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vendredi, 03 novembre 2017

Soutien de Danièle Obono, le musulman Hamidou Anne déclare que la « France blanche et chrétienne est terminée » !

 

 

 

BREIZATAO – POLITIKEREZH (19/10/2017)

 

La libanisation raciale et religieuse de l’Hexagone se précise un peu plus chaque jour et l’affrontement politique se redéfinit logiquement en fonction des lignes ethno-confessionnelles. Le journal d’état « Le Monde » ne cache pas ses sympathies et vient de publier un texte célébrant l’éradication des populations blanches et chrétiennes en France.

Rédigé par un subsaharien musulman, Hamidou Anne, ce texte prend la défense de la militante suprémaciste noire gabonaise Danièle Obono, député mélenchoniste proche du PIR de Houria Bouteldja. Il conclut son propos en se félicitant de la destruction des populations françaises historiques ainsi que de leur héritage.

Extraits (source) :

Il y aura d’autres Danièle Obono au Parlement français, dans les ministères et même un jour à l’Élysée, car la marche de l’Histoire est ainsi faite. La France blanche, chrétienne, au risque de terroriser certains petits esprits, est finie. Terminée. L’avenir du monde est le métissage avait prédit un illustre français, qui a siégé dans le même Hémicycle que Danièle Obono aujourd’hui : il s’appelait Léopold Sédar Senghor.

Le programme d’éradication ethnique est sans ambiguïté et le sera encore moins dans les années qui viennent. Car demain, ce sera la Bretagne qui sera infailliblement visée, dans les mêmes termes et par les mêmes acteurs, avec l’aide des mêmes traîtres et collaborateurs.

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Quels remèdes à l’actuelle déréliction ?

Bernard Plouvier, auteur, essayiste ♦

Tous les profonds penseurs et les concepteurs de projets (mirifiques) de société idéale, qui ont proliféré depuis les années 1980, sont unanimes : il faut rassembler les Nations autour d’une grande idée maîtresse et leur rendre une appétence pour la spiritualité

Outre que la religion est, comme l’activité sexuelle, un choix strictement individuel, on ne voit guère de solution particulièrement innovante. De même que l’on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces, force est de reconnaître que, depuis l’aube des temps historiques, voire avant, l’humanité s’est amusée à explorer toutes les formes possibles de spiritualité, sans qu’une en particulier ait réussi, en dépit de ses prétentions, à s’imposer de façon ubiquitaire, universelle, unique.

En 1929, un universitaire des USA, Joseph W. Krutch, a fait un tabac avec un livre, dont l’argumentation – excellente au demeurant – se résumait en quelques phrases. Aux USA, son livre, The modern temper. A study and a confession, est régulièrement réédité, alors qu’il n’a jamais été traduit en français (du moins à ma connaissance). « La théologie médiévale fait de la conduite de la vie une science exacte… Elle propose un plan de vie d’une délicieuse simplicité » (Krutch, 1929)… à condition de faire débuter cette sancta simplicitas au Ier siècle de notre ère et de mettre ces deux phrases au pluriel (car il a existé, dès les origines du christianisme, à peu près autant de théologies que de fortes têtes spirituelles), cette formulation est exacte.

Jusqu’à ce que les Lumières du XVIIIe siècle, puis les scientistes du siècle suivant s’en mêlent, les chrétiens étaient aussi heureux que les juifs ou les mahométans : pourvu qu’ils agissent de façon bonne, pure et droite (ou qu’ils se repentent amèrement en cas de faute et ne récidivent pas), ils étaient assurés d’être surveillés avec une affectueuse attention par la divinité, réputée ne vouloir que du bien à ses ouailles fidèles et les accueillir en son paradis (invention brevetée perse), si elles avaient fait plus de bien que de mal.

Même un athée doit reconnaître que ce schéma simple pouvait donner de bons résultats sociaux, sauf si un fou furieux s’estimait investi par sa divinité du soin de convertir tout ou partie des « infidèles ».

Martin Luther surenchérit même, au XVIe siècle, sur l’optimisme catholique. Les voies de la divine providence étant impénétrables, l’être humain devait suivre ce que dieu dictait à sa conscience : il ne s’agissait plus de libre-arbitre, mais de serf-arbitre… ce qui ouvrait la voie à une multitude d’interprétations, qui n’ont pas manqué.

