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lundi, 06 février 2017

L’État islamique détruit le patrimoine commun de l’humanité


Plus d’un mois après la reprise de Palmyre par l’État islamique, le massacre patrimonial reprend… Deux monuments antiques, dont le tétrapyle (un édifice de seize colonnes), ont été détruits, a annoncé, vendredi 20 janvier, le chef des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim, que le collectif Culture et Libertés du Rassemblement Bleu Marine avait interrogé. Également détruite par les terroristes islamistes, la façade du théâtre romain de la ville où s’était produit un orchestre russe, juste après la libération de la ville.
 
« Dès le premier jour, je m’attendais à un tel scénario. Nous avions déjà été témoins de la terreur lors de la première occupation de la ville et, franchement, je ne pensais pas que Palmyre serait occupée une seconde fois. La bataille pour Palmyre est culturelle et pas politique. Je n’ai pas compris comment la communauté internationale et les acteurs du conflit syrien ont accepté que Palmyre tombe », a déclaré Maamoun Abdelkarim. Nous assistons à un véritable drame. Selon l’Organisation des Nations unies, « environ 60 % de la vieille ville d’Alep a été gravement endommagée, et 30 % totalement détruite ».

L’islamisme contemporain pratique la politique de la tabula rasa : il est à la fois réactionnaire avec le moderne et destructeur du passé. Cette théologie représente l’aboutissement d’un monde de l’unique, créateur d’un homme nouveau entièrement soumis au fait religieux, tant juridiquement que politiquement. On comprendra, donc, que la destruction des traces préislamiques dans le monde musulman est une tâche de première importance pour ces idéologues. Comme en témoignait, l’an passé, le saccage du musée des antiquités de Mossoul.

Une vidéo publiée le 26 février 2015 par l’État islamique montrait plusieurs de ces monstres détruisant à la masse des œuvres inestimables datant du VIIe siècle avant Jésus-Christ.

Notamment, et prioritairement, les statues anthropomorphes ou « païennes ». Ces trésors n’avaient pas de prix, ils étaient l’héritage indivis des habitants de l’Irak et, plus largement, de l’humanité. Les barbares nihilistes de l’État islamique nous ont privés de témoignages importants sur la vie de ces ancêtres lointains, et sur la beauté de leur art. Le crime est irréparable, majeur, et vient s’ajouter à la longue série d’abjections dont ils se sont rendus coupables et qu’ils paieront un jour.
 
L’Union européenne n’a pas pris la mesure du danger, se trompant constamment sur la stratégie à mener en Syrie. Nain géopolitique, elle n’a pas plus pu que su faire entendre une voix commune car elle n’est pas une nation. Résultat : tous les États membres sont décrédibilisés dans cette région du monde, la France en tête. Nous aurions dû faire de la lutte contre l’État islamique la priorité des priorités, plutôt que de nous entêter à exclure l’État légal syrien représenté par Bachar el-Assad. En cherchant à l’abattre, nous n’avons fait que renforcer ces fameux « rebelles », qui sont le plus souvent des islamistes radicaux concurrents de l’État islamique…
  
Ces gens sont plus que des iconoclastes, ce sont des destructeurs de mémoire. Ils essaieront de faire la même chose en Europe si nous ne les en empêchons pas. Palmyre a été libérée une fois. Il faudra la libérer à nouveau.

Dominique Bilde

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