, ce vendredi, la représentante du ministère de l’Intérieur, devant le tribunal administratif de Montreuil. La juridiction doit statuer sur le bien-fondé de l’arrêté préfectoral qui a conduit, le 2 novembre dernier, la fermeture de la salle de prière du quartier du Moulin-Neuf. Le préfet de Seine-Saint-Denis estimait que ses activités étaient de nature à faire courir un trouble à public en raison des prêches radicaux de l’un des imams.
Dans la salle du tribunal, Salih Attia, président du centre culturel franco-égyptien qui gère la mosquée. C’est lui qui a déposé la requête en référé-liberté. Il demande la suspension de l’arrêté. Derrière Salih Attia, trois femmes en hidjab semblent tomber des nues à la lecture de la « note blanche » du ministère de l’Intérieur, un document confidentiel de quatre pages rédigé par les services de renseignement. Il vise « un imam tenant des prêches radicaux, prônant l’application de la Charia (loi islamique) sur le territoire français ». Or, aucun enregistrement, ni témoignage direct n’ont permis de confirmer ce point. Réputé salafiste, « l’imam Hatem Rounzo, n’a jamais été assigné à résidence », souligne l’avocat Vincent Brengarth (du cabinet de William Bourdon).
En revanche, il a été établi que la mosquée de Stains a été fréquentée par les plus fervents partisans du djihad (lire ci-dessous).
La présence de cette nébuleuse radicale discrédite-t-elle pour autant la salle de prières ? Me Brengarth, avocat de l’association, rejette l’analyse : « Plusieurs centaines de personnes fréquentent régulièrement cette mosquée. C’est le sens même d’une mosquée ou d’une église : on ne sélectionne pas les fidèles à l’entrée. Il est impossible savoir qui est radical et qui ne l’est pas. » Avant de lâcher : « Si on le savait, il faudrait fermer la moitié des mosquées du 93 ».
Les accusations contre le lieu de culte ne cadrent pas, selon son avocat, avec la personnalité de Salih Attia. D’origine égyptienne, il a une réputation de modéré, proche de l’imam Chalghoumi de Drancy. Il a multiplié depuis les attentats les signes d’ouverture en participant notamment à la marche du 11 janvier 2015, place de la République. Ce père de famille a été confronté à la radicalisation de deux de ses fils. En 2012, ces deux trentenaires sont partis faire le djihad en Syrie, transitant par l’Algérie. « Je n’ai plus de leurs nouvelles depuis 2012, confie-t-il au tribunal. Mes fils n’ont jamais fréquenté cette mosquée que j’ai reprise en 2013 ».
La décision du tribunal est attendue le 6 décembre prochain.
Dans la salle du tribunal, Salih Attia, président du centre culturel franco-égyptien qui gère la mosquée. C’est lui qui a déposé la requête en référé-liberté. Il demande la suspension de l’arrêté. Derrière Salih Attia, trois femmes en hidjab semblent tomber des nues à la lecture de la « note blanche » du ministère de l’Intérieur, un document confidentiel de quatre pages rédigé par les services de renseignement. Il vise « un imam tenant des prêches radicaux, prônant l’application de la Charia (loi islamique) sur le territoire français ». Or, aucun enregistrement, ni témoignage direct n’ont permis de confirmer ce point. Réputé salafiste, « l’imam Hatem Rounzo, n’a jamais été assigné à résidence », souligne l’avocat Vincent Brengarth (du cabinet de William Bourdon).
En revanche, il a été établi que la mosquée de Stains a été fréquentée par les plus fervents partisans du djihad (lire ci-dessous).
La présence de cette nébuleuse radicale discrédite-t-elle pour autant la salle de prières ? Me Brengarth, avocat de l’association, rejette l’analyse : « Plusieurs centaines de personnes fréquentent régulièrement cette mosquée. C’est le sens même d’une mosquée ou d’une église : on ne sélectionne pas les fidèles à l’entrée. Il est impossible savoir qui est radical et qui ne l’est pas. » Avant de lâcher : « Si on le savait, il faudrait fermer la moitié des mosquées du 93 ».
Les accusations contre le lieu de culte ne cadrent pas, selon son avocat, avec la personnalité de Salih Attia. D’origine égyptienne, il a une réputation de modéré, proche de l’imam Chalghoumi de Drancy. Il a multiplié depuis les attentats les signes d’ouverture en participant notamment à la marche du 11 janvier 2015, place de la République. Ce père de famille a été confronté à la radicalisation de deux de ses fils. En 2012, ces deux trentenaires sont partis faire le djihad en Syrie, transitant par l’Algérie. « Je n’ai plus de leurs nouvelles depuis 2012, confie-t-il au tribunal. Mes fils n’ont jamais fréquenté cette mosquée que j’ai reprise en 2013 ».
La décision du tribunal est attendue le 6 décembre prochain.
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