Les progrès de la physique et de la biologie ont ridiculisé à jamais les fééries créativistes de la Genèse et rendus fort improbables certains « mystères ». Là-dessus, passa la tornade marxiste, dans laquelle de nouveaux Moïse des relations humaines promettaient un Eden terrestre, dans un avenir indéterminé et réservé au nouveau « peuple élu », celui des fils du prolétariat.
D’autres divinisèrent la Patrie et les Grands Ancêtres : Mustafa Kémal, Mussolini et les théoriciens nippons de la Plus Grande Asie, sont les plus connus. Un surdoué de la politique et de la stratégie, hélas atteint de paranoïa délirante, imposa le culte de la « race germano-scandinave » (ou Nord-Aryenne), d’où devait naître, au bout de mille ans de reproduction dominée par le racisme et l’eugénisme, la Surhumanité, rêvée par  Friedrich Nietzsche. Le nazisme et le marxisme débouchèrent sur la guerre et une série de génocides, le second mouvement accumulant infiniment plus de cadavres que le premier – qui avait davantage ciblé ses victimes, ce qu’on lui a reproché à juste titre.

De nos jours, toute spiritualité semble avoir disparu du discours médiatique. Dieu et l’assurance-vie éternelle ne sont plus que des produits de consommation, beaucoup moins demandés que les petits plaisirs du quotidien ou des vacances : prier ou se retentir sont choses moins amusantes qu’un jeu vidéo ou un gueuleton inhabituel.

Qui faut-il en accuser : les fabricants, les agents de publicité, la qualité des produits… ou, plus simplement, la veulerie des acheteurs ?

Il est évident qu’une grande civilisation a besoin de mythes fondateurs. Moïse, Jésus de Nazareth et leur émule Mahomet, Marx (Karl), Kémal, Mussolini ou Adolf Hitler ont donné des réponses… de moins en moins durables, du fait de l’accélération non pas « de l’histoire » – expression qui ne signifie rien -, mais des techniques au service de la violence et des ambitions.

En notre époque de profond doute existentiel et de veulerie grotesque, il reste deux possibilités, non liées à l’idée de divinité, mais qui ne les excluent pas : le culte des institutions ou le culte des grands ancêtres.

Dans la seconde option, c’est la Nation que l’on va glorifier, voire sanctifier. De fait, toute Nation a ses grands hommes et ses femmes d’exception. En France, tous les partis – de feu l’inénarrable PCF à l’Action française, en passant par les partis chrétiens ou populistes – ont annexé, un jour ou l’autre, la pauvre Barroise – que l’on a cru Lorraine- cette Jeanne d’Arc qui inventa le catholicisme nationaliste… ce qui était, effectivement, une hérésie !

Le mouvement nationaliste risque fort de dégénérer en mouvement régionaliste et, vues les conditions géopolitiques actuelles, cette dérive ferait le jeu des impérialismes : celui de l’islam ou celui de la globalo-mondialisation qui ne seront pas toujours alliés.
Le culte des institutions ne peut – en notre époque de gigantisme rendu obligatoire par la simple survie, face aux prédateurs cités au paragraphe précédent – déboucher que sur l’option impériale, du moins pour l’Europe, menacée de toutes parts.

Le schéma semble trop évident pour être accepté par les « élites » économiques et leurs serviteurs de la politique, des médias et de l’enseignement. Pourtant, le peuple, moins sot qu’il n’y paraît aux-susdites élites, sait fort bien que « l’union fait la force » et qu’il existe une réalité : l’Europe est le continent d’origine de la race blanche… même si cette évidence triviale semble un crime de la pensée pour nos « élites ».

Ces élites, qui les a ainsi proclamées ?

Si par élites, l’on entend les super-riches, maîtres du jeu économique, l’on risque fort d’être déçu : la malhonnêteté, la corruption et la débauche semblent former leur trinité noire. Si par élites, l’on entend les gouvernants, les leaders des médias, les universitaires réputés ou les moins gâteux des académiciens, l’on risque également de se tromper : ils sont tous, peu ou prou, au service du seul Pouvoir actuel, l’économique.

In fine, les Nations vont devoir se sauver elles-mêmes, lorsque notre monde factice s’écroulera. Il est probable qu’elles devront choisir entre l’atomisation régionale ou l’empire fédéraliste.

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VIRGINIE JORON : « IL Y A DÉJÀ 22 MOSQUÉES AUTOUR DE STRASBOURG, 2 GRANDES MOSQUÉES DANS STRASBOURG… »

Le document audio, cliquez ici

Pour Jacques Attali il faut plus d’immigration

Interrogé dans la presse suisse il y a quelques jours, Jacques Attali vante l'immigration :

A"L’immigration a tendance à diviser l’Europe. L’Europe doit-elle accueillir des migrants?

Malheureusement, tous les pays européens sont d’accord pour contenir l’immigration, et même la réduire. Mais regardons les chiffres: nous sommes 600 millions d’habitants en Europe et nous parlons d’accueillir 200 000 migrants par an. En trois ans, cela ferait 600 000, soit 1 pour mille de la population de l’Europe. Vous vous rendez compte? 1 pour mille! Ce n’est pas assez. Nous sommes capables d’en accueillir bien plus. Le Liban doit se débrouiller avec 25% de migrants syriens. L’Europe est aussi confrontée à un effondrement démographique. Et l’accueil des réfugiés fait partie de ses valeurs.

N’existe-t-il pas un décalage entre vos espoirs et les politiques des pays européens? Et puis l’Europe se met-elle en danger en voulant contenir l’immigration?

Non, elle se protège. Mais trop, à mon avis. Je sais que je suis très isolé face à ce consensus européen. Mais c’est honteux de ne pas accueillir tous ces gens dignes, magnifiques, souvent bien formés, jeunes, pleins de dynamisme."

Pleins de dynamisme… les policiers des cités ne disent pas le contraire…

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Un "safari de l'islam", organisé par l'extrême droite, interdit à Molenbeek

Geert Wilders, figure de l'extrême droite néerlandaise, lors de son procès pour incitation à la haine le 23 novembre 2016 à Schipol.

afp.com/Remko de Waal

Le rassemblement annoncé par des élus d'extrême droite flamands et néerlandais était prévu pour vendredi dans cette commune de Bruxelles.

"Tout rassemblement de personnes dans le cadre de cette démarche, participants, organisateurs ou opposants, est interdit sur le territoire de la commune de Molenbeek-St-Jean", énonce l'ordonnance prise par la bourgmestre de Molenbeek, Françoise Schepmans, qui a décidé d'interdire le "safari de l'islam", organisé par des élus d'extrême droite. 

Annoncé au cours des dernières semaines par Filip Dewinter et Geert Wilders, des élus d'extrême droite flamand et néerlandais, le rassemblement islamophobe devait se tenir vendredi 3 novembre dans cette commune connue pour avoir abrité plusieurs terroristes -dont Salah Abdeslam et Abdelhamid Abaaoud, qui en sont originaires. 

 Des termes "pas choisis au hasard"

Sur Twitter, le néerlandais Geert Wilders avait tweeté: "Le vendredi 3 novembre, je vais avec mon collègue Filip Dewinter du Vlaams Belang en visite de travail dans la capitale du djihad en Europe #StopIslam".  

Un amalgame qui n'a évidemment pas plu aux élus de la commune, notamment Jamal Ikazban, chef du groupe PS au Conseil communal. Interpellant la bourgmestre, l'élu a dénoncé ce "safari de l'islam".

"Les termes n'ont pas été choisis au hasard par le parti d'extrême droite flamand et devrait tomber sous le coup d'une condamnation des plus fermes", a-t-il indiqué sur Facebook, rappelant que "Molenbeek, sa population et les musulmans sont régulièrement les cibles de déclarations stigmatisantes". 

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Égypte : une église attaquée par des musulmans et fermée par la police

Le 27 octobre dernier, sitôt la prière du vendredi achevée à la mosquée, une tourbe de musulmans du village d’Ezbat Zakaria, est passée de l’enseignement théorique aux travaux pratiques en attaquant l’église copte orthodoxe Mar Girgis (Saint-Georges) puis des bâtiments appartenant à des chrétiens qui sont au nombre de 1 800 dans le village. Une chrétienne a été blessée. Dépêchée sur les lieux, la police a immédiatement pris les mesures qui s’imposaient : elle a fermé l’église…

Source : International Christian Concern, 31 octobre

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Attentat à New York: Sayfullo Saipovle inculpé pour terrorisme, un deuxième suspect recherché

La police fédérale américaine a lancé mercredi un avis de recherche dans le cadre de l’enquête sur l’attaque qui endeuillé New York mardi, précisant vouloir interroger un homme de nationalité ouzbèke nommé Mukhammadzoir Kadirov.

En parallèle, le parquet fédéral de Manhattan a annoncé l’inculpation pour terrorisme de Sayfullo Saipov, le principal suspect de l’attentat qui a fait huit morts, dont une Belge, et 12 blessés, parmi lesquels trois autres Belges, dans un communiqué.

«Il y aura une conférence de presse à 17H45 heure locale (22H45 HB) pour annoncer son inculpation pour terrorisme», indique le parquet dans ce communiqué, en publiant un document citant deux chefs d’inculpation: soutien à une organisation terroriste étrangère et violence et destruction de véhicules.

Le profil du suspect se précise

Le suspect de l’attentat de Manhattan, mardi, planifiait son geste depuis des semaines « au nom de l’État islamique », a indiqué la police new-yorkaise mercredi. « Des notes manuscrites en arabe » mentionnant l’organisation djihadiste ont été retrouvées sur les lieux de l’attaque, dans le sud-ouest de Manhattan, a précisé le responsable anti-terroriste de la police new-yorkaise John Miller, lors d’une conférence de presse. Sayfullo Saipovle a déclaré aux enquêteurs être «satisfait de ce qu’il a fait».

La police a indiqué avoir pu interroger sur son lit d’hôpital cet homme de 29 ans, blessé au ventre par un policier mardi, mais sans donner de détails. Les forces de l’ordre tentent maintenant de reconstituer précisément l’itinéraire de ce résident de Paterson, une petite ville aux multiples communautés ethniques à 60 km de New York, dans le New Jersey.

NEW YORK-ATTACK_SUSPECT

Si ce père de famille était connu pour des infractions au code de la route, Sayfullo Saipov n’avait jusqu’ici « jamais fait l’objet d’une enquête » du FBI ou des services anti-terroristes de la police, a indiqué M. Miller.

Radicalisé aux États-Unis

Selon la police, il a loué la camionnette à Passaic, dans le New Jersey, juste après 14h00, ralliant rapidement Manhattan avant de foncer peu avant 15 heures sur la promenade qui longe la Hudson River, où se pressaient beaucoup de promeneurs et de cyclistes pour Halloween.

La police n’a pas commenté le fait qu’il soit originaire d’Ouzbékistan, alors que plusieurs Ouzbèkes ont été impliqués dans de récents attentats en Europe, à Istanbul, Saint-Petersbourg et Stockholm. Sayfullo Saipov, qui fréquentait régulièrement la mosquée de Paterson selon certains médias, « s’est radicalisé » aux États-Unis.

« Tous les éléments dont nous disposons indiquent que nous avons un modèle de loup solitaire », a souligné le gouverneur, alors que le maire Bill de Blasio indiquait qu’il n’y avait, selon les enquêteurs, « aucune autre menace » planant sur New York.

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Kempten (Allemagne) : un migrant afghan agresse sexuellement une fillette de 7 ans dans une piscine

Une fillette de 7 ans a été agressée sexuellement dans un parc aquatique à Kempten. La jeune fille a prévenu son père et ce dernier en a informé les autorités. Le suspect a été arrêté sur place et présenté hier à la demande du procureur au juge d’instruction du tribunal de district de Kempten. Le […]

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Terrorisme, radicalisation, islam : Michel Wieviorka en conversation avec Marc Sageman

Michel Wieviorka et Marc Sageman, grands spécialistes du terrorisme, de la violence politique, de la radicalisation et de leurs impacts sur nos sociétés, échangent pour The Conversation France en amont d’une conférence à la Fondation Maison Sciences de l’Homme le 8 novembre, dans le cadre de la plateforme « Violence et sortie de la violence ».


Peut-on proposer une définition du terrorisme qui soit scientifiquement valide ?

Marc Sageman est chercheur indépendant et a fondé une agence spécialisée sur le renseignement (LLC). Psychiatre, ancien analyste pour la CIA, il a récemment publié Turning to Political Violence : The Emergence of Terrorism (2017, University of Pennsylvania). Marc Sageman

Marc Sageman : Le terme terrorisme est avant tout juridique et non un concept scientifique. Il dérive d’un compromis entre juristes, datant des années 30 afin de créer une nouvelle typologie criminelle pour faciliter l’extradition des auteurs. Il se réfère ainsi à un processus mettant en danger une communauté ou créant un climat de terreur.

Si beaucoup utilisent ce terme dès qu’on parle de violence politique, attention à ne pas oublier sa dimension réflexive : le terroriste des uns, c’est le combattant pour la liberté des autres.

J’ai adopté ce besoin de réflexivité dans ma nouvelle définition du terrorisme, soit « une catégorie d’exogroupes usant de violence politique en temps de paix ». Mais comme le concept est mobilisé en fonction des intérêts scientifiques des uns et des autres, je ne m’attends pas à ce que l’on trouve un consensus.

Michel Wieviorka a publié plusieurs travaux pionniers sur le terrorisme dès les années 80. Et plus récemment sur la violence : Evil (Polity Press, 2012). Robert Laffont

Michel Wieviorka : Le mot « terrorisme », comme beaucoup d’autres, appartient au sens commun, à la vie politique, aux médias. Il est délicat de l’utiliser aussi de façon conceptuelle, la confusion menace toujours. De plus, le droit, Marc Sageman a raison de le souligner, a besoin d’une définition permettant de faire fonctionner la justice, de sanctionner certains faits, de faire consensus s’il s’agit du droit international.

Du point de vue sociologique, le terrorisme relève de deux logiques principales qui doivent intervenir dans sa conceptualisation. D’une part, il est instrumental : les acteurs l’utilisent comme une ressource présentant un coût, limité, pour d’immenses avantages escomptés : une simple bombe, par exemple, ou l’usage d’une arme à feu supposés déboucher sur des changements en profondeur dans la vie d’un pays.

Et d’autre part, le terrorisme fait sens aux yeux de ses protagonistes, avec ceci de particulier qu’il conjugue perte de sens – il parle de façon artificielle au nom d’une classe, d’un peuple, d’une nation, d’une communauté qui ne se reconnaît pas dans sa violence – et pléthore, recharge ou surcharge de sens – il se dote d’une idéologie, de significations religieuses.

Le terrorisme est donc calcul et stratégie, d’une part, et perte et surcharge de sens d’autre part. C’est ce que j’ai montré dans mon livre Sociétés et terrorisme (Fayard, 1988), en étudiant par exemple le terrorisme italien d’extrême gauche, qui parlait au nom d’un prolétariat ouvrier qui ne comprenait pas ses crimes, ou celui de l’ETA d’autant plus violent qu’il exprimait un mythe national et populaire devenant intenable.

Comment le terrorisme contemporain rompt-il avec, ou au contraire, s’inscrit-il dans une tendance initiée dans les années 1960 ?

M.S. : Le terrorisme contemporain prend racine dans une certaine forme de violence politique datant de la Révolution française, comme je l’explique dans mon dernier ouvrage, Turning to Political Violence : The Emergence of Terrorism (Université de Pennsylvanie, 2017).

Depuis deux siècles, les auteurs de cette violence politique se sont professionnalisés, et agissent sans aucune discrimination, ciblant désormais les civils.

La technologie a accompagné cette violence. Le premier suicidé était un horloger français de Senlis, qui se fit exploser en décembre 1789, tuant 25 autres personnes, un record inégalé pendant un siècle.

 
Événement du 13 décembre 1789 : vengeance affreuse d’un nommé Billon, horloger, à Senlis (estampe). J.F. Janinet/Bibliothèque nationale de France

Puis, la première attaque à la bombe se fit à l’aide d’une machine infernale utilisée contre Bonaparte la veille de Noël 1800, rue Saint-Nicaise à Paris.

Le terrorisme des années 1960-70 s’est graduellement concentré sur les « capitalistes », l’État (dans le cas de l’extrême gauche radicale) ou des populations précises (extrême-droite suprémaciste).

On peut dire que la nouveauté réside dans le fait que la violence terroriste actuelle est fomentée en dehors de l’Occident, ciblant « l’Occident » en soi. Ce n’était pas le cas il y a cinquante ans.

M.W. : Le tournant s’est opéré au milieu des années 80. Avant, nous avons connu le terrorisme interne, d’extrême gauche ou d’extrême droite, ou séparatiste, comme avec l’ETA au Pays basque espagnol, et le terrorisme international, à commencer par celui se réclamant de la cause palestinienne.

Nous avons aujourd’hui un terrorisme global, qui mêle des dimensions internes et des dimensions géopolitiques, la crise des banlieues, par exemple avec les conflits du Moyen-Orient. Ce terrorisme, qui est souvent religieux, peut être martyriste, renouvelant profondément cette forme extrême de violence. Par ailleurs, la violence politique au nom de la religion n’est pas le monopole de l’islam radical : il existe ainsi un terrorisme hindouiste ou bouddhiste si l’on pense aux atrocités commises contre les Rohingya en Birmanie.

Comment le terrorisme affecte-t-il les sociétés françaises ou américaines ?

M.S. : L’impact le plus important de ces dernières années s’observe dans la réponse des Etats face aux vagues terroristes : l’émergence d’un état sécuritaire.

Or, cette réponse est celle prise en situation de guerre internationale, où l’on tente de contenir toute infiltration ennemie. C’est assez troublant car les récents outils technologiques de surveillance peuvent, dans ce contexte, être détournés et utilisés contre n’importe quel dissident politique.

Au long terme, lorsque le vague terrorisme faiblira, ces outils et la capacité de l’état à les utiliser resteront en place, menaçant les libertés individuelles.

Seules les discussions sociétales permettront de trouver un équilibre entre sécurité et vie privée et limiteront les abus. Or cet équilibre n’est possible qu’en fonction du sentiment d’insécurité de la société.

M.W. : Je suis d’accord : le terrorisme encourage des mesures sécuritaires qui affaiblissent la démocratie, en accordant au pouvoir exécutif le droit de court-circuiter la justice au nom de la nécessaire sécurité, mais non sans risques ou abus.

Le terrorisme mine aussi la légitimité des autorités politiques, toujours suspectes de ne pas faire tout ce qu’il faudrait pour assurer la sécurité des citoyens. Il renforce la défiance généralisée. Il génère des inquiétudes sur l’avenir. Il exerce aussi un impact économique, faisant par exemple fuir au moins provisoirement les touristes, obligeant à des dépenses publiques renforcées pour assurer la sécurité. Il pèse aussi sur la conduite des relations internationales, encourageant certaines alliances par exemple. Et à plus long terme, il pose des questions lourdes qui appellent des politiques publiques renouvelées, par exemple en matière d’éducation, d’accès à l’emploi, de lutte contre les discriminations.

Marc Sageman, vous avez conçu le terme de « terroriste maison ». Aujourd’hui le retour de ceux partis faire le « djihad » en Syrie signe-t-il un nouveau phénomène et un changement dans la façon dont le terrorisme pourrait s’étendre ?

M.S. : Non. Il s’agit d’un phénomène assez commun depuis le XVIIe siècle, lorsque l’arène politique s’est ouverte aux citoyens ordinaires. Certains sont partis défendre des idéaux universels à la période de la Révolution française : c’est grâce à eux que les Américains doivent leur indépendance.

Gilbert du Motier, Marquis de Lafayette, représenté en 1791, peint en 1834. Figure emblématique de ces « guerriers » ayant quitté leur patrie pour combattre au nom d’un idéal. Joseph-Désiré Court (1797–1865)/Wikimedia

Pensons aussi aux guerres d’indépendance grecques (1821-1829), yougoslaves, ceux ayant rejoint les rangs des résistants au franquisme, puis, plus proche de nous ceux qui ont combattu contre l’invasion soviétique en Afghanistan mais aussi au sein d’autres conflits globalisés.

Tous ceux qui sont rentrés ont été accueillis avec suspicion. Or à de rares exceptions, les attaques massives que l’on craignait n’ont jamais eu lieu comme le décrit le journaliste David Thomson dans son ouvrage, Les Revenants.

Ces « revenants » doivent être certes surveillés mais il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils rentrent chez eux tous porteurs de projets terroristes.

Si les pouvoirs occidentaux éradiquent Daech d’une manière juste, nous ne devrions pas subir une vague d’attaques dans les pays d’origine. Le processus est plus proche de celui d’une démobilisation après une guerre internationale. Les soldats démobilisés souvent tentent de reprendre le cours interrompu de leurs vies.

M.W. : On a parfois comparé les jeunes gens allant de France rejoindre Daech en Syrie avec ceux qui rejoignaient les Brigades internationales en 1936.

Under the Red Banner

Mais il n’y a rien de comparable entre la sociologie des sympathisants des brigades de 1936, et celle des djihadistes. Et aujourd’hui on ne peut dissocier les aspects domestiques, sociaux de la violence et les dimensions étrangères : l’action permet de combiner les deux, de conférer un sens à l’existence en rejoignant le combat au Moyen-Orient depuis un quartier populaire francilien ou depuis un village normand. C’est pourquoi il faut parler de terrorisme global, c’est-à-dire conjuguant des significations locales, nationales et étrangères.

Que pensez-vous du terme radicalisation ? Est-il toujours pertinent ? Quel est son impact dans nos sociétés ?

M.S. : Il ne faut pas déconstruire ce terme. Son sens diffère selon les acteurs qui l’emploient. Nous devons en revanche être plus précis dans nos propos : la radicalisation est-elle l’adoption d’idées rejetant la société actuelle (ce qui ne s’accompagne pas forcément de violences) ou le recours à la violence politique (qui ne s’accompagne pas forcément d’idées « radicales ») ?

Nous devons trouver d’autres termes pour définir ces deux processus, très différents. La plupart des commentateurs les utilisent de façon interchangeable, souvent dans la même phrase, ce qui ajoute à la confusion.

M.W. : Le mot a eu son utilité, en insistant sur le caractère sans concession, entier, du phénomène considéré. Mais la « radicalisation » ne signifie pas nécessairement l’entrée dans des logiques terroristes, ni même violentes, et le mot risque de disqualifier ou de stigmatiser des personnes ou des groupes qui agissent, sans concession, dans un cadre démocratique. D’ailleurs en France, une grande tradition politique plutôt centriste se réclame de l’adjectif « radical » !

Un débat actuel oppose deux thèses, résumées ici : la radicalisation se forme-t-elle avant le recours à la religion ? Ou bien, la religion conduit-elle à la radicalisation politique ? Quel prisme d’analyse choisiriez-vous ?

M.S. : ces deux thèses simplifient grandement la situation et ne se fondent que sur l’un des courants actuels de violence politique. Dans mon dernier ouvrage, je propose une analyse sur la violence politique qui dépasse ce clivage. J’ai longuement interviewé une douzaine de néo-djihadistes dans différents pays, et j’ai été très surpris de leur manque de religiosité ou même de radicalisme.

Ils s’identifiaient plutôt avec les victimes du régime d’Assad et sur le fait de partager une religion commune ; et ils se refusaient à rester impuissants face aux événements. La « radicalisation » et l’« l’islamisation » se sont alors joints pour devenir inséparables dans le processus accompagnant l’outrage moral ressenti devant les massacres des membres d’une communauté virtuelle qu’ils ont imaginée et à laquelle ils s’identifient, une sorte de « néo-oummah ».

La priorité devient alors de défendre cette communauté. Pourtant, il est important de retenir que ces jeunes n’ont été ni pieux ni radicaux. Ils visionnent des vidéos, lisent les tweets de gens qu’ils connaissent et fantasment à l’idée d’être reconnus comme de glorieux guerriers au sein de leur communauté autoréférentielle. Il faut aller cependant au-delà de cette controverse si l’on veut réellement comprendre la complexité des phénomènes actuels.

M.W. : J’aurais ici un léger désaccord, je pense que ce débat, même simplificateur et maladroitement formulé, nous oblige à réfléchir à une grande question : quel est le statut de la religion dans ce terrorisme islamique ?

Les observations empiriques, comme celles d’Olivier Roy ou de Farhad Khosrokhavar montrent souvent que l’islam vient plus ou moins tardivement animer la conscience des acteurs, mais cela n’empêche pas de constater que sans l’islam, et quelle que soit la pauvreté de son contenu chez les acteurs, il n’y a pas passage à l’acte, l’action ne trouve pas son sens.

Cela évidemment n’interdit pas d’analyser la façon dont s’effectue la « radicalisation », à partir de processus sociaux dont les banlieues populaires et les enfants de l’immigration n’ont pas le monopole.

Il n’y a pas un modèle unique expliquant les actes terroristes, mais une certaine diversité, avec ceci de particulier qu’il y faut un sens religieux pour qu’il y ait décision d’agir. Mais ce débat ne laisse pas de place à d’autres hypothèses, et notamment à l’idée, chère à certains psychanalystes, qu’il peut y avoir aussi des dimensions pathologiques dans certains cas au moins, des failles qui relèveraient aussi de la psychiatrie.

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